Chapitre 117: guéri?

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C'est tremblante de nervosité et d'excitation que je m'assieds à la table de la salle à manger. A table avec moi, mon père et les mangemorts "principaux". Les autres se tenaient debout derrière nous. Il ne restait plus qu'une seule place à table; celle de Voldemort.

Cependant, aucune trace de lui, de Nagini ou de Bellatrix. Au bout de deux longues heures, ils arrivèrent enfin mais je ne pus lire les émotions sur leurs visages. Bellatrix vint se placer à droite de la chaise de Voldemort et Nagini s'installa au centre de la table tandis que Voldemort lui-même se dirigeait vers sa chaise. Soudain, il s'arrêta.

-Lucius?

Ce-dernier leva la tête mais ne dit rien. Il était assit juste en face de moi et je sentais la présence de Voldemort dans mon dos.

-Lucius, tu me déçois encore une fois.

Un air choqué fit rapidement place à la peur sur le visage de Lucius qui baissa à nouveau la tête sans dire un mot. Je sentis quelque chose me frôler le haut du crâne et puis vit un bout de bois, et puis un autre, atterrir sur la table.

-Ma baguette!

S'écria Lucius en se précipitant sur les morceaux. Il les pris en main et je pourrais jurer avoir vu des larmes se former au coin de ses yeux. Je relevais tout doucement la tête et vit Voldemort congédier le pauvre homme d'un signe de main. Lucius sortit de la pièce d'un pas rapide, tel quelqu'un qui retient ses larmes mais ne va pas tarder à exploser. Je le comprends tout à fait, le lien entre un sorcier et sa baguette est très fort. C'est elle qui vous choisit et normalement, c'est elle qui reste à vos côtés quoi qu'il arrive... Sans compter que ceci signifiait que Voldemort n'avait pas réussi à tuer Harry et ça c'est ce qui fait le plus peur.

Je me fis la plus petite possible lors de cette réunion relativement courte. Voldemort était de très mauvaise humeur et il ne fit que bannir des mangemorts qu'il jugeait inutiles ou stupides. Il en terrorisa quelques autres avant de finalement, nous demander à tous de rentrer chez nous et de nous tenir près pour la prochaine attaque. Je me levais et rapidement, me dirigeais vers la sortie mais Bellatrix me bloquait le chemin. Tous ne voulait donc pas vraiment dire tous.

-Lily-Eileen, Severus. Restez-donc un peu plus longtemps!

Je fis donc demi-tour à contrecœur. Avait-il compris que je n'avais pas vraiment attaqué les membres de l'ordre? Debout à côté de mon père, je ne pus m'empêcher de tripoter le bas de ma cape. Voldemort vint vers nous lentement et je sentis Nagini passer sur l'une de mes chaussures. Je baissais la tête, attendant d'être punie mais rien ne se passa..

-Severus, tu avais raison pour le lieu et l'heure. Tu es un atout très important. Merci.

Son ton était joyeux mais sévère en même temps. Il venait de congédier mon père et celui-ci l'avait comprit. Il me sourit furtivement avant de quitter la pièce au pas de course.

-Lily...

Je relève la tête et espère de tout mon cœur qu'il me demandera de partir. Il s'approcha lentement de moi avant de s'arrêter et de sourire.

-C'est grâce à toi si j'ai pu m'approcher aussi près du jeune Potter. Tu as tenu ta parole et je tiendrai donc la mienne. Où est le jeune Théodore?

-Vraiment?

M'exclamais-je, ravie. Il me sourit et me fit signe de lui montrer le chemin. Bellatrix ne nous suivit pas, ce qui me rassurait énormément. Cette folle aurait pu tout gâcher. Je guidais donc Voldemort vers ma chambre d'un pas guilleret, serrant mon collier dans ma main et ne pouvant contenir mon sourire. J'allais enfin récupérer mon Théodore!

J'ouvris la porte. Théodore était là où je l'avais laissé, figé. Voldemort s'approcha de lui et l'observa pendant de longues minutes.

-Pouvez-vous le guérir? Je ne supporte plus de le voir ainsi..

Il se retourna à nouveau vers moi.

-Oui.

Mon cœur fit un bon de joie et je me mis à pleurer des larmes de bonheur.

-Par contre, je n'ai plus ma baguette. Tu vas devoir me passer la tienne.

Je lui donnes ma baguette sans aucune hésitation et me laisse tomber sur l'un des canapés, enfin soulagée. Voldemort observe ma baguette avant de la prendre en main. Elle ne lui correspondait pas du tout. Elle était trop épaisse, trop courte mais cela ne semblait pas lui poser de problèmes. Il lança un premier sort qui mit fin à mon stupéfix. Théodore, haletant tomba à genoux. Il était resté ainsi pendant longtemps, cela avait dû le rendre très faible. Il se mit à observer ses mains avant de les essuyer sur son pull lentement. Il releva les yeux vers moi mais je n'étais pas certaine qu'il était revenu à lui-même. Peut-être faisait-il semblant?

Je n'osais pas m'approcher. Au bout de quelques secondes, il se releva et se précipita vers Voldemort. Je pensais qu'il tentait de l'attaquer mais, au contraire, il s'arrêta et s'inclina sans dire un mot. Etait-il guérit ou pas? Il ouvrit la bouche lentement.

-Je suis sincèrement désolé ô seigneur des ténèbres. Je n'ai pas réussi à tuer la fille...

Mon sang se glaça. L'expression de Voldemort changea du tout au tout. Sa bouche se tordit de colère et il décocha un coup de pied à Théodore. Ce-dernier tomba en arrière mais se redressa aussitôt, s'inclinant encore plus bas.

-Espèce d'incapable! Tu me trahis et puis tu...

Il fallait absolument que je quitte cette pièce! Je me levais lentement, espérant que Voldemort ne soit trop occupé pour me voir mais sans succès.

-Immobilis! Où crois-tu aller comme ça? Le spectacle vient de commencer!

Je retombais dans mon siège, incapable de détourner le regard. Incapable de parler ou même de transplaner. Le rictus de colère de Voldemort se transforma en un sourire diabolique alors qu'il brandissait ma baguette.

-Avada Kedavra!

Le corps sans vie de Théodore heurta le sol d'un bruit sourd, son visage tourné vers moi dans une expression de douleur et de tristesse. Mais je ne pouvais pas détourner le regard ni fermer les yeux. Tout en moi explosa mais mon corps refusait toujours de bouger. Et puis Voldemort quitta la pièce en ricanant. Me laissant ainsi.

Et je restais ainsi pendant ce qui me semblait une éternité. Des heures, des jours? Qui sait. Ce que je savais c'est que le cadavre de Théodore me fixait du regard et que j'étais obligée, à mon tour, de le fixer du mien.

À jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant