38. Égarement

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Ma patience commençait à ternir et le climat ne pouvait rien y changer. L'envie de pleurer me prenait parfois. Je n'avais plus de force, des migraines à répétition.
On commençait à me prendre pour une folle. Je détestais ces rumeurs qui m'étaient destinées. Je les maudissais, je maudissais toutes ces personnes qui les avaient propagées.
"Elle est tarée" ou encore "regarde-la, comment pourrait-il sortir avec ?"

Chaque jour, la boule au ventre, l'envie de tout balancer, de frapper, de me défouler. Cette envie d'exploser, de montrer ma véritable personnalité, contraster avec la douce et timide fille que je dégageais. C'était donc ça la véritable solitude, le véritable malheur? Être l'objet de toutes les critiques, être celle sur qui l'on s'acharne, et ne pas essayer de me comprendre et me connaître?
Mais que savent-ils de mes histoires, de mon passé? Oublier, faire comme si de rien n'était serait mieux pour mon équilibre mais, ça ne faisait pas partie de moi.
J'ai toujours eu du mal à oublier, à pardonner bien que les personnes concernées ne le méritaient pas forcément.
Un soir, j'ai ainsi décidé de changer de coin, les passants m'avaient trop stigmatisée. Je m'assis sur un banc, près d'un lycée, situé à trois rues au-dessus de chez moi. La rue était beaucoup plus animée. Mais peut-être que la chance allait tournée. J'admirais les illuminations de Noël. La nuit était une fois de plus tombée, je ne distinguais plus personne. De ce fait, en me levant et en prenant mes affaires, je décidais finalement de rentrer. Que de jeunes dans les pubs, en groupe, heureux. Mes amis me manquaient... Je me retrouvais quasi-seule dans cette grande ville. Quelques connaissances à la volée mais ça ne suffisait pas à mon épanouissement. Il me manquait une personne, une attention, un simple câlin.
Ma vie sentimentale était désastreuse... Pourquoi forcer le destin ?

Regardez-moi, les autres ont raison jamais, il ne voudra jamais de moi. Et plus jamais, je ne serais convoiter. Un objet à jeter à la moindre occasion comme à l'époque... Un jouet sans aucune valeur. Ressasser tous ces souvenirs provoquait en moi une certaine affliction.
Au bout du compte, mon vœu ne se réalisera jamais...

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant