Un Simple Pari

chapitre 16

Je suis au paradis. Il y a des vêtements partout autour de moi. La boutique est pratiquement vide. Dylan me talonne mais ne décroche aucun mot, il patiente simplement. Je trouve finalement un débardeur blanc avec le logo Jack Daniel's écrit en noir, comme celui qu'il y a sur les bouteille de whisky. Je le prend à ma taille.

- Tu es sûr que tu ne préfères pas le payer ? Je tente une nouvelle fois de le dissuader de voler pour éviter les ennuis, bien que cela soit extrêmement excitant.

- Non. Je n'ai plus d'argent, Chanel, répond-t-il hargnieusement.

Je repose mon débardeur sur les emplacements prévus à cet effet puis je regarde Dylan.

Il est énervé, voire même frustré. Ça se voit à son visage, je ne sais pas pourquoi mais en tout cas, il ne manque pas de me le faire sentir. En fait, je m'en fou qu'il soit énervé ou pas, puisque de toute façon, si je lui demande, il ne me le dira pas. Têtue comme je suis, je tente quand même.

- Pourquoi tu fais la gueule ?

- Je ne fais pas la gueule, Chanel. Maintenant dépêche-toi de choisir qu'on puisse se casser, se plaint-il.

Mais qu'est ce qui peut bien se passer à l'intérieur de sa boîte crânienne. C'est sûrement à cause de mon petit numéro de tout à l'heure sur le banc, mais je n'ai rien fait de mal. Autant tout à l'heure, je le trouvais de bonne compagnie, mais là il est carrément désagréable. Son humeur affecte directement la mienne, c'est l'inconvénient d'une sortie à deux. Si l'un n'est pas content, l'autre aussi. Je me sentais bien, j'oubliais tout et voilà qu'il gâche tout en une fraction de seconde, maintenant je le suis, moi aussi, énervée. Merci, Dylan...

J'ai même l'impression qu'il se retient de faire quelque chose. Je récupère mon débardeur et je me dirige vers les cabines, le laissant comme un con au milieu du magasin. Il le mérite. Je rentre dans cette dernière puis j'enlève ma veste et mon tee-shirt afin de pouvoir enfiler le débardeur que je viens de trouver.

Le rideau de la cabine s'ouvre brusquement sur Dylan. Je sursaute de surprise. Un sourire charmeur prend enfin place sur son visage. Monsieur aurait-il retrouvé sa bonne humeur ? Je l'espère.

Il reluque ma poitrine qui n'est désormais vêtue que d'un soutien-gorge noir et rouge en dentelle, que j'aime beaucoup d'ailleurs. Je reste perplexe face à son manque de respect et son culot.

- Dégage, Dylan !

Il ignore complètement ma remarque précédent puis s'approche dangereusement de moi, il est presque collé à moi. De plus, la cabine n'est pas très grande. J'essaye de lui échapper en reculant. Mon dos cogne contre le miroir de derrière. Bien sûr, il s'avance jusqu'à se retrouver le bassin collé au mien et ses yeux qui ne cessent de me fixer avec envie, désir...

J'ai envie de le repousser mais c'est comme si mes bras n'étaient pas en accord avec mon cerveau. Je ne bouge pas. Pour pouvoir me regarder, il doit baisser un peu la tête à cause de sa taille plus élevée que la mienne. Il fait glisser délicatement son doigt sur mon soutien-gorge dans toute la largeur. J'aimerai lui tordre la main pour le faire arrêter mais en fait je crois que je n'en ai pas envie, je n'arrive pas à lui résister. Je n'arrive pas à détourner les yeux des siens.
Son autre main vient se poser doucement sur ma joue. Un frisson parcoure mon corps.

La main qui se baladait sur ma poitrine vient retirer un bretelle de mon soutif avec agilité. Lui non plus ne me quitte pas du regard. Nous sommes hypnotisés l'un par l'autre.
La bretelle tombe le long de mon bras.

- Je crois bien que nous n'arrivons pas à nous résister, Chanel, me susurre-t-il à l'oreille d'une voix rauque et sexy.

Ma respiration s'accélère et j'ai le coeur qui tambourine contre ma poitrine.
Mon prénom sonne tellement bien lorsqu'il sort de sa bouche. Il entrouvre ses lèvres, ce qui laisse apparaître ses deux dents de devant et c'est à ce moment-là que je me rend compte que je fais la même chose. Nous nous apprêtons à nous embrasser et pourtant nous restons là, interdits.