Chapitre 47 : Rouge et vert

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Le réveil du lendemain matin fut difficile. Contre le mur, courbaturée et gelée, la jeune femme eut d'abord du mal à se situer. Puis lorsque son esprit fut plus clair, au bout de quelques petites secondes d'innocence, elle se souvint des événements de la veille.

- Les Weasley ! Et Harry !

Son premier réflexe fut de se jeter sur son bureau, où elle attrapa son encrier et sa plume pour écrire sur un parchemin. Mais comment aurait-elle pu être au courant d'un quelconque événement ? Pouvait-elle ruiner ainsi leur couverture ? D'un autre côté, elle ne pouvait pas rester sans nouvelles. Que faire ?

Trois petits coups furent frappés contre sa porte.

- Hermione, tu es debout ? Il est déjà tard !

Un sanglot répondit à Madame Granger, qui s'empressa d'entrer et de se précipiter aux côtés de sa fille en voyant l'état dans lequel elle se trouvait.

- Allons, Hermione ! Qu'est-ce que tu as ma chérie ?

- Harry et Ron, ils ... Il s'est passé quelque chose et je ... je ne sais pas s'ils vont bien !

- Et ton ami Ron n'a pas le téléphone, c'est ça ?

La Gryffondor acquiesça en pleurant. Sa mère la serra tendrement dans ses bras en caressant ses cheveux légèrement bouclés.

- Allons, Hermione, fit-elle d'une voix douce. Aujourd'hui, c'est Noël. Ils vont forcément bien.

Et ils allaient bien.

Hermione avait envoyé un hibou innocent aux Weasley et à Harry pour leur souhaiter un Joyeux Noël, auquel Harry avait répondu. Il n'avait fait aucune allusion à l'incendie du Terrier mais il lui avait retourné ses vœux, faisant allusion à une prochaine lettre qu'il lui enverrait pour la nouvelle année. Le hibou ayant été rapide et Harry de même à répondre, Hermione ne s'était pas inquiétée trop longtemps.

Elle n'avait pas quitté sa chambre avant le retour du hibou. Sa mère lui avait apporté un peu de nourriture festive quand il avait été l'heure, mais la Gryffondor n'avait pas mangé. Enfin, quand elle avait reçu la réponse du hibou, elle était descendue avec ses parents, dans le salon, séchant ses dernières larmes, et avait pris le thé et quelques gâteaux avec eux avant qu'ils ne passent à l'ouverture des cadeaux. Hermione était à genoux près du sapin et distribuait les paquets.

Sa mère lui avait acheté, dans une brocante, une superbe boite à musique plus vieille que la jeune fille elle-même. Aux couleurs pastel, et dorée, elle s'ouvrait sur une danseuse classique sur ses pointes, les bras en couronne. Les détails étaient époustouflants et la musique, envoûtante.

- Merci Maman.

- Oh merci à toi chérie.

La mère d'Hermione venait d'ouvrir le paquet de sa fille, et en sortait une magnifique écharpe en cachemire beige.

- À toi Papa, fit Hermione en lui tendant son paquet.

La jeune fille était allée chercher ses cadeaux pour ses parents dans le monde moldu, quelque jour auparavant alors que ses parents travaillaient encore. Ça avait été la folie dans les magasins mais elle avait trouvé quelque chose. Elle offrait à son père un vinyle Best-Of d'un de ses groupes préférés, The Who, ainsi qu'un vinyle de U2. Son père, lui, offrait à son unique enfant un échantillon de l'œuvre complète de Samuel Beckett. Il avait cherché à avoir un peu de tout : théâtre, romans, contes et poèmes. Hermione se retrouvait donc avec une dizaine de nouveaux livres à lire. Elle avait adoré Fin de Partie. Et l'ayant adoré, elle en avait fait un cadeau pour l'homme qui habitait son cœur.

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