A mon tour, je posai mon sac devenu trop lourd. Trop de questions me venaient en tête et je dus m'asseoir pour faire le tri. Devenue soudainement nerveuse, je lui en lançai une, prise au hasard dans le tas :
— C'était prévu ?
— Disons plutôt que c'était envisageable.
— Ok. Donc tu t'y attendais.
Il ne releva pas mon sarcasme. Une autre question en profita pour s'inviter à la fête :
— Elle est là depuis quand ?
— Elle vient d'arriver avec sa famille.
— Ok. Et comment se sont passées vos retrouvailles ? demandai-je sur le ton le plus neutre qu'il m'était possible d'avoir en de telles circonstances.
— On s'est pas encore vu...
— Ok.
Je ne pus cacher le soulagement qui m'envahit d'un coup. Gino le vit, mais contrairement à moi, il ne paraissait pas tranquillisé, loin de là.
— Bien, on fait quoi maintenant ?
— On change rien. Il faudra bien qu'elle s'y fasse. Mais toi, il faut que tu l'évites comme la peste.
— J'ai absolument pas peur d'elle !
Il esquissa un bref sourire avant d'ajouter :
— Je t'ai vu à l'œuvre, question force physique, tu n'as rien à envier à personne. Mais elle, elle va te la faire à l'envers. Je la connais bien, je sais qu'elle ne partira pas sans t'avoir provoquée. Elle est vicieuse comme pas deux, c'est une vraie garce !
— Bref, c'est une fille quoi...
— Lili, sérieusement, fais attention, elle arrive toujours à ses fins...
— Faux ! Elle n'a pas réussi à te garder, dis-je victorieuse.
— Ne te retrouve pas seule avec elle, promets le moi !
— Ok, pas de soucis, il n'y aura pas d'histoire entre elle et moi, ça te va ?
— Tu restes collée à moi, d'accord ?
— C'est une proposition que je ne peux pas refuser, lui dis-je en lui adressant mon plus beau sourire.
Contrairement à ce qu'avait pensé Gino, la soirée se passa sans anicroche et ses inquiétudes furent infondées. La grand-mère tenait bon, bien que nous sachions pertinemment que la fin n'était plus qu'une question d'heures et Réanne ne se montra pas. Cela n'empêcha pas Gino de passer son temps à guetter les gens qui entraient et sortaient de la maison sans interruption. N'en pouvant plus de le voir constamment sur le qui-vive, je lui fis une suggestion :
— On devrait peut-être aller se coucher, j'ai cours demain...
— Bonne idée. Laisse-moi juste voir la grand-mère avant.
— Pas de soucis, je t'attends là.
— Non, répondit-il en m'attrapant le bras fermement, tu viens avec moi !
A peine couchés, je m'installai confortablement contre lui et lui fis encore une suggestion :
— Ca te dirait de mettre la caravane au cul de l'auto ?
Il éclata de rire pour la première fois de la soirée et en un seul coup je me retrouvai sous lui, mes poignets coincés dans ses mains.
— Il va falloir que t'arrêtes de traîner avec Daven, dit-il avec son sourire à fossettes. On dirait un routier qui parle et ça va pas avec ta p'tite gueule d'ange, Princesse !
— Et comment tu comptes t'y prendre pour m'empêcher d'approcher mon meilleur ami ? Ca me paraît impossible...
— Rien n'est impossible, c'est même très simple. Je te kidnappe, je te jette dans une caravane que j'accroche au cul d'une auto et on se tire !
— Ah, tu vois qu'elle t'intéresse mon idée, dis-je en riant. Et pour aller où ?
— Nulle part et partout à la fois, je m'en fous complètement.
— Donc mon avis compte pas ?
— Non, il compte pas.
— Donc je serai obligée de m'enfuir !
— Tu le feras pas !
— Si !
Comme pour prouver que j'en étais capable, j'attrapai ses poignets si vite qu'il ne put réagir et me servant de ma force, lui fit faire un demi-tour pour le plaquer sur le lit. Me trouvant sur lui, je pus apprécier l'étonnement inscrit sur son visage. Je m'approchai de son cou pour l'embrasser et tout en le faisant, je lui dis :
— Détends toi, laisses toi aller...
— Je suis pas tendu, me contredit-il.
— Si, t'es tendu comme le string d'une mouche sur le cul d'une baleine !
Sa réaction fut encore plus rapide que la mienne précédemment. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je me retrouvai en dessous de lui, mes poignets bloqués dans ses mains.
— Je crois que je vais t'offrir un marcel, comme ça t'aura la tête de l'emploi ! Une vraie sauvageonne avec un langage de charretier... dit-il en m'embrassant le cou à son tour.
— Si tu fais ça, tu me verras tous les jours avec, le menaçai-je.
Tout en continuant de m'embrasser, il me dit d'une voix devenue soudain plus sérieuse :
— Bon, on l'accroche cette caravane ?
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LES AILES DE MA VIE 2 Au travers de l'autre
ÜbernatürlichesLES AILES DE MA VIE Tome 1 : L'initiation https://www.wattpad.com/myworks/46780310-les-ailes-de-ma-vie-l%27initiation Tome 2 : Au travers de l'autre Lili a fini son initiation. Elle peut enfin apprécier la vie comme n'importe quelle autre jeune f...