Chapitre 14 : Mais une promesse soudain grisâtre...

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Ah, Pré-au-lard. Son petit magasin de bijoux. Hermione regrettait qu'il y ait si peu de monde. Elle ne voulait pas qu'il ferme. Même si elle n'achetait pas à chaque fois, elle adorait regarder. La finesse de l'or ou de l'argent, la taille précautionneuse de la pierre, l'originalité de la forme.

- Vous cherchez quelque chose, Mademoiselle ?

Une vieille femme au dos voûté, aux cheveux blonds un peu bouclés, s'avança vers Hermione avec un sourire.

- Oh, c'est vous ! Lui dit-elle après avoir remonté ses lunettes sur son nez et, par ce fait, l'avoir reconnue. Vous savez, reprit-elle après avoir vu son regard étonné, on n'a pas eu grand-monde ici depuis qu'on est là, alors une enfant comme vous... et qui, qui plus est, a acheté les Serpents d'argent !

- Ah, oui ... Les deux serpents.

- Ce ne sont pas deux serpents, Mademoiselle. Ils ne font qu'un.

- Que voulez-vous dire ?

- On dit que ceux qui portent les Serpents d'argent sont liés. Vous devez avoir offert le second à quelqu'un qui vous était important ...

Elle sourit. Hermione se figea. Liés ? Important ? C'était quoi cette blague ?

- Que se passe-t-il si cette personne ne l'est pas ?

- Elle l'est forcément, ou vous ne lui auriez pas offert, non ?

- Ça aurait pu être un cadeau de convenance !

- Vous avez affaire à des objets magiques, Mademoiselle, et ceux-ci en l'occurrence sont extrêmement puissants. Les Serpents d'argent sont faits pour ne pas être séparés. Ils n'auraient pas accepté d'être la propriété de quelqu'un qui le voulait.

Hermione fronça les sourcils. Elle n'en savait rien. Mais serait-il possible que les objets, eux, aient pu choisir ? Comme une sorte de... manipulation ? La jeune femme ferma les yeux. Quand elle avait vu les bijoux, comme une évidence, elle avait décidé que l'un serait pour elle et l'autre, pour lui. Sa potion était prête depuis un bout de temps. Elle s'en servait depuis ce même bout de temps. Elle avait vu dans les Serpents un réceptacle parfait. Une évidence.

- Admettons, murmura-t-elle, et la suite ?

- La suite vous appartient, lui répondit la vieille femme avec un sourire, les yeux perdus au loin. Les Serpents ne sont qu'un coup de pouce, comme vous dites les jeunes !

Elle sourit encore plus.

- Vous avez une histoire avec ces serpents ? Demanda Hermione.

La vieille femme eut un sourire malicieux.

- Mon mari et moi-même avons été réunis par ces serpents. Ils ont cherché à se retrouver et nous-même nous sommes rencontrés. Il y a peu nous avons décidé de vendre ces objets... Pour permettre à d'autres de vivre cette merveilleuse aventure qu'a été la nôtre.

Merveilleuse ? Pourquoi Hermione aurait-elle voulu d'une merveilleuse aventure avec le professeur Rogue ? La jeune femme se mordit l'intérieur de la lèvre.

- Sachez juste, Mademoiselle, que vous ne pourrez lutter contre le pouvoir des Serpents d'argent. Si vous refusez de donner une chance à votre histoire, vous devrez vous séparer du vôtre... Ou le séparer du sien. Ils chercheront quelqu'un d'autre d'eux-même.

L'en séparer ? Pas question. Hermione était certaine que cette potion pourrait servir. Inutile de se voiler la face : la guerre était proche. S'il était vraiment dans leur camp, la colère de Voldemort serait grande et il serait vulnérable. Et peut-être aurait il une chance de se faire passer pour mort avant qu'un Avada Kedavra ne l'atteigne. Oh oui, c'était ça. C'était comme ça qu'il fallait faire. N'est-ce pas ?

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