CHAP 32

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 — Comment tu te sens ? me demanda Kimy quand je repris connaissance.

Ses yeux rougis d'avoir trop pleuré, elle me tamponnait délicatement la joue à l'aide d'un torchon rempli de glace.

— Mal. Et Gino ?

— Ils l'ont emmené ! soupira-t-elle.

Je refermai les yeux à cette affirmation.

— Au poste de Rosalen, continua-t-elle. Il est inculpé de meurtre. Pour l'instant, ils l'ont placé en garde-à-vue.

Je me redressai, et m'assis près d'elle en lui prenant le torchon des mains.

— Tu m'as fait peur, me dit-elle en me prenant délicatement dans ses bras. Je t'ai pourtant déjà vu en colère, mais là, c'était pire que les autres fois.

Puis, examinant ma joue, elle ajouta :

— En tout cas, il t'a pas loupé. T'as un méchant bleu !

— Il aurait pu s'abstenir, lançai-je d'un ton amer en me re-tamponnant la joue.

— Tu ne t'es pas vue. Tu étais trop incontrôlable ! C'est Daven qui le lui a suggéré. Qui peut savoir ce qui se serait passé s'il ne t'avait pas stoppé ?

Je me rappelais parfaitement la scène, dans les moindres détails. Guito avait eu tort de me frapper. Il avait réussi à me raisonner, mais il ne s'en était pas aperçu...

— Tu veux venir voir les dégâts ? Ils ont tout retourné dans les caravanes. Un vrai carnage !

Kimy n'avait pas menti. Tout était s'en dessus dessous. Il n'y avait plus rien dans les caravanes. Tout était à l'extérieur.

— Mais... pourquoi ils ont fait ça ? Qu'est-ce qu'ils cherchaient ?

— Ca, on sait pas ! Mais ils ont pris un réel plaisir à tout foutre en l'air. Nelli, elle a gueulé quand ils s'en sont pris à celle de la grand-mère. Ils ont failli l'embarquer pour «outrage et rébellion à agent». J'ai vu le moment où elle allait mettre une gifle au Nuggets qui lui a sorti cette phrase. Honnêtement, je sais pas si j'aurais pu me retenir, à sa place.

— C'est désolant de voir des trucs pareils ! constatai-je écœurée par ce spectacle.

— Bon, t'es d'attaque pour ranger ta caravane ? Je vais rejoindre Daven pour lui donner un coup de main, dit-elle en me faisant un rapide baiser sur la joue saine.

Je me dirigeai d'un pas lourd, vers le dernier habitat de la grand-mère. Mais à la vue des affaires de Gino gisant sur le sol, une douleur fulgurante me frappa à la poitrine et je m'effondrai, manquant brutalement d'air. Falco sortit en trombe de la caravane, me releva et m'aida à m'asseoir sur le marchepied de la caravane.

— Respire, Lili, respire ! me dit-il calmement.

Le choc passé, je recouvrais partiellement ma respiration. Daven, arrivé en courant, se pencha sur moi et paniqué demanda :

— Tu fais une crise d'oxygène ? Depuis quand t'en fais, c'est nouveau ?

En d'autres circonstances, j'aurais éclaté de rire, mais là, je ne pus même pas lui sourire. Kimy, qui avait fait la même arrivée que son chéri, le coupa :

— Pfft, mais t'es débile, ça existe pas les crises d'oxygène. N'importe quoi, toi !

— T'appelles ça comment, alors ?

— Ben elle a manqué d'air, c'est tout !

— Mais c'est bien ce que je disais, insista-t-il. Une crise d'oxygène ou une crise d'air, c'est pareil, qu'est-ce que tu me prends la tête !!!

LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant