Chapitre 114: la 'pluie'

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-Stupefix!

J'entendis l'immonde bruit de la chair humaine qui se pétrifie et su que j'avais touché ma cible. Mes yeux étaient toujours fermés et j'avais vraiment peur de ce que j'allais découvrir en les ouvrant. Ma baguette toujours tendue devant moi, je sentis quelque chose de mouillé me tomber sur la main. D'autres goutes vinrent rapidement rejoindre la première. De la pluie, à l'intérieur? Étais-ce des larmes? De la bave? De la transpiration? Je n'osais y penser.

Je forçais mes yeux à s'ouvrir et chuchotais "Lumos" d'une voix tremblante. Il me fallut un instant pour que ma vision s'ajuste à la lumière soudaine. La première chose que je vis fût la 'pluie' sur ma main. Elle n'était ni transparente, ni liquide mais rouge écarlate et épaisse...

Je dus rassembler tout mon courage pour lever les yeux. Et ce que je vis me glaça le sang. Juste au-dessus de là où se trouvait ma poitrine à peine quelques instants plus tôt, il y avait un couteau de cuisine dégoulinant de sang. Je reconnus immédiatement le couteau en question. C'était celui que j'avais nettoyé et rangé dans la cuisine la veille car oui, prise du désespoir le plus intense, j'avais nettoyé et rangé la maison de fond en comble avant d'aller me coucher.

Au chevet de mon lit se trouvait une silhouette sombre, vêtue de vêtements déchirés et parfaitement immobile. Sa tête n'était pas assez proche que pour être illuminée par le faible faisceau de lumière que diffusait ma baguette. Le couteau lui, reflétait la lumière ce qui eut vite attiré mon regard. Malgré le fait que la personne était pétrifiée et ne me pouvait donc plus aucun mal, je ressentais une très forte envie de m'éloigner le plus possible d'elle. J'aurais pu m'enfuir en balais, transplaner ou même juste en courir le plus loin possible mais ma curiosité me poussa à rester et à aller allumer la lumière pour découvrir le visage de mon assaillant.

Cette personne allait me tuer et j'espérais de tout cœur ne pas la connaître. Un simple moldu dérangé, voilà ce que je voulais voir. Un inconnu avec un air pervers ou une folle complètement perdue. Mais ce n'est pas ce que je vis. Ce que je vis me brisa le cœur, me fit tomber à genoux et pleurer comme un bébé. Ce que je vis me coupa le souffle et me rendis plus triste que je ne l'avais encore jamais été. Ce que je vis... c'était Théodore, tenant un couteau ensanglanté dans ses mains, les bras levés comme en plein mouvement. Ses yeux écarquillés et fou. Mais le pire fut l'énorme sourire sur ses lèvres.

Il m'aurait tuée si je n'avais pas réagi à temps.

Pendant trois jours je me suis occupée de lui, je l'ai nourri, lui ai chanté des chansons, ait tenté de communiquer par tous les moyens imaginables pensant qu'il avait peur. Pensant qu'il avait besoin de mon aide et qu'il irait mieux avec un peu d'amour. Et voilà qu'en fait, il avait attendu. Attendu pendant tout ce temps que je m'endorme pour pouvoir m'attaquer pendant mon sommeil ! Sur le moment j'eus l'impression d'exploser et d'imploser en même temps. Je me sentais si mal. Il est la seule personne qui me reste. Tous les autres m'ayant tourné le dos, ayant fui ou m'ayant trahi. Et voilà que l'homme que j'aime tente de me tuer...

Dong...Dong...Dong...Dong...Dong...Dong...

Après ce qui avait parut être une éternité, je me relevais finalement. Vidée de toutes mes larmes. J'avais pris une décision. Je ne pouvais de toute évidence pas guérir Théodore, je ne suis pas assez puissante. Mais je connais l'un des sorciers le plus puissant de tous les temps...

Demain soir, j'emmènerai Théodore au manoir Malfoy et supplierai Voldemort de le guérir. J'avais beau détester l'idée de devoir revoir les meurtriers de Jack, je me devais de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver Théodore. Entre temps, je me dirigeais vers le canapé du salon, m'y laissa tomber et après plusieurs sorts de protection, je m'endormis.

À jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant