24. Retrouvailles electriques

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Recroquevillée sur moi-même, je ne voulais pas partir. Je ne voulais pas quitter notre banc, ce parc si symbolique à mes yeux.
Je souffrais, mon ventre de cessait d'éprouver cette affliction. Mais il fallait que je parte...

Son lycée était situé à deux pas, deux minutes et j'y serai. Quelques personnes seulement attendaient patiemment l'ouverture des portes. Me positionnant de l'autre côté de la rue, face à elles, j'entendais brusquement la sonnerie retentir. Le suspens était à son comble.
Il y avait beaucoup trop de monde pour que je puisse le distinguer, je le cherchais des yeux allant même jusqu'à me jeter sur la voie et me frayer un chemin dans cette masse. Lorsque je le vis, je voulu le prendre par le bras mais cela aurait paru déplacer et excessif.                                               
Il me faisait maintenant dos, je couru un bref instant avant de me jeter sur lui et l'enlacer intensément. Il essaya de se débattre, il avait pris peur sur le coup et surtout il ne savait pas qu'il s'agissait de moi. J'étais émue mais lui fit juste un pas en arrière. Il avait l'air choqué et semblait ne pas vouloir de moi. Ses amis autour de lui ne comprenaient pas la situation.

"Je n'ai rien à te dire" me dit-il avant de partir énervé.

J'aurais voulu le rattraper mais à quoi bon...

"JE T'AIME putain!" Voilà les seuls mots qui me sont venus à l'esprit.

Les genoux à terre, je ne pouvais plus supporter le moindre poids de mon corps. Tout le monde m'observait, me scrutait du coin de l’œil. Que faisais-je ici ? Prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir, voilà ce qui aurait pu être une bonne résolution.
Cependant je le voyais encore. Il était encore là, à me regarder, à tenter de me détester, à essayer de retenir ses sentiments, son amour vis-à-vis de moi.
Il luttait intérieurement et cela se ressentait.

Oui, j'étais bien là, à  seulement quelques mètres de lui. J'avais fait le déplacement, je l'avais vu de façon tellement idyllique et voilà comment il me remerciait.
Me relevant, même si mon physique ne me mettait pas à mon avantage, je lui lançai brutalement « Viens si t'es un homme ! ».

Il s'exécuta immédiatement. Il accéléra le pas jusqu'à être enfin à ma hauteur. Il posa ses mains sur mon visage, sur mes joues, colla son front contre le mien et plongea son regard hypnotisant dans le mien avant de murmurer « Je te déteste tu sais » d'une façon magnifiquement hargneuse.

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant