Chapitre 56 : La neige étend son manteau blanc

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Hermione avait transplané jusqu'au Square Grimmaud avant de se rendre compte qu'ils n'étaient pas seuls : le directeur du Département de la Justice Magique s'était accroché à Ron (en l'amochant plutôt pas mal) et se retrouvait donc avec eux, heureusement blessé lui aussi. Il ne fut donc pas difficile pour la jeune fille de pousser le sorcier tout en raffermissant sa prise sur Harry, avant d'étreindre Ron afin d'être sûre que son bras ne se fasse pas la malle durant le deuxième transplanage successif.

Le dernier lieu sûr ne l'était plus. Il fallait fuir.

Hermione ne sut pas où son esprit tourmenté par la blessure de Ron les avait amené, mais ça n'avait pas d'importance : il fallait soigner Ron, le plus vite possible. La jeune femme saisit son sac et le fouilla, les mains tremblantes, à la recherche d'une potion qui pourrait aider son ami, ses pensées aussi floues que sa vision, troublée par ses larmes. Ils avaient fui. Ils étaient des fugitifs. Ils n'avaient plus rien qu'une tente.

La Gryffondor sortait petit à petit des flacons de son sac, sans jamais tomber sur le bon. Enfin, elle en trouva une qui lui convint et, goutte par goutte, elle en versa sur la blessure de Ron, dont le sang reprit sa place dans ses veines et dont les tissus se rapprochèrent afin de refermer sa plaie. La jeune femme rit à travers ses larmes, désormais rassurée, et porta à ses yeux la fiole qu'elle avait utilisée.

C'était une potion de Rogue.

Et tout de suite son rire s'estompa, et son visage se peint de tristesse. Rogue...

- Hermione !

Harry venait de la rejoindre.

- Hermione, qu'est-ce qu'a Ron ?

- On a été suivis, bégaya la jeune femme à travers ses larmes. Au-au Square Grimmaud. J'ai dû transplaner ici mais Ron était déjà désartibulé et ...

- Ca va, Hermione. Il est soigné non ?

- Non... Non, il va falloir des semaines pour qu'on puisse transplaner à nouveau... C'est trop dangereux...

La Gryffondor déglutit difficilement sous le regard froid de son ami.

- Alors nous marcherons.

Elle soupira. Ça allait être plus compliqué qu'elle ne le pensait.

Hermione n'était pas revenue. Rogue avait balayé la table des Gryffondors plusieurs fois, comme si elle aurait pu apparaître entre deux de ses regards pesants sur les élèves. Mais elle n'était pas là. Et ce qui l'inquiétait d'autant plus, c'est que Potter et Weasley non plus.

Que Potter ne soit pas là était logique, cependant. Il était recherché il n'aurait pas été assez stupide pour retourner à l'école (Hermione y aurait veillé, en tous cas). Et puis, Dumbledore lui avait confié cette stupide mission. Ce qui effrayait Severus, c'est qu'Hermione soit parti avec lui et Weasley. Ils n'étaient que des enfants. Et elle importait plus que tout pour lui. S'il lui arrivait quoi que ce soit à cause de Potter ou de Weasley, il ne pourrait pas le supporter.

En tous cas, les choses étaient claires maintenant. Il ne la reverrait plus.

Il s'avéra rapidement que le médaillon de Serpentard était tout simplement indestructible, surtout pour des gamins de dix-sept ans dont le sort le plus dangereux devait être l'Incendio (et encore, parce qu'ils se trouvaient dans une forêt). De plus, le bijou modifiait sensiblement – en mal – le caractère de son porteur (quoique, étonnamment, ça ne s'était pas ostensiblement vu sur Ombrage).

La peur, la fatigue, la tristesse amenèrent Ron à quitter ses deux amis, sur une violente dispute avec Harry, peu après la réalisation d'Hermione selon laquelle l'épée de Gryffondor pouvait détruire les horcruxes. Seulement voilà, le savoir n'était pas suffisant pour Ron. Il avait besoin de concret, et il n'en avait pas et savoir que la seule chose qui pourrait détruire le seul horcruxe qu'ils avaient n'était pas en leur possession le rendait fou.

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