36. Une belle utopie

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La neige avait envahi les toits et les allées. C'était un hiver doux, comme on n'en avait plus connu.

Assisse sur un banc, j'admirais les couples défiler. Ils étaient heureux sûrement à cause de Noël qui approchait. Avec mon bouquin tous mes malheurs s'étaient dissipés. J'avais arrêté de m'apitoyer sur mon sort. Je commençais à m'accepter physiquement. J'avais réussi à prendre confiance en moi. Visiblement ne plus recevoir de mots blessants, achevants de la part de Julien me réussissait.

Marchant dans la poudreuse sur le chemin du retour, je manquais de glisser et de m'afficher. Mais Paris, les marchés de Noël, tout ne pouvait que me redonner du baume au cœur.
Cela faisait 2 mois que Julien et moi en avions fini. Je n'y pensais même plus. Bizarrement j'avais déjà tourné la page. J'appris qu'il n'était plus avec Mathilde. D'abord surprise mais au final ça ne m'étonnait pas plus que ça.

Il convoité sa liberté.

Je ne cherchais plus de mecs : je n'en pouvais plus, les blessures n'étaient pas encore entièrement cicatrisées, me demandant même si un jour il m'arriverait de me laisser porter de nouveau par l'amour. Finalement, ils ne pensaient tous qu'à une seule chose... C'était désolant. C'était peut-être tout simplement l'âge parfait pour s'amuser. Il ne me manquait plus que la volonté.
Je travaillais d'arrache pied, cela me consolait dans ma solitude.
D'ailleurs Anthony avait comme disparu subitement. Je pensais qu'il reviendrait à la charge mais je m'étais trompée. Il devait évidemment s'être trouvé quelqu'un d'autre sinon quoi? Il serait là à fantasmer sur ma personne? D'une certaine façon, ça ne m'aurait même pas étonné. Mais ce n'était pas ce que je désirais.
Mes amis me suffisaient amplement. Eux au moins ne partiraient pas ni ne me briseraient. Ils auraient tenu leurs promesses.

Je ne cessais de rêver à quelqu'un qui me promettrait de ne jamais m'abandonner, de ne jamais me faire souffrir qu'importe les aléas de la vie. Une belle utopie.

J'arrivais à hauteur de ma chambre, j'avais les bras chargés de courses. C'était affreusement lourd, je ne savais par quel miracle j'arrivais à ne rien faire tomber. C'est alors que quelques enfants arrivèrent en courant et me bousculèrent. Mes sacs à terre, je ne pouvais m'empêcher de rouspeter. Personne ne s'arrêta pour m'aider... Quelle entraide!
A l'exception d'un garçon.

- "Tu veux de l'aide?"
- "Ouais, j'aimerais bien"

Il prit soin de tout remettre dans les sacs. Trouvant cela adorable, je lui souris. Il me le rendit et partit vers la place principale en me souhaitant une bonne fin de journée.

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant