CHAP 42

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Après m'être rassasiée, Nellita me laissa me reposer. Guito entra à son tour.

Il approcha la chaise occupée par son fils un peu plus tôt et s'installa près de moi. Je voulus me redresser, pour m'asseoir et il se releva pour m'aider. Je le remerciai pendant qu'il se rasseyait. Je n'osais pas le regarder. La situation était délicate et pour tout dire, j'appréhendais la discussion, pourtant inévitable, qui allait suivre.

J'avais peur de l'avoir déçu ; peur de l'avoir perdu ; peur d'avoir gâché notre relation. Je tenais trop à lui et ce qu'il avait vu ce soir là pouvait l'éloigner de moi à tout jamais...

— Salut ! me dit-il dans un demi-sourire.

— Salut ! lui répondis-je la gorge nouée.

— Tu as l'air d'aller pas trop mal ?

— Oui, ça va ! Et Gino ?

— Il va bientôt sortir...

La nouvelle me transporta de joie.

— C'est vrai ! le coupai-je. Alors, j'ai réu...

Je m'interrompis brutalement, laissant le silence s'installer entre nous deux. Mais Guito le rompit.

— Oui, c'est vrai. Tu as réussi là où personne ne pouvait réussir et il serait déjà dehors si...

— Si quoi ?

— S'il ne s'était pas battu hier !

— J'y crois pas ! Pourquoi il a fait ça ?

— Une histoire de regard, je crois. Enfin, un truc bête, quoi. Il a prit une semaine de rab. Mais le principal, c'est qu'il soit bientôt là !

— C'est vrai, t'as raison !

Guito glissa la main dans la poche de son pantalon et en sortit ma chaîne, qu'il me tendit.

Surprise, je la pris en lui demandant où il l'avait trouvé.

— Dans l'appartement, quand j'ai fait le tour pour ramasser les preuves.

— Je ne m'étais pas aperçue que je l'avais perdue. Merci beaucoup, j'y tiens énormément !

— Je sais.

— Et, tu sais quoi d'autre ? voulus-je savoir.

— Tout. J'ai pas mal parlé avec ton père. Il m'a tout expliqué.

— Je suis tellement désolée Guito.

— Tu aurais dû venir me voir avant. On aurait peut-être pu limiter la casse !

— Je ne pouvais rien te dire, bien que tu sois la seule personne vers qui j'aurais pu me tourner. Mais j'ai fait une promesse quand j'étais petite. Celle de ne jamais dévoiler à qui que se soit ce que je suis. J'ai grandi en la respectant...

— Tu l'as pourtant dit à Gino, releva-t-il très justement.

Je pris ma respiration et lui répondis, sans détour :

— C'est vrai, mais il y a une raison à cela. Si j'envisageais l'avenir avec lui, je n'avais pas le choix, je devais lui avouer ce à quoi il serait confronté en restant avec moi. Puis tout s'est enchaîné... Mais je suis contente que tu saches tout, je n'aurais plus à te mentir...

— Ravi de l'entendre.

— Tu me croiras peut-être pas, mais ne pas avoir été honnête envers toi, c'est ce qui a été le plus dur pour moi.

LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant