Epilogue 5

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- Violette ! Violette descends, on va être en retard !

- On ne va pas être en retard, Maman ! On a au moins deux heures d'avance !

Hermione faisait les cent pas en bas des escaliers, se rongeant les ongles. Severus lui jeta un coup d'oeil du haut des escaliers et, devant l'état de panique de sa femme, alla la rejoindre. Il posa ses mains sur les épaules d'Hermione et déposa un baiser sur son front.

- Je ne m'y fais pas, Severus.

- Violette ne s'y fait pas non plus, Hermione. C'est la raison pour laquelle elle est immobile sur son lit depuis dix bonnes minutes. Tu devrais aller lui parler.

- Je ne peux pas ! Je vais perdre toutes mes résolutions si je vais la voir et je la garderai ici avec moi.

- Hermione. Regarde ce que Poudlard t'a apporté.

- Mais regarde ce qu'elle nous enlève !

La brune enfouit son visage dans la poitrine de son mari et laissa échapper quelques larmes. Severus l'entoura de ses bras et posa sa tête sur celle de la Gryffondor, fermant les yeux.

- Elle sera de retour bientôt, lui fit-il doucement. Si tu n'es pas en état de l'emmener, tu sais que je le ferai de toute façon. Mais il faut qu'elle y aille et elle a besoin de ses deux parents pour l'accompagner vers cette nouvelle vie.

- Maman ?

La petite Violette se tenait au bas des escaliers, inquiète. Hermione se sépara de son mari et sécha ses larmes d'un revers de manche - mais ce n'était pas suffisant, vu que d'autres coulaient encore.

- Ma chérie, fit la brune en ouvrant ses bras.

Sa petite fille vint s'y blottir et serra sa mère de toutes ses forces. Elle ne pleurait pas. Severus posa ses mains sur leurs épaules à toutes deux et les caressa doucement.

- Je sais que Poudlard est une école merveilleuse, fit la petite, mais je ne sais pas si je veux y aller. Je ne veux pas être séparée de vous.

- Nous nous verrons à chaque vacances, répondit sa mère en contrôlant ses tremblements. Nous nous écrirons tous les jours. Tu auras les meilleurs professeurs qui soient.

- Sauf Papa.

- Sauf Papa, oui, répondit la jeune femme en riant à travers ses larmes.

- Albus sera là ? Rose aussi ?

- Et Scorpius, rajouta Hermione.

- Ah oui, Scorpius.

Elle faisait comme si elle s'en fichait, mais Hermione savait qu'il était sans doute le premier nom que Violette avait voulu dire.

- Peut-être que vous serez dans la même maison, fit Severus avec malice.

- Oh non ! Se défendit Violette en se séparant de sa mère.

Hermione rit et regarda sa fille, les mains posées sur ses épaules.

- Prête ?

- Prête, répondit Violette.

Hermione embrassa sa fille sur le front.

- Allons-y.

Severus se saisit de la valise de sa fille et posa une main bienveillante dans son dos pour la sortir de la maison. Hermione sécha ses dernières larmes et espéra ne pas avoir les yeux trop rouges alors qu'elle sortait elle aussi, fermant la porte à clé derrière elle. La pancarte du magasin, griffonnée pour l'occasion, indiquait "Fermé pour cause de rentrée à Poudlard".

Comme l'avait dit Violette, ils avaient une avance considérable à Londres. Ils s'assirent à la terrasse d'un café en attendant que le temps passe, Hermione surprotégeant sa fille, comme toujours. La main dans les cheveux de la gamine, elle caressait doucement sa nuque, en silence. Son regard était lointain.

Severus, en revanche, ne ratait rien de ce qu'il se passait autour d'eux.

Il avait vu plusieurs de ses anciens élèves. Si certains étaient passés sans même le voir, portés par l'allégresse de la journée, d'autres avaient posé les yeux sur lui, puis sur toute sa famille, et s'étaient mis à murmurer d'un air désapprobateur.

- Violette ? Fit-il à sa fille en lui tendant la main. Viens avec moi.

La petite acquiesça et se leva, suivit son père sur quelques mètres.

- Oui ?

- Tu sais que j'ai été professeur à Poudlard.

- Oui. J'aurais aimé que tu le sois encore pour qu'on soit ensemble cette année.

Son père sourit à tant de tendresse.

- Je n'ai pas été le plus conciliant des professeurs et j'ai fait des erreurs, non seulement en tant que professeur mais aussi en tant qu'homme. Beaucoup de mes élèves m'en ont tenu rigueur et il est possible que tu entendes leurs enfants dire tout et n'importe quoi à mon sujet. Tu n'auras malheureusement pas d'autre choix que de les écouter sans broncher. N'essaie pas de laver mon nom, d'accord ?

- Mais tu es un héros, non ?

Severus sourit.

- Certains le pensent. D'autres pas. Promets-moi que tu n'essaieras pas. Ça m'importe peu. Le plus important, c'est toi. Si quelqu'un vient à t'importuner personnellement, va en parler au professeur McGonagall. D'accord ?

- D'accord.

- Tu es si forte ma Violette. Aussi forte que ta mère.

- Je t'aime Papa.

L'enfant se jeta au cou de son père et il la serra fort contre elle.

- Et sois la meilleure des sorcières, fit-il en passant sa main dans les cheveux de jais de sa de fille.

- Promis.

- Mais n'oublie pas tes amis.

- Oui.

- Surtout Scorpius.

- Arrête avec Scorpius ! Fit la gamine en rougissant.

Severus sourit.

- Retournons voir ta mère. Pas un mot, d'accord ?

- D'accord.

- Je t'aime ma Violette.

- Moi aussi Papa.

Il y eut quelques larmes au départ du Poudlard express ce jour-là. Les yeux rougis, la vue trouble, Hermione dit « au revoir » à sa fille, assise dans un wagon avec ses amis. Severus se tenait derrière sa femme, une main dans son dos pour la rassurer, lançant un regard fier et rassurant à Violette.

Qu'importe ce que pouvaient penser les anciens élèves présents sur le quai ce matin de septembre : Severus Rogue était un homme bon et généreux et qui ferait tout pour sa femme et sa fille. Violette avait été le centre de sa vie depuis sa naissance, et il n'avait eu de cesse de tout faire pour qu'elle soit l'enfant la plus heureuse du monde. Quant à Hermione, elle était le plus beau cadeau que le monde lui ait fait, la deuxième chance dont il avait rêvé. Rien n'aurait été possible sans elle et chaque jour, il remerciait le ciel de lui avoir apporté cette femme aussi merveilleuse.

Il laissait partir la prunelle de ses yeux mais il savait que Poudlard était sa place. C'était une grande sorcière et elle ferait de grandes choses - si elle le souhaitait. Qu'importe ce qu'elle décidait, il serait toujours derrière elle, lui prodiguant conseil et amour jusqu'à ce qu'il ne soit plus. Et même s'il savait qu'elle en serait attristée, il savait aussi qu'elle trouverait la force de surmonter sa tristesse et qu'elle mettrait cette force au profit d'une qui lui tiendrait à cœur.

Elle était Violette Eileen Rogue et son cœur était rempli de couleurs, tout comme l'étaient ceux de son père et de sa mère en cette veille de rentrée 2017.

Ce matin s'écrivait l'épilogue d'une toute nouvelle histoire.

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