48. Le retour

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Je suis restée là, assisse, perdant toute notion du temps. J'étais glacée, l'air frais avait envahi tout mon corps. Je pensais alors à m'enrouler dans une de mes couettes bien chaudes.
Je m'aperçus alors que les bus n'allaient bientôt plus circuler et une énième mamie me demanda si l'arrêt déservait bien la gare de Lyon. J'hochai la tête en n'omettant pas d'accompagner la réponse de mon sourire angélique.

Il était 19 heures, l'heure du souper, l'heure de rentrer. En me levant du banc, je pris soin de ne rien oublier derrière moi et montai dans le bus. Il était plein, comme à son habitude. J'avais une fois de plus choisir l'horaire parfait, celui de la sortie des bureaux. Nous étions tous agglutinés les uns sur les autres. Des odeurs nauséabondes me piquaient le nez. Je fus quelque peu éprise de vertiges, manquant d'air, puis je réussis à me ressaisir et à ne pas m'évanouir.

En direction du métro, je me fis bousculer. Les gens ne me prêtaient pas attention... Pourtant je marchais lentement et de plus en plus difficilement. La douleur s'était propagée partout. Mes hématomes ne s'atténuaient pas, ma peau était quasi bleue. J'avais envie d'hurler.
Voyant une place de libre, je suis partie m'y installer promptement et ai pris soin de ne rien faire tomber de mon sac maladroite que j'étais. Je pris mes écouteurs, mis la musique à fond, ainsi que le premier bouquin qui me tombait sous la main. Débutant ma lecture, je fus emportée par le caractère rocambolesque de l'ouvrage en oubliant les yeux présents qui me contemplaient avec insistance. Arrivée à la trentième page, je sentis des doigts glacials remonter le long de ma nuque. Instantanément, je me suis levée et ai pris la main de l'individu encapuchonné. Personne ne réagit, tous ignorèrent cette altercation.

- "Mais lâche-moi Mary, tu me fais mal !"

- "Comment connaissez-vous mon nom espèce de pervers !"

J'étais déjà assez amochée, il fallait que quelqu'un en rajoute...

- "Calme-toi... " me dit-il alors d'une voix calme et posée.

Comment cet enfoiré osait-il m'ordonner de ne pas m'affoler !? Il m'avait touchée ! Comme ça, comme bon lui plaisait ! Il ne s'était pas senti déplacé. Non. Ça ne lui serait jamais venu à l'esprit.

- "Dis-moi, je ne savais pas que tu avais autant de force."

Sur ce, il commença à se dévêtir, à enlever son écharpe puis sa capuche. Un cri d'horreur m'échappa.

- "Nan... Nan... Pas toi" balbutai-je

- "Tu n'es pas contente de me revoir mon chou ?"

Anthony.

Bonjour tristesse...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant