Chapitre 47: Coupe du monde!

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Ce fut la jambe raide de Frank qui le réveilla; elle lui faisait de plus en plus mal dans ses vieux jours. Il se leva et descendit l'escalier en claudiquant, dans l'intention d'aller à la cuisine remplir à nouveau sa bouillotte d'eau pour soulager la douleur de son genou. Debout devant l'évier, tandis qu'il faisait couler de l'eau dans la bouilloire, il leva les yeux vers la maison voisine et vit une lumière scintiller derrière les plus hautes fenêtres. Frank devina tout de suite ce qu'il s'était passé. Les enfants étaient à nouveau entrés dans la maison et, à en juger par cette lueur tremblotante, ils avaient allumé un feu.

Frank n'avait pas le téléphone et, d'ailleurs, il s'était toujours méfié de la police depuis qu'elle l'avait accusé du meurtre des Jedusor. Il posa la bouilloire, remonta l'escalier aussi vite que le lui permettait sa jambe raide puis redescendit dans la cuisine après s'être habillé et avoir prit une vieille clé rouillée, pendue à un crochet près de la porte. Au passage, il saisit sa canne posée contre le mur et sortit dans la nuit.

Ni la porte d'entrée de la maison ni les fenêtres semblaient avoir été fracturées. Frank fit le tour par derrière et s'arrêta devant une porte presque entièrement dissimulée par le lierre. Il sortit alors sa vielle clé, la glissa dans la serrure et entra sans faire de bruit.

Il pénétra dans la cuisine, aussi vaste qu'une caverne. Il y avait des années qu'il n'y était plus entré; pourtant, malgré l'obscurité qui y règnait, il se rappelait où se trouvait la porte donnant sur l'entré et il s'avança à tâtons, dans une odeur de moisi, l'oreille tendue pour essayer de percevoir des bruits de pas ou des voix au-dessus de sa tête.

Il atteignit le vestibule, un peu moins sombre grâce aux grandes fenêtres à meneaux qui encadraient la porte d'entrée, et commença à monter l'escalier aux marches recouvertes d'un épaisse poussière qui étouffait le bruit de ses pas et de sa canne. Parvenu sur le palier, Frank tourna à droite et vit tout de suite où se trouvaient les intrus; au bout du couloir, une porte était entrouverte et la même lumière tramblotante brillait par l'entrebâillement, projettant une longue traînée d'or sur le sol obscur. À petits pas, Frank s'approcha, empoignant fermement sa canne.

Lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques dizaines de centimètres, il aperçut l'intérieur de la pièce dans l'éspace que délimitait l'étroite ouverture de la porte. Il eut alors la confirmation de ce qu'il avait deviné; quelqu'un avait allumé un feu dans la cheminée.

Il s'immobilisa et écouta attentivement car une voix lui parvenait de la pièce; pas une voix d'enfant, mais une voix d'homme, qui semblait timide, craintive.
-Il en reste un peu dans la bouteille, Maître, si vous avez encore faim.
-Plus tard.
Répondit une deuxième voix. C'était aussi une voix d'homme mais elle était étrangement aiguë, et froide comme un vent glacé.

Quelque chose dans cette voix fit se dresser les quelques cheveux épars qui restaient sur la nuque de Frank.
-Rapproche-moi du feu, Queudver.
Frank tourna vers la porte son oreille droite, celle avec laquelle il entendait le mieux. Il y eut le tintement d'une bouteille qu'on pose sur une surface dure, puis le son lourd d'un gros fauteuil traîné sur le sol. Frank aperçut un petit homme qui poussait le fauteuil en tournant le dos à la porte. Il portait une longue cape noire et avait le crâne un peu dégarni. Bientôt il disparut à nouveau de son champ de vision.

-Où est Nagini?
Demanda la voix glaciale.
-Je... je ne sais pas, Maître.
Répondit la première voix d'un ton mal à l'aise.
-Je pense qu'elle a dû aller explorer la maison...
Il y eut un moment de silence, puis Queudver reprit, anxieux.
-Maître, je sais que vous êtes très décidé mais, peut-être pourrions nous le faire sans... le garçon?
-Non! Il me faut le garçon!
Répliqua sèchement la voix. Une troisième voix s'ajouta à la discussion. Elle était moins hésitante et plus rauque.
-Je ne vous décevrai pas, Maître.
Dit celle-ci. Frank ne le vit pas mais il se doutait que cette voix n'appartenait pas à quelqu'un de très âgé.

À jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant