CHAP 50

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Le week-end était là, et comme tous les samedis matins depuis presque un mois, je me préparai afin de rejoindre Nellita chez elle pour l'aider dans les tâches ménagères. Kimy était déjà sur place car elle retrouvait Daven dès la fin des cours du vendredi.

Mon père me passa le journal en me demandant de lire l'article en première page. Il concernait l'enquête sur la mort du Sanguinaire.

J'avais suivi avec beaucoup d'intérêts le compte-rendu que m'avait fait Guito sur l'après affrontement, peu de temps avant que Gino ne fût libéré. Il m'avait expliqué que grâce aux preuves trouvées devant le commissariat de Rosalen (preuves déposées par un inconnu), la police avait fait le rapprochement avec le meurtre des deux jeunes sur le parking de la fête foraine. Dans le sac, Guito y avait enfourné pêle-mêle les photos, sauf celles où j'étais qu'il avait gardées pour les brûler plus tard chez lui, un téléphone portable, des armes, les adresses de chacun de nous avec notre emploi du temps respectif, des plans très précis des endroits que nous fréquentions, ainsi que celui du parking de la fête foraine.

La preuve de l'innocence de Gino, ce fut au domicile des deux jeunes qu'elle fut trouvée. Ils étaient frères et habitaient ensembles. Dans chacun de leurs portables, il y avait les textos qu'ils avaient échangés au cours des derniers jours avant la soirée de la fête foraine, et ils retraçaient le piège dans lequel Gino était tombé. Trois d'entres eux étaient très clairs. Ils avaient été envoyés dans l'après-midi même du jour de leur mort.

«Il faut qu'on s'arrange pour qu'il prenne l'arme dans les mains ce soir.»

«Lequel»

«G.»

Les inspecteurs en charge de l'affaire ne mirent pas longtemps à relier l'initiale au prénom de Gino car elle était apposée sur chacune des photos de lui trouvées dans l'appartement du Sanguinaire. Deux numéros de téléphone revenaient souvent dans l'historique des portables des jeunes. Après vérification, il s'avérait que l'un d'eux était celui du Sanguinaire, l'autre restait inconnu.

Il s'en était fallu de peu pour que Gino reste en prison de longues années, car si les preuves avaient été détruites, plus rien n'aurait pu le sortir de là.

Mais l'affaire n'était pas pour autant résolue concernant le mystérieux cadavre trouvé dans les restes de l'incendie. Dans l'article, il était expliqué que le corps n'était toujours pas identifié mais que l'autopsie avait révélé qu'il s'agissait bien d'un meurtre qui relevait d'une extrême violence. Car bien que le corps ait été brûlé, les médecins légistes avaient pu constater qu'il avait été mutilé et que les yeux avaient été crevés. Par conséquent, il n'y avait plus de doute, le meurtrier courait toujours. De plus, concernant les téléphones portables des deux jeunes, les enquêteurs ne comprenaient pas pourquoi ils n'avaient pas été retrouvés sur les corps, mais chez eux ? Question que nous nous étions aussi posée. Mon père s'était retourné vers la seule personne qui peut-être pouvait avoir la réponse : mon frère. Celui-ci avait alors avancé l'hypothèse que très certainement, ils avaient senti le vent tourner en leur défaveur. Ne pas prendre leurs téléphones avec eux, permettait de laisser des indices qui les relieraient avec les véritables instigateurs du complot, s'il leur arrivait malheur...

Nous ne pouvions que les en remercier, tout comme je pouvais remercier Guito de m'avoir si bien couverte en enlevant toutes les traces que j'avais laissées derrière moi car dans ce cas précis, l'enquête, aurait pris une toute autre direction...

Même si j'avais conscience que cette histoire aurait pu encore plus mal finir, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle aurait pu avoir une fin plus heureuse. Si seulement j'avais pu épargner à Raoul une fin aussi tragique que la sienne...

LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant