Chapitre 17 : Blanc

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Blanc comme la neige.
Blanc comme le silence.
Blanc comme cette lumière au loin.
Blanc comme ton visage déformé par la peur.
Blanc comme le mien par l'absence de sang.
Blanc comme cette pièce.

Blanc et c'est tout.

Le dimanche matin vint tôt, et avec lui, une neige tardive. Le temps ne s'était pas encore réchauffé et on pouvait craindre un hiver prolongé. Mais ça ne gênait personne. Au contraire, beaucoup étaient heureux de pouvoir continuer à jouer dans la neige sans craindre le froid grâce aux sorts d'imperméabilisation - et à une grosse cape. Mais ce matin, Hermione voulait rester au chaud près de la cheminée, ou mieux, à dormir. Mais ce n'était pas très raisonnable. Et puis elle avait des devoirs - par Merlin, ils n'étaient pas encore faits !

Elle s'extirpa de son lit bien plus tard qu'à l'accoutumée, refit celui-ci, la couverture de Rogue en dessous des draps habituels, puis se doucha, s'habilla et descendit dans la salle commune, avec ses affaires de cours. Elle regarda le feu avec envie mais finalement alla s'asseoir sur une petite table. Elle soupira. Où étaient Harry et Ron? Elle ne leur consacrait plus du tout de temps ... Elle espérait qu'ils avaient commencé les révisions des BUSES! C'était dans moins de 6 mois maintenant. Elle ne serait jamais prête si elle continuait de passer son temps chez Rogue ... Ou peut être ... Mais bien sur ! Elle pourrait étudier en sa présence, et ainsi, le surveiller. Oui, elle ferait ainsi. En le cachant à Harry et Ron. De toute façon, s'ils la pensaient à la bibliothèque, ils n'iraient pas la chercher. Elle avait l'impression qu'ils ne pénétraient dans la bibliothèque que lorsque quelque chose d'inattendu se produisait, comme l'histoire Nicolas Flamel en première année. Le reste du temps, ils fuyaient cet endroit. Le calme et la tranquillité n'étaient pas quelque chose à quoi ils aspiraient. Alors que ça irait très bien à leur amie. Mais le calme et la tranquillité étaient inaccessibles pour ceux qui avaient décidés d'aider Harry Potter. Mais peut être ... Peut être était-ce son destin. Être une femme d'action, une femme de décision. Elle se plaisait à le penser. Elle se voyait en tailleur, comme Margaret Thatcher ... 'Give my money back !' se prit-elle a murmurer avec un sourire.

Elle regardait son devoir avec insistance, comme s'il allait se faire seul. Bien sûr qu'elle pouvait être une grande femme. Elle était intelligente, et de plus en plus belle. Elle était stratégique et analyste, et statisticienne. Elle avait tout pour réussir, sauf peut être l'envie. Au fond d'elle, elle voulait une vie calme, à secourir les gens plutôt qu'à les commander. Elle avait déjà beaucoup vécu et le retour de Voldemort, annoncé depuis la fin de l'année précédente par Harry, ne présageait rien de paisible à l'horizon. Au contraire, elle savait qu'il allait lui falloir apprendre encore plus de choses pour être capable de faire face à toutes les situations. Tant de pression sur ses épaules ... Qu'aurait fait Harry si elle n'avait pas été là, rien qu'en première année? Le maléfice de Quirell au match de quidditch, le filet du diable... Rogue, ils l'avaient cru coupable tellement de temps. Alors qu'au final, il avait tant fait pour eux. Quelle injustice ... Mais comment le dire à ses amis? Ils se détestaient tous les trois plus ou moins cordialement - avec un avantage pour Rogue qui pouvait les coller quand il le souhaitait (son seul plaisir, elle ne pouvait pas le lui reprocher).

Rogue, qui lui n'avait pas une vie facile ...

La jeune fille se leva brusquement, incapable de se concentrer. Elle réussit tant bien que mal à se retenir de jurer à voix haute mais au final, elle siffla entre ses dents.

- Rogue, Rogue, toujours Rogue! Tu as autre chose à penser, abruti de cerveau ! Concentre toi maintenant !

Et dans un accès de folie :

- Tu pourras aller voir Rogue quand ce devoir d'histoire de la magie sera fini. Pas avant ! Alors dépêche toi, nous n'y passerons plus la nuit.

Elle s'était rassise, consciente des regards qui s'étaient tournés vers elle lors de sa levée soudaine, et s'était repenchée sur le parchemin. Son esprit s'était éclairci. Elle prit une profonde inspiration et se remit au travail.

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