CHAP 20

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 L'anniversaire de Kimy apaisa les tensions le temps d'une soirée bien que Guito m'ignorait toujours royalement depuis déjà deux semaines.

Certes, il me tolérait chez lui, mais ce n'était pas pour mes beaux yeux ni même par gentillesse. Il avait fait la part des choses, et il considérait que notre histoire ne regardait personne d'autre que lui et moi. Il n'y mêlerait pas les autres membres de la famille et c'était un soulagement pour moi. Mais plus les jours passaient et plus je me languissais de lui.

Alors, je fis le premier pas. Non pas dans le sens qu'il espérait car je ne comptais absolument pas lui dévoiler mon secret, mais simplement, pour que tout redevienne comme avant. Il le fallait, avant que je ne parte.

Durant tout le repas, j'avais surveillé le moment où il mettrait la main dans la poche de sa veste, car à l'intérieur, il y avait un bout de papier sur lequel j'avais inscrit trois mots : «Tu me manques». Puis je l'avais signé et glissé dans la poche en espérant qu'il utiliserait sa veste au cours de la soirée. Ce qu'il fit, mais il la revêtit en sortant de la maison et je ne sus pas s'il avait trouvé le mot, car lorsqu'il revint, rien sur son visage ni dans son comportement ne le montrait. Ce fut l'âme en peine que j'assistai au déballage des cadeaux de Kimy, laquelle criait de joie à chacune de ses découvertes.

Il faut dire qu'elle avait été gâtée : un très joli sautoir fabriqué artisanalement de la part de Guito et Nellita ; Younes, Amin et Fati lui offrirent une paire de baskets qui frôlait l'indécence quant au prix pratiqué dans le commerce ; un mini sac à main très tendance de notre part à Gino et moi.

Mais celui qui battit tous les records en décibels, fut celui offert par Daven car elle eut enfin son parfum scandaleusement hors de prix, le même que celui que j'avais eu, quelques mois auparavant, lors de mon anniversaire.

Falco, qui avait complètement oublié ce que nous fêtions, lui trouva un cadeau original :

— Pour m'excuser de mon impardonnable oubli, lui dit-il en insistant exagérément sur le mot «impardonnable», je vais te payer des tours de manèges !

— Et des chichis ??? rebondit mon amie.

Mais Falco freina gentiment son enthousiasme :

— Eh, je veux bien être généreux mais n'en profite pas !

— Pfft, radin ! bougonna-t-elle, en lui tirant la langue, puis en faisant mine d'être déçue.

— D'ailleurs en parlant de ça, dit Daven en regardant l'heure sur son portable, il va peut-être falloir penser à y aller si on veut pas être garés trop loin, comme à chaque fois !

L'ouverture de la fête foraine de Rosalen correspondait cette année à l'anniversaire de Kimy. A l'arrivée des beaux jours, elle s'installait pour plusieurs semaines. Et justement, l'ouverture était un moment que nous ne rations jamais !

— Laissez-moi juste le temps de faire mon petit changement de sac a main. Je pars pas sans le nouveau ! lança Kimy, déterminée.


LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant