Dylan se lève lentement et se dirige vers les caisses. Quoi ? Moi qui croyait qu'il partirai sans payer, je suis déçue. Aumoins, c'est lui qui a finit par payer donc ça me va.
Retournement de situation, je vois Dylan rebrousser chemin dans ma direction, autrement dit, la sortie. Voilà qui est mieux. Il me fait un clin d'oeil discret et lorsqu'il me frôle, il me dit d'une voix presque inaudible :
- Cours.
Aussitôt dit, aussitôt fait, il sort d'abord d'un pas précipité puis il se met à courir. Je fais de même sans un regard derrière moi. Au bout de quelques mètres, nous nous arrêtons près d'un banc puis nous nous asseyons sur celui-ci, épuisés pas notre sprint. Nos repirations saccadées se mêlent entre elles.
Quels malpolis nous faisons, on ne débarrasse pas notre plateau et en plus, nous partons sans payer.
Dylan se met à rire, sa bonne humeur est contagieuse. D'abord, je souris puis je finis par rire avec lui.
Un peu d'adrénaline est toujours la bienvenue chez moi. Pour la première fois de la journée, je me sens bien.Ma respiration se stabilise petit à petit. Je bascule ma tête en arrière et je ferme les yeux.
- Tu es une belle arnaqueuse ! S'exclame Dylan visiblement abasourdi.
- Oh. Pourquoi ? Je fais mine de ne pas savoir de quoi il parle, mais...
Je crois avoir ma petite idée.
- Je suppose que depuis le début tu n'avais aucune intention de payer.
Je hoche la tête. Il a raison. Si j'avais de l'argent, j'aurais probablement envisagé de payer. En fait non... j'aurai fait exactement la même chose.
Une idée me traverse l'esprit en voyant mon tee-shirt troué en bas et l'enseigne du magasin Zara plantée juste devant moi. Les vêtements exposés devant moi m'appellent. J'ai envie d'un nouveau tee-shirt.
- Puisque tu as manqué de galanterie, je te laisse l'occasion de te faire pardonner en m'achetant un nouveau tee-shirt, je déclare en souriant.
Il pouffe. Je pense que c'est un bon moyen de se faire pardonner.
- Je n'avais pas besoin d'être galant puisque nous n'étions pas en rendez-vous galant (il insiste bien sûr le mot "galant" pour appuyer ses propos), par contre, toi tu peux te le payer.
Il fait exprès ?
- Je t'ai dit que je n'avais pas d'argent ! Je réplique, froissée.
- Justement. J'ai le droit à un second sourire en coin, signe qu'il a une idée derrière la tête qui, soit dit en passant, est suceptible de me plaire.
Soudain, je rejoins ses pensées. Il sait que je n'ai pas d'argent mais veut quand même que "je me l'achète", il veut que je le vole.
- Je vais me faire arrêter, au restaurant c'était facile, mais là il y a un agent de sécurité à l'entrée du magasin.
- Tu vas t'arrêter à ça ? Un simple agent de sécurité ? Il arque un sourcil.
Tout de même, ce n'est pas "qu'un simple agent de sécurité", il porte un costard (comme tout agent qui se respecte) qui fait ressortir ses épaules carrés. Son regard est agressif. Mieux vaut ne pas trop le chercher. Et moi j'ai déjà assez de problèmes avec mon père comme ça, alors je n'imagine pas si il apprend qu'il doit venir me chercher au comissariat.
Cependant, j'ai envie de prouver à Dylan que je ne suis pas faible à ce point, bien que j'ai déjà fait mes preuves deux minutes plus tôt.
Je choisi la mauvaise décision.- Très bien. Je le fais, mais à une seule condition.
Je me lève du banc et je me place entre ses jambes écartées, je capte son regard et je pose délicatement une main sur sa cuisse. Il semble surpris de mon geste mais ne bouge pas pour autant. Il m'interroge du regard.
- Tu le fais avec moi.
Il secoue simplement la tête. Je le pensais plus aventurier que cela. Il ne veut pas ? D'accord. J'ai bien l'intention de le faire changer d'avis.
Je fais remonter ma main jusqu'au haut de sa cuisse tout en gardant le contact, ses yeux se posent sur ma main. Il fronce les sourcils.Les gens qui défilent à côté de nous, nous regardent comme si nous étions des extra-terrestres. De loin, cette scène peut paraître quelque peu... indécente, c'est vrai.
Ma main continue de monter sensuellement en direction de son torse. Lorsque j'y arrive, je me permets de m'assoir sur ses genoux. Son regard se repose sur moi, ma poitrine plus précisément, puis il remonte vers mon visage. Désormais, il ne me quitte plus du regard. Ma main est maintenant posée sur son torse et je sens ses abdos glisser sous mes doigts, il tressaille mais ne bronche pas, je le fais remonter encore jusqu'à son cou. Je le regarde avec intensité. Plus rien n'existe autour de nous, j'ai l'impression que nous sommes dans notre bulle. Plus aucun son ne parvient à mes oreilles. Je fais passer mon autre main en dessous de la ceinture de son jean en appuyant légèrement sur ses attributs masculins. Il sursaute mais ne me quitte pas du regard. Il me fixe avec son regard de braise tandis que moi, j'approche ma bouche pulpeuse au creux de son oreille.- Aurais-tu perdu tes testicules, Dylan ? Dis-je d'une voix mielleuse et pour appuyer mes propos, j'exerce une légère pression sur la bosse qui s'est formée à travers son jean.
Ses yeux s'agrandissent, probablement choqué par mes propos auxquels il ne s'attendait visiblement pas. Il secoue vivement la tête comme pour reprendre ses esprits avant de me repousser avec hâte. Je descend de ses genoux et je le regarde se lever, ses yeux passent successivement de moi à des objets disposés dans le centre commercial. Il est troublé. Il fuit mon regard comme s'il ne voulait pas que je vois son malaise mais je ne suis pas dupe. Je sais que je l'attire, j'ai joué avec ça et ça a marché. Je souris fièrement.
Cette fois-ci, il plante son regard dans le mien avant d'annoncer :
- Allons-y. Il sourit en se dirigant vers le magasin.
J'ai voulu lui faire changer d'avis et j'ai réussi. Quand on veut, on peut. Je pénètre également dans le magasin accompagnée d'un sourire fier plaqué sur mes lèvres.
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Un Simple Pari
RomansaTout à commencé par un simple pari. Chanel, 17 ans, a un passé compliqué Mais tout va basculer le jour où Dylan va débarquer dans sa vie. Tous deux mêlés à un passé difficile, il va l'entraîner, malgré lui, dans ses sombres secrets et son bordel quo...