Chapitre 51 : Dead Zone

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Hermione ne mit pas longtemps à reprendre connaissance. Ça n'avait été qu'un évanouissement dû au choc du sortilège. Mais rapidement, elle avait repris ses esprits, pour voir à côté d'elle ses deux meilleurs amis anxieux, et un peu courroucés, Harry fatigué mais en vie. Ron la remit sur ses pieds et tous les trois, dans le plus grand silence, ils se redirigèrent vers le château. Hermione se remit à pleurer en voyant le corps sans vie du directeur de Poudlard, grand homme et seul ennemi du plus grand mage noir de tous les temps. Plus rien ne pourrait stopper Voldemort, maintenant. Par Merlin. Et dire qu'elle avait fait confiance à Rogue. Comment avait-elle fait ? Comment avait-elle pu être si stupide ? Elle soupira.

Le professeur McGonagall leva sa baguette vers le ciel, et un filet blanchâtre en sortit. Bientôt, elle fut rejointe par tous les élèves qui se trouvaient dehors. La marque des ténèbres fut dissipée, rendant la nuit calme et étoilée. Mais Dumbledore n'était plus.

Tous allèrent se coucher avec un grand vide dans le cœur cette nuit-là, mais celui d'Hermione semblait plus béant encore. Se préparant à aller dormir, elle retira la chaîne avec le Serpent qu'elle avait autour du cou, cadeau de Noël de ses parents, et le Serpent d'argent qu'elle avait autour du biceps, autocadeau du Noël de l'année dernière. Le bijou lui siffla dessus et Hermione sourit. Ce n'était pas la première fois qu'il le faisait, elle avait à l'esprit cette fois où elle l'avait enlevé un peu trop longtemps au goût de l'artefact, et celui-ci était allé la chercher jusque dans les cachots. Ces bijoux magiques ... Ils renfermaient tellement de secrets.

La jeune femme se glissa dans ses draps et trouva une position confortable pour dormir. Dès demain, il faudrait qu'elle se remette au travail pour aider Harry à ... Eh bien ... Faire ce qu'il avait à faire, tuer Voldemort et tout ça. Mais qu'avait-elle fait les semaines précédentes ? S'accorder un peu de repos, oui. Mais là, elle avait l'impression de n'avoir rien fait pour Harry depuis des mois. Enfin, ça lui reviendrait peut-être en relisant ses notes. Lors de ce genre de soirées, même les actes « habituels » et d'ordinaire faciles ne l'étaient plus forcément. La jeune femme bailla fort. Poudlard sans Dumbledore... C'était tellement inimaginable. Hermione l'aurait vu vivre encore 100 ans !

Elle soupira et réajusta sa tête dans l'oreiller avant d'y trouver la meilleure position.

Alors qu'elle s'endormait, elle entendit un léger sifflement près de son oreille et, avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, deux crocs se plantèrent dans son cou.

Elle sentit sa respiration se bloquer, ses membres se raidir, elle voulut crier mais elle ne le put pas. Aussi vite qu'elle avait commencée, la sensation cessa, et le Serpent d'argent alla reprendre sa place sur le bras immobile de la jeune femme.

Son cri déchira la nuit quelques heures plus tard. Rapidement, quelques filles de son dortoir furent à ses côtés pour lui demander si ça allait. Elle avait connu mieux, pour dire la vérité. Surtout après ce que ce sommeil lui avait révélé.

- Oui, oui, avait-elle murmuré en tremblant, ses mains tâtonnant le matelas. Désolée, j'ai fait un cauchemar.

On la pardonna bien vite (certaines filles n'avaient même pas réussi à s'endormir après l'événement du soir) et chacun retourna se coucher. Hermione, en revanche, se leva et s'habilla très rapidement.

Le Serpent, le deuxième qu'elle avait acheté, elle l'avait offert à Rogue car elle le croyait de son côté. Elle l'avait rempli de la même potion que celle qui était dans le sien. Et il ... Il le savait, elle l'avait vu dans son rêve, elle l'avait vu se tordre de douleur sous ses yeux. Elle l'avait vu gamin, en compagnie d'une fille de son âge. Elle l'avait vu dans les cachots, devant un tableau, lui donnant le mot de passe. Et puis elle avait revu cette nuit, ce moment où il l'avait stupéfixée debout. Elle avait cru qu'il la tuerait. Elle avait eu tellement peur qu'elle s'était mise à pleurer. À moins qu'elle ne pleurait déjà ? Il s'était approché et avait essuyé une larme en lui disant... En lui disant...

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