Chapitre 18 : Crépuscule

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Ils entrèrent dans les appartements du maître des Potions ensilence. Il marcha droit jusqu'à un mur, duquel il toucha quelquesbriques une par une. Tout comme au chaudron baveur, Hermione sentitle passage secret : elle nota soigneusement les pierres que sonprofesseur poussa. Le mur s'ouvrit comme une porte sur un étroit etcourt couloir éclairé par la lumière qui s'infiltrait dans lapièce au bout. Et quelle lumière ! Et quelle pièce.

Le jour, bien que commençant à descendre, entrait par une grandefenêtre sur la droite devant laquelle tombait un rideau en dentellefin et blanc, baignant l'endroit d'une lumière chaude, accueillante,tout comme semblait l'être le canapé au velours pourpre en soncentre, posé sur un tapis rond un peu plus foncé. Les murs de lapièce étaient d'un beige clair, comme les 3 coussins sur le canapé.Une table basse en verre, et aux pieds noirs, trônait devant lui. Etenfin derrière celui ci, et sur la gauche, s'étendaient deuxbibliothèques, d'environ 3m de haut et 6 de large. Une échelleposée contre un mur vide permettait d'accéder aux ouvrages les plushauts.

Hermione ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil à Rogue.Vraiment, elle pouvait lire ses livres, rester ici ? Elle pritle regard froid qu'il lui lança en retour comme un « Quoi ?Vous n'êtes pas encore en train de lire ? » et luisourit, puis, comme envoûtée, elle fit quelques pas en avant. Ellese dirigea vers la gauche et, parvenue à la bibliothèque, caressaune rangée de livres du bout des doigts. Il y avait des livresd'histoire de la magie, de sorcellerie, de potions (beaucoup dethèses sur les potions), ainsi que de simples romans, et des livresde magie noire. Elle s'arrêta devant l'un d'eux en sentant son aurapuis ferma les yeux et prit une profonde inspiration, avant decontinuer son tour.

Elle s'imaginait, plus tard, avec une aussi belle bibliothèque,variée et fournie, dont elle aurait déjà lu les livres plusieursfois sans aucune gène. Elle en imaginait quelques uns près ducanapé, un autre qui traînerait au sec dans la salle de bain pourlorsqu'elle se relaxerait dans l'eau tiède et mousseuse, d'autressur la table de nuit.

Ayant totalement oublié la raison première de sa visite dans labibliothèque, elle saisit un livre au hasard et alla prendre placesur le canapé sur lequel, après avoir enlevé ses chaussures, elles'assit en tailleurs. Elle se pencha sur le livre et n'émergea pas.

Le maître des Potions, après avoir regardé la jeune femme prendreses aises dans la bibliothèque, quitta celle ci pour revenir dansson salon. Il fit une pause et poussa un profond soupir, avant de sereprendre. Il n'était pas un adolescent. Il devait agir en homme,s'occuper d'elle comme le ferait n'importe quel professeur – bienqu'il l'accueillait chez elle.

Il devait faire en sorte qu'elle s'y sente bien – aussiimprobable et difficile que cela puisse être – , luiaménager un endroit pour dormir. Il avait décidé de la garder, iln'allait pas la faire dormir sur le fauteuil. Ni sur le canapé de labibliothèque. Encore moins dans sa chambre. Soit, il pouvait aussiêtre doué pour la métamorphose : il transforma le fauteuil de lajeune femme en un lit qu'il fit léviter contre un mur il entouracelui ci de rideaux comme ceux des chambres de Poudlard. Il allaensuite dans sa chambre pour y chercher des draps, se rappela qu'elleétait partie avec l'un d'eux, pesta. Mais c'était plus pour laforme que pour autre chose, après tout, il avait tout ce dont ilavait besoin.

Il borda sonlit consciencieusement puis ferma les rideaux. Il eut ensuite unmoment de flottement. Que faire ? Après un regard dans le petitcouloir qui menait à la bibliothèque, et qui donnait directementsur le canapé où sa protégée lisait, il décida de s'accorderquelques minutes. Il soupira en se laissant tomber sur son fauteuil,se pinça l'arrête du nez, ferma les yeux. Il prit alors le temps derespirer correctement, tranquillement, de se détendre. C'étaitrare, mais il en avait besoin à l'instant présent. Tout cet aprèsmidi avait été irréfléchi. La manière dont il l'avait soignée,dont il l'avait forcée à se rendre chez lui. Qu'attendait-il aujuste ? Non,hors de question qu'il le formule.

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