Épilogue 2

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Le carillon de la porte retentit dans la boutique d'apothicaire d'Hermione et de Severus. Celui-ci était attelé à une potion et Hermione, assise sur une chaise près de lui, lisait, tout en surveillant du coin de l'œil Violette qui jouait dans la petite pièce. Consciente que Severus ne pouvait détacher les yeux de sa potion, la jeune femme lança un « oui, j'arrive ! » très clair tout en se levant, et prit Violette dans ses bras afin de pouvoir continuer à veiller sur elle. La jeune maman monta les escaliers qui séparaient l'atelier de la boutique, puis entra dans celle-ci. Alors qu'elle parlait à sa fille, elle se figea en voyant qui se tenait au milieu de la pièce.

Son premier réflexe fut de serrer Violette plus fort contre elle et inconsciemment, elle pivota, prête à la protéger. Elle avait toujours, sur le bras, cet affreux tatouage que la tante de Drago Malefoy lui avait fait à l'aide de la magie noire. Tout ce qu'elle avait tenté pour l'enlever avait été vain et, honteuse, elle portait toujours des manches longues ou, au moins, une sorte de mitaine qui couvrait cette horrible marque.

Ainsi serrée, Violette émit un petit cri et sa mère, après avoir dégluti, passa la main dans les cheveux de la gamine en lui murmurant des « chut » rassurants auxquels elle n'arrivait pas à croire elle-même. Malefoy avait été innocenté. Il n'avait jamais vraiment été coupable ; selon elle, il avait surtout appartenu à la mauvaise famille, c'était « tout ». Mais quand bien même c'était ce qu'elle pensait, elle ne comprenait pas que Lucius Malefoy, lui, n'ait pas fini entre les 4 murs d'une cellule d'Azkaban.

Et puis, elle n'aimait pas Malefoy, de toute manière. Néanmoins, elle se devait d'être professionnelle.

- Je peux t'aider, Malefoy ?

Le vouvoyer ? Elle ne pouvait pas. L'amertume était présente dans sa voix, mais elle n'avait pas pu l'en empêcher.

- En fait ... Non. Je venais voir Severus.

- Il est en pleine confection d'une potion, répondit-elle sèchement. Je ne peux pas le déranger.

- Je comprends, fit le jeune homme avec calme. Dans ce cas voudrais-tu bien lui donner ceci ?

Il plongea sa main à l'intérieur de son veston et Hermione trembla contre Violette qui, pas apeurée pour un sou, jouait avec les cheveux emmêlés de sa mère. Heureusement Malefoy, occupé qu'il était dans sa recherche, ne se rendit compte de rien.

- La voilà, fit-il en sortant une enveloppe d'une poche intérieure. Astoria est enceinte et nous nous marions, expliqua-t-il en s'approchant du comptoir.

Notant qu'Hermione ne faisait pas un pas vers lui, il posa l'enveloppe ocre sur le verre du comptoir.

- J'aimerais... J'aimerais que vous soyez là, tous les trois.

- Tous les trois, Malefoy ? À une réunion de Sang-Purs et de Mangemorts qui auraient échappé aux Aurors !?

Elle avait élevé la voix, provoquant un sursaut de la part de Violette qui se mit à se débattre pour s'échapper des bras de sa mère. Avec douceur mais sans quitter Malefoy des yeux, Hermione murmura des mots doux à l'enfant.

Le jeune homme soupira.

- Je comprends ton ressenti. Mais ce genre de personnes ne sera pas de la partie. C'est notre mariage, et nos invités, pas ceux de nos parents ou ceux de convenance. Severus a sauvé ma vie. Tu as sauvé ma vie.

Il s'arrêta brusquement, conscient de ce qu'il venait de dire. Hermione était abasourdie, elle aussi. Soupirant, il se dut de lui donner des explications.

- On m'a toujours dit que les nés-moldus (et Hermione nota que le terme qu'il avait utilisé était bien plus respectueux que le « Sang-de-Bourbe » qu'elle portait au bras) n'avaient pas leur place dans le monde de la magie. Qu'ils étaient inférieurs. Tu as su me prouver que c'était faux et ... C'était rageant. Mais j'ai grandi et mûri et je pense que si les sangs purs ne veulent pas des nés-moldus c'est parce qu'ils ont peur. Peur qu'un né-moldu soit meilleur qu'eux. Qu'il obtienne le poste qu'ils convoitaient tant et depuis si longtemps ... Mais au final devant des sorciers comme ... comme ... Comme le Seigneur des Ténèbres, on était tous égaux. S'il avait voulu nous tuer, il l'aurait fait qu'importe notre sang.

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