34. Arrête

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C'est bête mais cette nuit-là, j'ai rêvé qu'il était sincère.

Le raffut alentour me réveilla presque instantanément. Je sentais mille et un regards m'épier. Immédiatement, je m'assis et pris mon sac de peur qu'on ne me le vole. Certains s'éloignèrent pris d'un fou rire incontrôlable tandis que d'autres continuaient à m'arpenter des pieds à la tête. Je me sentais tellement mal à l'aise que j'aurais voulu me cacher six pieds sous terre.

Soutenir le regard des autres m'était impossible. Pendant que je tentais de les détourner, j'apercus Mathilde esquissant un petit sourire narquois. Derrière elle, se trouvait Julien. Il la prit par la taille et déposa un baiser dans son cou. La haine commençait à m'envahir. Pourquoi maintenant?

Il s'en foutait de moi, il avait juste voulu jouer : il fallait que je m'en rende compte et que je finisse par l'accepter.

- "Vas-y va t'amuser avec elle. Ayez des gosses, marie-toi avec, couche avec, c'est plus mon problème !" lui lançai-je méchamment

Il acquiesça et je pus lire sur ses lèvres un "merci" agrémenté d'une légère moue.
Bras dessus dessous, il se dirigèrent vers la grille de leur lycée.
J'eus juste le temps de le rattraper et d'en profiter pour le gifler. Il était choqué, il ne m'aurait jamais cru capable de faire une chose pareille. Je ne regrettai pas mon geste, il n'avait que ce qu'il méritait. Mathilde, qui avait vu mon coup partir, s'empressa de venir secourir son pauvre chéri. Ils formaient un si beau couple de faux-culs. Je n'avais qu'une envie : leur cracher à la gueule.
Personne ne vint s'interposer entre nous. Les lycéens assistaient indifféremment à cette altercation.

- "Tu sais quoi. Je t'emmerde." lui dis-je amèrement.

- "Et moi, alors tu crois quoi? Que je t'aime? T'étais juste un passe-temps, juste une meuf pour le lit. "

- "Ah ouais !? Figure-toi qu'on est sur la même longueur d'onde !"
T'as cru quoi ? Que j'étais amoureuse de toi ? Comment est-ce t'as pu le croire ? T'es stupide. J'ai feins de t'aimer, j'ai joué avec toi. Je ne pensais pas à toi, je répondais comme ça à tes messages mais je ne ressentais rien. Quand j'étais avec toi, je me forçais à te dire "je t'aime"... Voilà je t'ai tout dit alors c'est qui le vainqueur!?"

Il me détestait puisqu'il savait que je disais vrai. Il me connaissait malgré tout. Et il ne savait plus quoi répondre face à mes propos blessants.

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant