Chapitre 112: Non...

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Deux jours plus tard eurent lieu les funérailles de Dumbledore auxquelles je n'étais, bien évidemment, pas invitée. Probablement parce que mon père est la cause de son décès et qu'Harry ne comprend pas que je ne suis pas Severus mais Lily-Eileen Rogue. Au fond, je me fichais éperdument de ces funérailles. Dumbledore n'avait jamais été très gentil avec moi de toute façon. Mais le fait qu'Harry m'empêche d'y assister car il me voit comme une traîtresse, me blesse un peu. Sans compter que Seamus, toujours aussi influençable, avait décidé de ne plus m'adresser la parole. Inutile donc de préciser que je ne suis pas ravie.

Par contre, il y avait un avantage: je pus rentrer chez moi beaucoup plus tôt que les autres élèves. Ce qui est déjà pas mal. Enfin, quand je dis chez moi, je veux dire chez Théodore. J'avais longtemps hésité mais je ne me voyais pas rentrer avec McGonagall qui est en deuil à cause de mon père ni chez les Malfoy où se trouve Lisa et sûrement pas rester seule à ne rien faire dans la maison de mon père. Du coup, me voilà à me demander si je devrais retourner à Poudlard l'année prochaine. Je n'y serai pas exactement accueillie comme une reine vu que je n'y ai plus vraiment d'amis proches et je trouve honnêtement que la plupart des cours sont trop simples pour moi.

Enfin bref, je n'étais peut-être pas certaine d'y retourner un jour mais ce dont j'étais certaine c'est que dès ma majorité, j'apprendrais moi-même de nouveaux sorts. Il existe une tonne de bouquins qui parlent de magie alors pourquoi ne pourrais-je pas être autodidacte? Au moins la lenteur des autres élèves ne m'agacerait plus! Ce n'était pas très gentil de ma part... Oh et puis mince, j'ai bien le droit d'être un peu méchante après tout ce qu'on m'a fait! Littéralement tout va mal dans ma vie alors bon, j'ai envie de râler un peu.

Après plusieurs longues heures de transports moldus et une de plus de marche, j'aperçus enfin la maison au loin. Notre chez nous! Je m'attendais à ce qu'elle soit vide mais, contre tout attente, je vis que les lumières de la cuisine et du salon étaient allumées. Théodore m'attendait! Retenant mes larmes et trainant ma lourde valise derrière moi, je me mis à courir aussi vite que possible. J'avais tellement hâte de le revoir! Les quelques coquillages pointus cachés sur la plage me coupèrent la plante des pieds mais je n'en avait rien à faire. J'arrivais à bout de souffle sur la petite terrasse et y laissa ma valise avant d'entrer.

-Théodore? C'est moi, je suis rentrée!

Pas de réponse. J'entrais dans la petite cuisine mais aucune trace de lui. La boite à pain était encore ouverte et un couteau était posé sur le bord de l'évier, la lame encore couverte de pâte à tartiner. Il venait de se faire une tartine. Je souris.

-Théodore! J'accepte, je veux emménager ici avec toi! Théo?

Il était probablement dans le salon. J'ouvris le frigo et constata que celui-ci était quasi vide. De toute évidence il faudrait aller faire des courses demain. Je me mis à énumérer le peu de plats que je savais préparer et fit une petite liste d'ingrédients dans ma tête. Je refermais le frigo et me rendis dans le salon. La tartine était là, posée sur une petite assiette sur la table basse. Au pied de celle-ci, une des pantoufles de Théodore trônait majestueusement sur un petit tas de linge visiblement sale. Il faudra aussi faire une lessive. Du coin de l'œil je vis l'autre pantoufle près de la porte qui mène à la salle du piano. Celle-ci venait de s'ouvrir mais je ne vis personne.

 Celle-ci venait de s'ouvrir mais je ne vis personne

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Étrange.

-Théodore?

Je pris ma baguette et m'approcha prudemment de la porte entre-ouverte. Quelque chose n'allait pas. Les lumières y étaient éteintes. Je sentis mon cœur s'affoler dans ma poitrine. Quelque chose n'allait pas ici. J'entrais lentement dans la pièce. Il y faisait étrangement froid. J'allumais la lumière d'une main tremblante. La fenêtre du fond était grande ouverte et une petite brise fraîche s'y engouffrait. Mon regard balaya rapidement la pièce. J'étais horrifiée: toutes les plantes dont Théodore prenait si bien soin étaient fanées, desséchées et certaines avaient même perdu toutes leurs feuilles!

Le majestueux piano qui trônait autrefois dans la pièce gisait à présent au centre de celle-ci, en morceaux.

Soudain, je vis quelque une silhouette bouger dans le fond de la pièce et aller se réfugier dans un coin

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Soudain, je vis quelque une silhouette bouger dans le fond de la pièce et aller se réfugier dans un coin. Pensant qu'il s'agissait probablement d'un animal qui était venu se réfugier du froid, je m'avançais lentement en parlant d'une voix douce.

-N'aie pas peur, je ne te veux aucun mal. Je vais m'approche un peu, d'accord?

Bien évidemment, je n'attendais pas de réponse et me mit à m'approcher. Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsqu'un pot de fleur de la taille de ma tête frôla cette dernière avant d'aller s'écraser sur l'un des murs derrière moi.

-Huh?

En m'approchant encore un tout petit peu, je me rendis compte de mon erreur. Ce n'était pas un animal mais une personne! Une personne recroquevillée sur elle-même. Reculant de plus en plus et se rendant le plus petit possible à chacun de mes mouvements. Ses vêtements étaient déchirés et sales, ses pieds noirs de terre et de crasse avec des ongles brisés et rougis par le sang. En m'approchant encore un peu plus je remarquais ses cheveux autrefois bruns et si élégamment coiffés, ses yeux autrefois si gentils et honnêtes maintenant apeurés et fuyant la lumière, ses mains autrefois si douces...

-Oh mon dieu, Théodore. Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait?!

Je voulais tant pouvoir me précipiter dans ses bras, l'aider à se lever, l'embrasser, lui dire que tout irait bien mais je savais très bien que ça ne ferait qu'empirer la situation. Je rangeais ma baguette et me mit à quatre pattes. J'approchais le plus lentement possible, prenant mon mal en patience.

-Théodore? Théodore mon amour... C'est moi, Lily. Tu te souviens de moi?

Il ne répondit pas. Au contraire, il se mit à grogner. Comme un animal blessé. Je reculais. Peut-être que si je le nourrissait, ça irait mieux? Je retournais dans le salon et voulut prendre la tartine mais celle-ci était dure comme du béton. Je décidais de lui en préparer une autre et retournais aussitôt dans la petite pièce pour la lui apporter. Il me tournait le dos et je compris que je ne pourrais pas m'approcher aujourd'hui.

Je fis glisser l'assiette avec la tartine vers lui avant de sortir de la pièce

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Je fis glisser l'assiette avec la tartine vers lui avant de sortir de la pièce. En collant mon oreille à la porte je pus l'entendre manger et cela me soulagea. Il avait encore envie de vivre. Mais je ne pouvais pas m'occuper de lui moi-même. Il me fallait de l'aide.

À jamais.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant