À jamais.

Chapitre 83: La famille.

Je pouvais presque sentir mon cœur se déchirer tellement les mots de Théodore m'avaient blessée. Je ne le reconnaissais plus. Méchant, froid & cachotier. Ce n'était plus le garçon dont j'étais tombée amoureuse... Il est vrai que nous sommes encore très jeunes mais je croyais vraiment que nous étions faits l'un pour l'autre. De toute évidence, je m'étais trompée. Pendant de longues secondes, je restais immobile, trop choquée pour bouger. Et puis, lentement, mes mains se mirent à trembler avant de venir cacher mon visage déjà humide. Je me mis à sangloter pendant quelques instants avant de, finalement, retourner dans notre dortoir. Je jetais ma valise à terre, soudain prise d'une colère fulgurante, et me laissais tomber sur le lit. Je me sentais toute vide à l'intérieur. J'étais fâchée, triste et étonnée en même temps. Je passais de longues minutes, couchée sur mon lit, à pleurer et à réfléchir en boucle à ce que j'avais pu faire de mal. Finalement, je décidais d'aller prendre une douche bien chaude pour me changer les idées.

J'y restais près d'une demi-heure et personne ne vint me déranger. Elles savaient toutes probablement ce qu'il venait de se passer. Pansy l'avait sûrement crié sur tous les toits mais ça m'était complètement égal. L'eau finit par devenir tiède et puis froide. Je sortis, m'habillais et regardais dans le miroir. Mes yeux étaient rougis et un peu gonflés mais ça aurait été pire si la douche ne m'avait pas autant détendue. J'entrais dans le dortoir et, à ma grande surprise, toutes les filles étaient là, assises sur leur lit. Quand elles me virent arriver, elles se levèrent toutes et soudain, Pansy cria :
-Câlin groupé!
Avant même que je ne puisse réagir, Millicent me pris dans ses bras et m'empêcha de bouger tandis que Pansy et ses amies approchaient tels une horde de zombies. Bientôt, toutes les filles de Serpentard ne formaient plus qu'une grosse boule. L'idée me réchauffait le cœur mais je détestais vraiment les câlins. Je tentais, en vain, de me défaire de leur étreinte.
-Ok ok, c'est bon. Assez de câlins. Lâchez-moi !
Aucune réaction. Je me mis à me tortiller de toutes mes forces et crus pendant quelques secondes avoir réussi à me défaire mais Millicent me rattrapa aussitôt.

Finalement, les filles finirent par s'écarter et Millicent me lâcha. Une fille nommée Daphné m'ébouriffa les cheveux en souriant.
-Ça va mieux ?
-Un peu oui.
-Tu sais ce qui pourrait te remonter encore plus le moral?
Je hochais négativement la tête. Je n'avais aucune idée de ce à quoi elle faisait allusion.
-

De la crème glacée!
Tracey Davis fit irruption dans la pièce, les bras remplis de pots de glace colorés. D'où la glace venait et comment elle se l'était procurée, je n'en avais aucune idée mais ce que je savais, c'est que cette marque de glaces était divinement bonne. Tracey s'arrêta juste devant moi et me tendis un pot. Elle me sourit.
-Tu le mérites, ma belle.
Je le pris et attendis qu'elle eût distribué tous les autres avant d'ouvrir le pot. C'était une glace au chocolat. Tracey sortit quelques cuillères en plastic de sa poche et nous les donna. La glace se révéla être au chocolat noir et contenir des morceaux de brownies et de noix. Délicieux! Je ne m'attendais pas à tant d'affection de la part de Pansy et ses amies mais je me sentais tellement bien. Les filles finirent par aller manger et je m'apprêtais à les suivre quand je remarquais que ma poche était vide. Ma baguette avait disparue! Un ronronnement sonore attira mon attention et me guida vers mon lit. Je me mis à genoux et regardais en dessous. Une créature sombre et poilue m'observait de ses grands yeux verts. Elle tenait ma baguette entre ses pattes.
-Tobias !

Je tendis les bras vers lui et il vint se nicher dans mes bras. Il ronronnait tellement fort que je tombais presque à la renverse. Je restais là pendant de longues minutes avant de finalement me résoudre à reprendre ma baguette. Tobias m'observa pendant quelques secondes avant de sortir par la fenêtre, restée ouverte. Avait-il senti que j'étais triste ou était-il juste venu voler ma baguette? Dans les deux cas, le voir m'avait fait très plaisir! Il n'était pas comme les autres animaux. Parfois, il m'arrivait de penser qu'il se comportait comme un humain. J'ignorais pourquoi il était si peu présent mais je ne voulais pas le garder un cage comme un vulgaire animal. La seule chose que j'espérais c'est qu'il était heureux.

Finalement, me sentant un peu mieux, je decidais de ramasser ma valise et la posais sur mon lit. Je la descendrai plus tard. Entre-temps, je rejoignais les filles et on allait manger toutes ensemble. C'était la première fois que nous passions un repas aussi agréable à la table des Serpentard. Tout le monde parlait à tout le monde, il n'y avait pas de moquerie et il y avait des sourires sur tous les visages. Théodore n'était pas là mais je m'en fichais complètement. Après le repas, je rejoignais Harry et les autres pour partir, ma valise à la main. Harry Hermione et tous les Weasley m'attendais patiemment et quand ils me virent arriver, ils sourirent tous. Hermione me confia qu'elle avait entendu parler de ce qui était arrivé avec Théodore et qu'elle pensait que c'était un abruti. Ensuite elle fit signe à Ron de dire quelque chose. Il était très gêné et finalement c'est l'un des jumeaux qui prit la parole. J'ignorais duquel il s'agissait car, pour moi, Fred et George sont identiques. En tout cas, celui qui prit la parole me souriait gentiment.
- Salut Lily. Je sais qu'on a pas vraiment été gentils avec toi mais j'espère que tu comprends pourquoi. En tout cas, nous sommes très heureux de t'accueillir chez nous pendant ces vacances. Je ne peux pas te garantir que nous ne te ferons pas de blagues mais, ce dont je suis certain, c'est que tu passeras de bonnes vacances.
Il me fit un clin d'œil et on se mit en route.

À l'instant où nous arrivions à la maison des Weasley, Molly se précipita vers moi et me prit dans ses bras. Pendant de longues minutes, elle m'assura que ça lui faisait plaisir de m'accueillir chez eux et que personne ne méritais de rester à Poudlard à chaque vacances, surtout pas la soeur d'Harry. Elle me remercia plusieurs fois d'avoir aidé à sauver son mari et nous laissa enfin entrer. Elle m'avait préparé un lit dans la chambre de Ginny et celle-ci me prêta joyeusement l'un de ses pyjamas car le mien n'était pas propre. Nous ferions la lessive le lendemain. J'avais vraiment l'impression de faire partie de la famille et cela me fit tant de bien. Hermione n'était pas venue avec nous car elle avait préféré rentrer chez elle, avec ses parents.

Ce soir-là, nous mangeons tous ensemble à table et l'ambiance était très agréable. Ron se plaignait constamment d'Ombrage, Ginny racontait comment se passait sa relation avec Dean, Harry et Arthur parlaient de moldus et les jumeaux racontaient toutes les bêtises qu'ils avaient faites ou qu'ils prévoyaient de faire. Tous parlaient en même temps et pourtant, Molly réussissait à leur répondre chacun à leur tour, tout en servant le repas et en m'observant du coin de l' œil. J'avais mal à la tête à cause de tout ce bruit mais cela en valait la peine car je n'avais peut-être pas une grande famille biologique mais j'avais trouvé beaucoup mieux; une famille de Weasley.