Chapitre 29 : Read all about it

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Hermione se réveilla peu après s'être endormie, impressionnée par la dureté et la froideur du lit. Ouvrant les yeux avec difficulté, elle se retrouva rapidement aveuglée par la luminosité de la pièce. Ce n'était pas la chambre de Severus, dans laquelle elle avait trouvé le sommeil. La pièce était très grande, grise claire, et la jeune fille se rendit rapidement compte, en bougeant un peu, qu'elle était par terre et non sur un lit.

Elle battit des paupières plusieurs fois encore, ses pupilles chaque fois agressées par la lumière vive, et aperçut enfin le professeur des Potions, baguette en main, un genou à terre, l'autre non, prêt à bondir. Elle soupira de soulagement – ou presque, elle était toujours angoissée de se retrouver dans cet endroit inconnu, et peut être même plus maintenant qu'elle avait vu Rogue dans une telle position –, mais alors qu'elle voulait l'interpeller, aucun son ne sortit de sa bouche. Elle supposa que sa gorge, qui lui faisait mal, en était la raison et n'essaya pas plus.

À la place, elle essaya de se questionner sur l'endroit. Ce n'était pas Poudlard. Ou alors c'était une pièce qu'elle n'avait pas encore exploré – et elle doutait qu'une telle pièce existe, vu les 400 coups qu'elle avait fait avec Harry et Ron. Peut être la salle sur demande. Mais qui voudrait d'une pièce comme ça?

La Gryffondor s'était relevée à demie, endolorie, et s'étirait maintenant sommairement pour pouvoir reprendre le contrôle de son corps. Elle se sentait néanmoins toute crispée, comme si elle était un être à part entière trop grand pour le corps qu'elle habitait, et elle avait froid. Elle était gelée, plus précisément. Plus ce silence, l'endroit ne présageait rien de bon.

Alors qu'elle essayait de se lever complètement malgré la douleur, la poigne de Rogue sur son épaule la refit brusquement toucher terre, ses genoux frappant violemment le sol. Elle voulut protester mais un bruit de porte qui s'ouvrait retint son attention plus que ça. Elle se tourna lentement vers la source du bruit et sentit sa respiration se couper.

Voldemort venait d'entrer dans la salle. Et il appelait Severus.

L'homme jeta un coup d'oeil à Hermione, un air désolé, plein d'amour. La jeune femme, tremblante, impuissante, voulut à nouveau dire quoi que ce soit mais il posa avec tendresse son doigt sur ses lèvres pour la faire taire. Puis il se leva, baguette en main, et sortit de derrière sa cachette.

La voix froide de Voldemort retentit à nouveau. « Severus ! » disait-il. Hermione prit enfin conscience de ce qui l'entourait.

Elle était derrière une sorte de meuble, un de ces meubles avec des étagères. Certaines étagères, cependant, n'avaient pas de fond, et elle pouvait alors y voir l'homme qu'elle aimait s'approcher sans faiblir de son maître. Lui même se déplaçait, et Hermione, de peur d'être découverte, bougeait elle aussi, derrière ces meubles qui prenaient toute une partie de la pièce. Seulement, parfois, l'interstice lui permettant d'assister à ce spectacle macabre n'était pas au même endroit, et elle devait adapter sa hauteur et sa position pour continuer à rester cachée. Elle ne pouvait s'en détacher, le souffle coupé, la gorge nouée. Elle ne pouvait que regarder, le regarder parer les attaques du Seigneur des Ténèbres qui venaient de commencer, éclairs rouges et verts et blancs, funèbre feu d'artifice.

Elle était totalement paniquée. Où était sa baguette ? Aucune idée. Où étaient-ils ? Pareil. Quelqu'un pour les aider ? Non. Ils étaient seuls contre le plus puissant Mage Noir que le monde sorcier connaissait. Ou plutôt, IL était seul. Elle, elle était inutile, elle le laissait tomber. Elle se sentait tellement mal.

Se déplaçant à nouveau, elle se rendit compte que s'il fallait continuer, elle serait à découvert. Elle regarda autour d'elle, paniquée. Peut-être pourrait-elle atteindre la porte. Mais elle ne pouvait pas le laisser ici. Elle ne pouvait tout simplement pas. L'abandonner, alors qu'il se battait pour elle... Elle ne pourrait plus se regarder dans la glace après ça. Alors elle restait, tremblante, grelottante, presque vacillante, en voyeuse masochiste.

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