Chapitre 27 : Un instant qui vaut de l'or

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Hermione s'était réveillée sur le coup de 14 heures, et Madame Pomfresh lui avait apporté un repas sommaire auquel la jeune fille avait peu touché. Elle avait l'impression que son estomac avait reprit la taille de celui d'un nourrisson et qu'elle vomirait tout ce qui entrerait en contact avec ses papilles. Elle avait en arrière goût l'amertume du produit Weasley. Ah si elle les tenait ceux là ! Mais elle ne pouvait pas dire qu'ils n'avaient pas tenu leur promesse. S'ils pouvaient l'améliorer cependant, ça ne serait pas de refus. Jamais elle ne reprendrait la même chose la semaine prochaine ! Il faudrait trouver autre chose .

Elle ressentait encore une douleur lancinante mais beaucoup moins forte, même rien comparé au matin. Abrutis de Weasleys ! C'était à faire bouffer à son pire ennemi ou quoi ? Ils auraient pu la prévenir plutôt que de la tester sur elle ! Du calme. C'était sa faute, c'était elle qui avait demandé. Il fallait assumer maintenant. Une journée à rattraper ... Si peu par rapport à son soulagement d'avoir échappé à Rogue. Faudrait-il vraiment qu'elle le revoie un jour ? Oui, aux repas, sans doute... au moins.

La prochaine fois ... la prochaine fois serait lundi. Si elle ne trouvait pas d'autres solutions.

En parlant de solution ...

Hermione rattrapa Fred et George qui tentaient tant bien que mal de fuir le plus rapidement possible vers les dortoirs de Gryffondor. Mais après leur avoir assuré qu'elle ne leur en voulait de rien et qu'elle ne dirait rien à Molly, les jumeaux semblèrent plus enclins à parler. Ainsi donc Hermione leur fit part de ses impressions sur leur produit non sans manquer une dizaine de fois au moins de leur rappeler qu'elle avait cru mourir, et ils promirent de lui trouver autre chose pour la semaine suivante en la remerciant d'avoir été leur cobaye. Leur conversation s'acheva ainsi, où elle avait commencé, dans les couloirs, mais la jeune femme ne les suivit pas pour rejoindre la tour Gryffondor. Elle resta là, un peu en retrait, entre cachots et maison, solitaire, incertaine. Elle voulait le voir. Mais elle ne pouvait pas avoir fait autant d'efforts pour faiblir maintenant ... Demain, elle le regarderait pendant le repas, quelques secondes, elle l'aurait pour elle, pour son esprit.

- Sombre idiote, se murmura-t-elle en se laissant glisser contre le mur.

La jeune femme resta ainsi un long moment. Elle avait une tonne de choses en tête. Elle pourrait prendre la cape d'invisibilité de Harry, aller voir Rogue pendant qu'il dormirait – en espérant qu'il dorme, et s'il n'avait pas changé le mot de passe. La jeune femme soupira contre la pierre froide. Le manque se faisait sentir – son serpent le lui rappelait bien souvent – et les vacances viendraient bientôt maintenant. Moins de deux mois. Et deux mois de vacances. Comment cela se passerait-il ? Comment feraient-ils, tous les deux ? Décidément, toute cette année n'avait été faite que de dépendance. D'insupportable dépendance.

Soudain, la jeune femme entendit dans le couloir résonner divers pas, ainsi que des voix.

- Mon père dit toujours que ...

Malefoy. Égal à lui même. Méprisant, malfaisant. Et la brigade inquisitoriale, donc.

Elle n'avait pas peur de Malefoy, et l'aurait volontiers frappé à nouveau. Mais avec Ombrage à la tête de l'école, qui sait ce qui lui serait arrivé ... Et qui sait ce qui allait lui arriver maintenant. La jeune femme se releva rapidement pour faire face à ses ennemis.

- Tiens, Granger, fit le blond. On a peur de Rogue maintenant?

Hermione serra les poings mais se força à rester calme - ou à peu près.

- Va te faire voir Malefoy.

- Tu aggraves ton cas, Sang de Bourbe! Tu sèches les cours, tu traînes dans les couloirs tard le soir et en plus, tu insultes la Grande Inquisitrice en m'insultant moi! Voyons, quelle phrase pourrait résumer ça pour qu'elle puisse tenir sur ta main? J'y aurais bien gravé « Sang de Bourbe » mais quel dommage qu'apparemment ça ne se fasse pas ... Pourtant c'est ce que tu es, une sale...

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