Planète

Chapitre 53 : « Pas l'temps d'se dire au r'voir »

Londres n'était plus tranquille, Hermione l'avait senti dès son arrivée à King's Cross. L'atmosphère était tendue, et elle était inquiète.

Les parents de la Gryffondor, eux aussi, avaient senti un changement, même dans le monde moldu. C'était cependant un sujet tabou.

L'on faisait alors comme si rien ne s'était passé. Il fallait profiter de la présence d'Hermione (et qu'elle même profite de ses parents), et non pas engager un conflit. Surtout que le mariage d'amis sorciers de la jeune fille – Bill et Fleur – obligeait la fille prodige à quitter la maison plus tôt.

À son arrivée dans la demeure familiale, Hermione fut saisie d'une sensation de calme et de sécurité. Sa mère lui avait servi un thé et toutes deux s'étaient assises à la table du salon. C'est à ce moment-là qu'Hermione avait eu un nouveau flash.

Severus était venu ici, une fois. Le flash fut rapide, elle n'apprit ni quand ni pourquoi il était venu, mais elle savait qu'il avait été là et qu'il l'avait serrée contre lui. Simplement de savoir cela lui suffisait. Distraite, elle porta ses doigts sur son chemisier, à l'endroit où l'on devinait le pendentif d'un collier sans pour autant pouvoir déterminer ce qu'il représentait. Severus ... Il allait tellement lui manquer.

La mère d'Hermione parlait pour meubler la conversation, de choses et d'autres. L'assentiment de sa fille la rassurait, quoi qu'elle puisse dire. Enfin elle était à la maison, depuis le temps qu'ils l'attendaient. Depuis Noël.

Quand sa mère eut fait le tour de tous les sujets bateaux qu'elle avait trouvé, elle fut obligée de laisser Hermione vaquer à ses occupations. La jeune femme monta à sa chambre et défit sa valise, seulement pour préparer dans un coin un autre paquetage. Alors qu'elle était à sa tâche, une première larme coula sur sa joue, puis une autre, et des dizaines. Elle allait partir, seulement avec Harry et Ron, sans contact avec personne d'autre, laissant derrière elle ses parents, et l'homme qu'elle aimait, considéré par tout le monde comme étant un traître.

La jeune femme sécha ses larmes rapidement et remit son ouvrage à plus tard. Elle se calma et descendit aider sa mère à préparer le dîner.

Lorsque vint le lundi, alors que ses parents étaient partis travailler, Hermione sortit de chez elle avec une boîte en fer sous le bras. D'un pas décidé, elle prit un bus pour Londres et se rendit dans la boutique de thé où elle avait l'habitude d'aller avec sa mère lorsqu'elle était petite. Madame Granger, à l'évocation de la boutique la veille pour en connaître l'adresse, avait insisté pour qu'Hermione attende le week-end prochain afin qu'elles y aillent ensemble. Mais la jeune femme avait prétexté un anniversaire, tout en promettant à sa mère d'y retourner avec elle le week-end qui venait. En fait, le thé de Severus venait à manquer. Ces dernières semaines déjà, elle avait dû se rationner énormément, et elle avait peur, si elle n'en avait plus, de ne pas pouvoir faire de comparaison olfactive durant l'achat. De plus, son nez n'était pas celui d'un professionnel, et ce qu'importe le nombre de fois qu'elle le sentirait.

La Gryffondor descendit du bus et suivit quelques rues avant de se retrouver devant la boutique qu'elle cherchait, dans laquelle elle pénétra après en avoir gravé l'image dans sa mémoire.

Un vieil homme se présenta à elle en souriant, et ne tarda pas à lui offrir son aide, qu'elle accepta avec soulagement. Elle lui confia la boîte en ferraille, que l'homme ouvrit et dont il huma le contenu. Il eut d'abord l'air surpris, avant de le sentir à nouveau, plus longuement, jusqu'à ce que ses narines ne s'imprègnent de l'odeur et qu'il dut sentir du café pour s'en débarrasser.

- Miss, c'est un mélange étonnant que vous avez là. Je ne sais d'où vient ce thé mais il doit avoir un goût exquis, à en juger par sa – il inspira à nouveau – hum ! Composition !