À jamais.

Chapitre 102: Retour en enfance.

Je me réveillais en sursaut, hors d'haleine. J'ouvrais les yeux et bien que j'étais plongée dans l'obscurité la plus totale, je voyais encore l'image du terrier enflammé devant moi. Le regard de tristesse sur le visage de Molly... Je savais que ce n'était pas qu'un cauchemar. Je connaissais trop bien cette sensation. Celle de ne plus pouvoir bouger, penser, regarder ou même respirer comme je le voulais. C'était une vision. Je ne possédait plus le médaillon alors pourquoi l'avais-je eu? Et surtout, pourquoi étais-je à la place de Voldemort? Je pouvais entendre ses pensées et... Une chose poilue et inerte me fit sursauter. Elle m'était tombée sur la main mais ne bougeait plus. Je retirais ma main mais compris rapidement qu'il s'agissait de Mr. Lapin, l'une de mes peluches de quand j'étais petite. Mais que faisait-elle là? Je sortis ma baguette de la poche de mon pyjama car oui, je dors toujours avec. -Lumos-

En regardant autour de moi, je vis que je ne me trouvais plus chez moi, à l'Impasse du tisseur mais... chez moi, dans ma chambre. Celle où j'ai grandit, à Pré-au-Lard. Celle où McGonagall m'avait élevée pendant onze longues et joyeuses années. Cela faisait maintenant 6 ans que je n'étais pas revenue ici... Dans ma propre chambre. Elle m'avait toujours parut immense, comme celle d'un château de conte de fée mais je remarquais maintenant à quel point elle était étroite. Il n'y avait qu'un lit avec une table de chevet, une grande boîte à jouets et une horloge.La chambre était mansardée et il y avait une toute petite fenêtre qui donnait sur le jardin. Cependant, il y faisait toujours bien chaud étant donné que je me trouvais juste sous le toit et que la chaleur a tendance à monter. Les murs étaient encore peints en rose et il y avait plein de photos accrochés au mur. La plupart étaient des photos de moi au fil des années mais il y en avait certaines qui contenaient des dessins ou des peintures que j'avais faites sur la table de la salle à manger pendant que maman cuisinait. Enfin, McGonagall. Rien n'avait changé. Tout était encore à sa place, même Mr. & Mme. Lapin qui étaient dans mon lit avec moi et Mr. Nounours que j'avais oublié de ranger et qui était encore par terre, sous le lit. Le seul changement était le tout petit sapin décoré qui était posé sur la table de nuit à la place de ma pile de livres habituelle. Quelques contes que je lisais pour m'endormir.

Juste au-dessus de mon lit se trouvait un petit cadre en bois avec dedans une photo de Minerva et de son mari que je croyais être mon père étant petite. Ils marchaient ensemble de manière totalement adorable et McGonagall portait même son écharpe Gryffondor. C'était de loin ma photo préférée. Étant petite, je la regardais pour m'endormir.

Je restais devant cette photo pendant de longues minutes. De nombreux souvenir heureux me revinrent et je ne pus m'empêcher de sourire. Je regardais rapidement l'horloge et constatait qu'il était 6h42. McGonagall était déjà dans la cuisine, à préparer le petit-déjeuner. Je sortais de ma chambre, encore en pyjama et baguette à la main. Dans le couloir se trouvait ma garde-robe. Celle-ci était entre-ouverte et je pouvais voir tous mes vêtements, maintenant trop petits. Et ma robe. Celle que j'avais portée au bal du tournoi des trois sorciers. Elle l'avait gardée, pliée et soigneusement rangée avec les autres... Une larme coulait sur ma joue. Comment avais-je pu la traiter ainsi? L'oublier si facilement? Elle restait ma mère! Après tout, elle ne m'avait pas abandonnée, elle. Elle s'était occupée de moi pendant 11 longues années! M'avait tout apprit... Je dévalais les escaliers et courus vers la cuisine. Comme prévu, elle était là. En train de faire du pain perdu.

-Ah Lily! Tu...

Je ne la laissais pas finir sa phrase et la prit dans mes bras. Je la serrais fort contre moi et la sentis retirer sa poêle du feu avant de glisser ses bras autour de moi.

-Je suis désolée, Maman. Je n'aurai pas dû...

Je remarquais mon erreur et me tus. Elle recula lentement en me souriant.

-Ne t'inquiète donc pas. Tu n'as rien fais de mal. Tiens, mange avant que ça ne refroidisse.

Me dit-elle en me donnant une assiette remplie généreusement de pain perdu encore chaud et de fruits frais. Je m'installais à la petite table qui se trouvait au centre de la cuisine et vis ma tasse de chocolat chaud voler vers moi. C'était une tasse verte avec des cœurs rouges. Elle était toute usée et il manquait un morceau de la anse. McGonagall vint s'asseoir en face de moi, sa tasse de thé à la main. Une fois mon assiette vide, je lui racontais ma vision. Elle m'écouta attentivement avant d'aller envoyer une lettre, probablement à Dumbledore pendant que j'allais m'habiller. Elle m'avait acheté une jolie petite tenue composée d'une salopette en jeans et d'un large pull en laine gris.

Une fois lavée et changée, je retournais en bas et la trouvait assise dans son fauteuil habituel. Elle avait l'air songeuse et je ne pus m'empêcher de penser qu'elle avait beaucoup vieilli depuis la dernière fois. J'allais m'installer dans le fauteuil voisin et attendit qu'elle prenne la parole.

-Quand Severus est venu me voir et m'a demandé de m'occuper de toi, en Février 1982, tu n'avais qu'un an. Je venais de me marier et avait décidé, ce jour là, d'acheter cette maison avec mon mari. Elphinstone et moi avons bien évidemment accepté. Nous avions promis de t'élever comme notre propre fille. Et c'est ce que nous avons fait pendant trois belles années. Tu es entrée dans notre vie, un peu comme un merveilleux cadeau de mariage.En 1985, quand il est décédé. Je n'ai pas réussi à revenir ici. Pendant de longs mois, j'ai habité à Poudlard et j'ai tenté de convaincre ton père de te reprendre car tu me faisait penser à ma vie perdue. Mais il refusait. Il avait peur de mal s'occuper de toi alors j'ai décidé de continuer à t'élever mais à Poudlard. Et puis, tu as commencé à faire des cauchemars, à tomber malade et à être plus râleuse que d'habitude alors je suis revenue ici, à Pré-au-lard et tout est rentré dans l'ordre. Tu ne t'habituais tout simplement pas à vivre ailleurs.

Elle fit une pause et alla mettre sa tasse vide à la cuisine. J'attendis patiemment qu'elle revienne. J'ignorais ce qu'elle voulait me dire mais je savais que c'était important.

-Ma place est à Poudlard, Lily. Tu n'as plus besoin de moi. Les plus belles années de ma vie ont prit place dans cette maison et pourtant je ne m'y sens plus chez moi. Dès que je franchis la porte d'entrée, j'ai l'impression de faire un bond dans le passé sauf qu'Elphinstone n'est plus là...Cette maison, elle est pour toi Lily. Je veux que tu y élèves tes enfants, que tu y passes les plus belles années de ta vie mais que tu ne nous oublie jamais, mon mari et moi. Car même si nous ne t'avons pas crée, tu resteras toujours notre petite fille.