Bonjour tristesse...

5. Hésitante

Au plus profond de moi, je ne voulais pas... Mais j'avais peur de le perdre, de ne plus recevoir un de ces messages, de ne plus entendre sa voix si mélodieuse.

Si j'acceptais, où irions-nous ? L'année prochaine, je comptais poursuivre des études d'orthophoniste à Paris et pour me faciliter le trajet, mes parents m'avaient loué une chambre au profit de ma réussite future.

Je n'aurais jamais dû lui parler de cette chambre... Je l'avais présenti. Je me rappelle encore avoir hésité à lui en parler. J'aurais dû écouter mon intuition. Nous n'en serions pas là. Il avait vu en cette proposition une occasion de m'acquérir. Une occasion de me prendre au dépourvu.

J'avais perdu, quelque part, confiance en lui. Si ça se trouve, je n'étais pas la première à qui il adressait ce genre de proposition. Tout cela me donnait la nausée. Je me sentais prise au piège, sans plus aucune échappatoire à ma portée. C'était une sensation affreuse. Un sentiment d'impuissance.

Je m'étais donnée une semaine pour peser le pour et le contre. Mais à chaque fois, mon opinion divaguait. Un jour c'était oui, un autre non. À la fin, il ne savait plus où donner de la tête et moi non plus. Je ne me voyais pas aller le voir et coucher immédiatement. Ça n'était vraiment pas mon truc... Mais comme on dit « Il y a un début à tout... ».

J'avais l'estomac complètement retourné et les larmes qui montaient beaucoup trop rapidement à mon goût... Chaque nuit, je rêvais de lui. Mais à chaque réveil, la douleur au cœur était de plus en plus intense.

Il n'était pas vraiment rassurant... Ses mots résonnaient encore inévitablement dans ma tête « Tu sais, si après qu'on l'a fait si je n'ai pas de sentiments, ça ne sera pas contre toi quoi ». Que pouvais-je répondre à ça ? C'était dingue comme maintenant, il me parlait tout le temps et comment il me mettait la pression pour que j'accepte sa proposition.

Au final, que représentais-je pour lui ? Juste un jouet... Il n'accordait guère d'importance à mes sentiments. Me faisant la promesse que jamais il ne m'abandonnera même si ça ne se déroulait pas comme il le souhaitait. Qu'il ne me ferait jamais de mal... Je savais au plus profond de moi que ça n'était que des paroles en l'air mais après tout une souffrance de plus ne pouvait m'achever.

Je ne pouvais pas appeler ça de l'amour. À mes yeux, c'était juste de l'amusement. Une histoire sur le point de commencer ? Non. Juste une coucherie. Du moins c'est ce que je déchiffrais dans ses propos. J'étais une grande fleur bleue dans l'âme et il ne semblait pas l'avoir vu. A mon grand désespoir.

Et au bout de 3 malheureux petits jours contre toute attente j'avais enfin pris ma décision. Nous étions pendus au téléphone. Il attendait ma réponse avec impatience. J'en tremblais. J'étais stressée. Mais le cœur battant la chamade, je réussis à articuler « Oui. Oui essayons. ».