CHAP 2

1.3K 136 3
                                    

Par ce beau dimanche matin, je sortais de la caravane de Daven, comme presque tous les dimanches depuis le départ de Zéline. Elle avait gardé la caravane qu'occupait Gino et par conséquent, il... nous, n'avions plus d'endroit où dormir. Son cousin avait eu la bonté de l'héberger «à titre gracieux» avait-il ajouté très sérieusement, en attendant que Gino puisse se procurer une caravane bien à lui. Depuis, c'était à quatre que nous occupions celle de Daven lors des week-ends.

Ils étaient déjà tous levé et j'étais certaine de le retrouver à discuter avec quelques uns des membres de la famille, autour de la table de cuisine. Mais mon regard fut attiré par une agitation provenant de la caravane de la grand-mère. Nellita en sortit précipitamment et courut jusque sa voiture qu'elle démarra pour la rapprocher de la caravane. La grand-mère, aidée par Guito, descendit avec difficulté le marchepied, et alors que Nellita venait leur prêter main-forte, elle manqua de tomber.

— Qu'est-ce qu'elle a ? demandai-je inquiète.

— Elle a du mal à respirer, répondit Guito. Nelli l'emmène aux urgences.

Alors qu'il installait sa mère dans la voiture, celle-ci se mit à crier après lui.

— AIE ! Mais tu peux pas faire attention ???

— Qu'est ce que t'as encore ?

— Tu viens de me pincer avec la ceinture ! Tu te venges des toises que je t'ai mises quand t'étais petit, c'est ça ???

— Mais non la mère, mais non...

Nellita, qui entre temps était retournée à l'intérieur de la caravane, en ressortit avec un sac de voyage.

— Vous auriez dû appeler une ambulance, lançai-je gagnée peu à peu par la panique.

— C'est ce qu'on a fait la dernière fois et on l'a jamais vue parce qu'ils ont pas trouvé le chemin qui mène au terrain. On a plus vite fait de l'emmener ! me répondit Nellita, alors qu'elle posait le sac de voyage sur le siège avant, côté passager. C'est bon, on y va !

Puis s'adressant à Guito, elle ajouta, les yeux brillants :

— Je t'appelle dès que j'en sais plus. Vous vous débrouillerez pour ce midi ?

— Mais oui, t'inquiète pas, lui répondit son mari. Allez, filez ! On attend de vos nouvelles !

Gino, Daven et Kimy, attirés eux aussi par l'animation quelque peu inhabituelle pour un dimanche matin, nous rejoignirent, et alors que la voiture démarrait, Nellita ouvrit la vitre et lança à son fils :

— Tu sais ce que t'as à faire ce midi ?

— Ouais, ouais, je sais, répondit-il pas du tout enchanté à l'idée d'hériter de la corvée du repas.

Kimy, qui contrairement à Daven et Gino, n'avait pas percuté sur la direction que prenaient Nellita, nous demanda :

— Mais elles vont où là ?

— A l'hôpital, répondit Gino.

— Oh merde ! J'espère que c'est pas grave et qu'elles vont vite revenir !

— Compte pas là-dessus, pesta Daven. Les urgences c'est comme la garde-à-vue : Tu sais pas pourquoi t'y vas, ni pour combien de temps, mais quand t'en sors, si t'en ressors, c'est toujours avec un truc que t'avais pas avant !

La matinée passa malgré tout relativement vite. Kimy et moi, nous étions occupées de Donnie et de Tito, les plus jeunes enfants de Guito et de Nellita, puis nous avions rejoint les garçons derrière le garage, l'endroit où nous aimions à nous retrouver, et aussi celui où avec mes deux amies, nous avions pris notre première cuite. Falco, l'aîné de la famille, était là lui aussi, et le revoir parmi nous n'était que du bonheur car notre petite bande était enfin au complet.

LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant