Chapitre 19 : Aube

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Une main tendre secoua l'épaule d'Hermione. La jeune femme plissa fortement les yeux et essaya de se détourner.

- Allons Miss Granger, ce n'est plus le moment de dormir, dit Severus Rogue en continuant de la secouer, veillant à ne pas la serrer trop fort.

- C'est le moment idéal au contraire. Tout le monde me croit agonisante, je peux bien...

- Il en est hors de question. Allez, debout, ou vous sortirez d'ici en même temps qu'une troupe de Serpentard. Et si ça ne vous dérange pas, moi oui. Et que ça saute.

Elle soupira fortement, se redressa un peu. Puis fronça les sourcils :

- Vous avez l'intention de me regarder encore longtemps ?

Il se leva, raide, et se détourna. Elle rit, puis sortit du lit en prenant les affaires qu'elle avait posées sous son oreiller la veille. Elle se dirigea vers la salle de bain et s'y habilla.

En sortant, elle découvrit le professeur Rogue assit dans son fauteuil. Le contournant, elle vit qu'il avait une mine fatiguée.

- Vous allez bien ? Demanda-t-elle d'une voix douce.

Il grogna pour toute réponse. Elle soupira et se planta devant lui, puis porta la main à son visage.

- Vous pouvez me parler, Professeur. Oh vous pouvez ricaner. Mais vous n'avez aucune idée de combien je suis sincère.

- Les gens, même les plus sincères, finissent toujours par... laissez tomber, Miss Granger. Partez.

- VOUS laisser tomber, c'est ce que vous vouliez dire

- Partez.

- Non ! Je croyais qu'on avait dépassé ça ! Que vous aviez confiance en moi ! Je ... Et puis tant pis pour vous ! Continuez à remuer vos problèmes tout seul et vous mourrez avant l'heure ! Je vous laisse toute la journée pour réfléchir, je reviendrai ce soir. À plus tard.

Elle tourna les talons, sortit. Soupir. « Vous êtes incompréhensible... » Elle se dirigea vers la salle commune des Gryffondors.

Un peu moins de deux heures plus tard, elle était propre, changée, avait déjeuné et se dirigeait avec Harry et Ron vers le cours de potions. Tous l'avaient crue sortie de l'infirmerie. Elle était soulagée. Mais de nouveau soucieuse de l'état de Rogue. Et en colère aussi, du moins était-ce ce qu'elle voulait lui faire croire. Elle prendrait donc l'air de circonstance quand elle croiserait son regard. Elle était fière de tant d'effronterie, mais elle voulait lui faire comprendre qu'il fallait mieux qu'il l'ait avec lui que contre lui. En même temps, c'était analysable aussi comme une colère à cause de l'inquiétude, ou de la tristesse. Elle n'était pas manipulatrice mais quelque soit l'interprétation de Rogue, elle était gagnante.

La porte se dessinait, pas loin, sur la gauche. La jeune femme esquissa un sourire : elle savait ce qu'il y avait derrière, et dans la salle adjacente, et si elle continuait un peu plus loin, elle avait même le mot de passe pour y accéder. Elle savait tellement plus de choses qu'eux... Et pourtant il refusait de lui parler de ses problèmes !? C'était insupportable pour elle. Mais elle se savait incapable de se planter devant lui et de lui dire que s'il ne lui faisait pas pleinement confiance, il n'y avait aucune raison pour qu'elle partage son temps, et qu'elle le laisserait donc à sa solitude. Du chantage... Non. Et puis, elle avait, elle aussi, besoin de lui, au fond d'elle...

Elle prit une profonde inspiration et changea d'air. Elle entra dans la classe et ses yeux croisèrent directement ceux du professeur des potions. Il n'en laissa rien paraître, mais il fut étonné de toute la colère qu'il vit dans le regard de la jeune femme à ce moment là. L'avait-il touchée à ce point ?

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