Chapitre 7 : Et dans mon lit quand il fait tout noir

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« Et dans mon lit quand il fait tout noir
Je pense à toi j'en ai marre de faire de cauchemars »

A partir de ce jour là, Hermione ne retourna pas voir son professeur. Elle restait sagement dans sa salle commune, à la bibliothèque, ou dehors avec Harry et Ron. Elle se sentait moins tourmentée, ne se demandant plus si elle devait offrir son présent au professeur de potions ou pas. Elle ne se demandait même plus s'il le méritait ou pas. OUI. La réponse était « oui », tout au fond d'elle. Ça ne pouvait en être autrement. Elle était donc tranquille, apaisée, ses songes étaient doux et ses journées, emplies de rire. Harry lui avait sourit en la réentendant rire. Hermione était de retour, il ne pouvait demander plus. Alors il cherchait à la faire rire encore, et il y parvenait. Sauf quand elle se plongeait dans un livre, tantôt l'arrête du nez plissée, tantôt un petit sourire léger aux lèvres : elle n'avait pas changé, il ne fallait pas la déranger lorsqu'elle lisait. C'était elle.

Il y avait un moment où elle semblait soucieuse, c'était lors des repas. Mais ça ne durait jamais longtemps. Après un coup d'œil vers la table des professeurs, elle reportait son attention sur sa table et faisait entendre sa voix, sur n'importe quel sujet. Harry s'en était étonné, mais elle avait l'air si... spontanée. Si sûre d'elle, si elle. Il n'avait pu déceler rien d'autre d'étrange dans son comportement. Peut-être avait elle tout simplement envie de se faire une place parmi les Gryffondor. Plus une place de Miss Je-Sais-Tout, non, celle d'une amie, d'une fille pleine d'esprit qui aime discuter. Mais était-elle seulement épanouie dans ces conversations ? Elle valait tellement mieux que ça...

Encore un autre regard à la table des professeurs, en partant. Rogue y est enfin arrivé. Mais elle n'a pas le temps de s'attarder à le regarder, à l'observer. Et puis, s'il surprenait son regard ? Non, ce n'était pas assez subtil, il fallait attendre... Et pendant ce temps, penser à autre chose, pour maintenant ne plus se torturer à se demander s'il le portait...

La jeune rouge et or soupira. Le regard inquisiteur d'Harry se posa sur elle. Elle le lui rendit, un sourire en plus, mais il ne la lâcha pas pour autant. Quelle plaie, ce Ron ! Impossible de parler à Hermione en sa présence. Et avant qu'il n'ait pu, la jeune femme annonça qu'elle allait se coucher. Harry aurait voulu lui parler avant qu'elle ne dorme, pour purifier ses rêves. Il ne pouvait qu'espérer que sa nuit ne soit pas trop mauvaise. Il ne savait rien mais ça s'était à nouveau lu sur son visage, quelque chose clochait.

29 décembre. Hermione s'était levée sans problème. Sa nuit lui avait fait du bien, elle avait été longue et revigorante. Elle affronta le petit déjeuner sans problème : son sourire était sincère, ses coups d'œil vers la table des professeurs, pas trop fréquents ni insistants. Chaque repas de la journée se passa ainsi. Et ceux de la journée suivante aussi. Sauf celui du soir.

C'était le réveillon de la Saint Sylvestre. Après Noël, le jour de l'an. Quelle pourrait être une plus belle période de l'année ? Non, il n'en existait aucune. Il n'en existerait pas. Et ce soir, à Poudlard, peut-être à part pour les Serpentards, tout le monde espère que la prochaine année sera meilleure et verra la fin d'Ombrage, de Voldemort. La fin de cette guerre dont on sent les prémices. Tout le monde y pense, et pourtant garde le sourire, tout le monde est optimiste. Tout le monde espère le renouveau.

Et Severus Rogue, assit dans son coin, à la table des professeurs, alors que les discussions vont bon train, que les gens rigolent, aspire au renouveau. Il balaie la salle du regard, sans la voir vraiment. Ses gestes sont plutôt saccadés. Il est... étrange. Mais personne ne prête attention à lui, après tout, il est le bâtard des...

Enfin, il pensait que personne ne faisait attention à lui. Il se trompait, de toute évidence, puisque deux yeux venaient de se poser sur lui. Il les avait sentis. Il ne savait comment. Le temps de les chercher, il se retrouvait dans sa bulle de solitude, dans laquelle il décida réellement de se retirer, en quittant la salle, le poing fermé.

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