CHAP 5

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Trop de monde se trouvait à l'intérieur de la maison, et après avoir salué Guito, Daven et quelques autres membres de la famille que je reconnus, je partis avec Gino afin de voir la grand-mère.

Nellita et Zéline, telles des anges gardiens, la veillaient continuellement. Leurs visages étaient emprunts d'une douleur et d'une tristesse insoutenables. Les voir si mal me déchira le cœur. Pourtant ce fut avec le sourire qu'elles m'accueillirent. Sourire qui reflétait à la fois leur peine mais aussi la gratitude de me trouver auprès d'elles.

Nellita me prit la main et m'invita à prendre sa place.

— Je vais m'aérer un peu, dit-elle d'une voix lasse, ça va me faire du bien !

Puis se tournant vers son neveu, elle lui dit :

— Tu m'accompagnes ?

— Si tu veux !

Me retrouver seule avec la mère de Gino, au chevet de la grand-mère me dérangea. J'eus l'impression de ne pas être à ma place. Nous n'avions eu que très peu d'échanges toutes les deux, et le dernier remontait à quelques mois déjà, quand elle m'avait surprise avec la bague que son fils m'avait offerte. Mis à part la discussion, somme tout sincère et spontanée, qui avait suivie, son regard froid qui m'avait transpercée plus d'une fois et qui continuait à me déstabiliser lorsque je le croisais, elle restait pour moi une personne inaccessible.

— Comment va-t-elle ? tentai-je timidement.

Zéline me répondit sans me regarder, mais avec un ton chaleureux qui me surprit et me rassura.

— Elle dort beaucoup et le peu qu'elle mange, elle finit par le rendre...

— Qu'a dit le médecin ?

— Qu'il n'y a rien à faire à part attendre.

— Zéline ?

— Oui ?

— Pourquoi est-ce qu'elle n'est pas à l'hôpital ? Je veux dire, elle aurait tous les soins nécessaires à son état.

— Parce qu'elle ne l'aurait pas voulu ! Elle veut mourir comme elle est née, dans une caravane !

Compréhensive, j'ajoutai :

— Dans sa camping.

— Oui, dans sa camping, répéta-t-elle doucement.

Ses yeux emplis d'une tendresse infinie alors qu'elle regardait sa mère, me firent réaliser que Zéline n'était pas la personne froide que j'avais imaginée, bien au contraire. Cela me donna l'envie de mieux la connaître.

Nous étions perdues dans nos pensées quand la grand-mère régurgita son repas, et alors que Zéline commençait à nettoyer, ce fut le plus naturellement possible que je l'aidai.

— Si tu supportes pas l'odeur, tu peux partir ! me proposa-t-elle.

Les relents ne m'incommodant pas, j'étais restée. Et ce fut sous ses directives, que j'appliquai à la lettre, que je l'avais secondée du mieux que je le pus.

Quand notre tâche ingrate fut terminée, nous nous étions assises à nouveau et avions discuté de choses et d'autres, comme de la maladie de son mari et de sa vie sans lui. Elle m'avait expliqué que malgré la tristesse qu'elle éprouvait pour sa mère, à ce moment précis, elle n'était en rien comparable à celle ressentie à la mort du père de Gino.

— Elle a eu une vie bien remplie et la mort qu'elle souhaite, alors que mon mari était encore jeune. Dolan n'avait qu'un an, quand il est parti. Il ne se rappelle pas de lui !

LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant