CHAP 24

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Pétrifiée, je ne bougeai pas. Je ne respirai même plus. Je ne savais pas ce que j'attendais, mais j'étais dans l'incapacité la plus totale de réagir car il connaissait jusqu'à mon prénom. Que savait-il d'autre de moi ?

— Fait pas ta timide et joins toi à nous. Plus on est de fou, plus on rit, n'est-ce pas ?

Sa voix, les mots qu'il employait, cette façon qu'il avait de me narguer, tout, absolument tout dans son comportement prouvait qu'il était extrêmement sûr de lui et qu'il savait exactement ce qu'il faisait. La prudence était de mise, mais je ne pouvais plus reculer, je n'avais plus le choix, je devais me montrer.

Je pris une profonde inspiration et abandonnai le maigre refuge que me procurait la roue du camion. M'approchant d'eux, je vis l'air interloqué de Gino et des autres.

— Qu'est-ce que tu fous là, toi ? me pressa Daven, encore soufflé par mon intrusion.

— Elle est venue pour me voir, n'est-ce pas Lili !

Le Sanguinaire m'enfonçait pour mieux me déstabiliser, cela je l'avais compris. Le problème étant qu'il y arrivait à la perfection.

Daven s'approcha de moi et collant sa bouche à mon oreille, me demanda :

— Tu le connais d'où, lui ?

— Je le connais pas ! bafouillai-je

— Te fous pas de moi, Lili ! gronda-t-il.

Le Sanguinaire prit la parole, encore plus sûr de lui :

— Elle a raison, elle ne me connaît pas. Mais ce n'est plus qu'une question de temps !

Daven fit alors face au Sanguinaire, tout en gardant une distance respectable, et lui dit le fond de sa pensée.

— Toi, tu me plais pas ! Si tu t'approches d'elle, j't'explose les dents !

Le rire méchant et méprisant de l'autre fit bouillir Daven. Le tirant par le bras je l'implorai.

— Laisse tomber Daven, s'il te plaît.

Mais il se dégagea et reprit sa position, imperturbable.

Le Sanguinaire afficha un sourire mauvais à l'égard de Daven, le considérant comme un moins que rien.

— Te fatigue pas gamin, tu m'intéresses pas. De toute façon, j'en ai fini ici. J'ai eu ce que je voulais.

Puis s'adressant aux deux garçons qui l'accompagnaient, il ordonna :

— Ramassez les affaires, je me tire !

Les deux comparses s'exécutèrent sur le champ puis lorsqu'ils eurent fini, se postèrent de chaque côté de leur chef, comme de braves chiens bien dociles.

Le Sanguinaire me fixait d'un regard si mauvais que Daven, protecteur, se mit devant moi, en position de défi. L'autre cracha sur le sol, puis dit avant de s'en aller :

— A très vite, Princesse !

Il partit seul, avec les sacs. Ses deux comparses se mirent alors en posture d'attaque et défièrent mes amis. Daven n'en revenait pas. Ils étaient deux, nous cinq...

Sceptique, il interrogea du regard les autres. Ce n'est qu'à ce moment là que je remarquai qu'ils étaient autour de moi. Obnubilée par le Sanguinaire, je ne les avais pas vus se rapprocher...

Gino ne lâchait pas des yeux les deux énergumènes, toujours en face de nous.

La tension qui se dégageait des garçons était palpable ; la bagarre, imminente.

LES AILES DE MA VIE 2  Au travers de l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant