Un Simple Pari

chapitre 24

- Je te ramène chez toi ? Me demande Jordan en pliant sa serviette de plage.

- Je ne rentre pas chez moi, mais... Merci. Je lui souris.

En effet, j'ai prévu d'aller à la salle de sport avec Alice. Émilie et Vanessa ne veulent pas venir parce qu'elles sont trop épuisées à cause de la fête d'hier soir. Par contre, je ne sais pourquoi Jordan propose de me ramener, il ne m'a pas adressé la parole depuis hier, et là, il veut me ramener.

- Tu vas où ?

Comère.

- À la salle de sport, je répond simplement en me mettant, moi aussi, à replier ma serviette.

Rayan, Dylan, Alice, Vanessa et Émilie discutent ensemble, derrière nous. D'ailleurs, Dylan a complètement changé d'attitude, encore. Suite à notre altercation, il est redevenu gentil et agréable. Tant mieux. Parce qu'il est vraiment con lorsqu'il est énervé.

- Chanel tu te bouges ! Me réprimande Alice.

- Je peux vous déposer si vous voulez, me propose Jordan.

C'est une bonne idée. Ça nous évitera de prendre le bus.

- Ok, je lance gaiement.

- Tu as ton sac, Alice ?

- Oui, me répond-t-elle en souriant.

À chaque fois que nous allons à la plage, en général, lorsque nous allons à la salle après, nous préparons notre sac de plage et de sport, pour éviter de faire des détours pour rien.

- Par contre, nous on devait y aller pour pas rater notre bus, annonce Rayan.

Sur ce, ils nous disent au revoir et se dirigent en direction de l'arrêt de bus, non loin du lycée. Le lycée est face à la mer mais il y a l'autoroute qui sépare quand même. Ça fait une belle vue depuis les classes.
Les voilà partis, il ne reste plus que moi, Jordan, Alice et... Dylan ? C'est pas vrai. Il m'agace à être tout le temps dans les alentours.

- Jordan, tu peux me ramener, moi aussi ? Demande Dylan à Jordan sur un ton presque menaçant et autoritaire.

J'ai plus perçu cette question comme un ordre. La tension est palpable entre les deux hommes. Ce qui refroidi immédiatement l'ambiance générale. Merci Dylan. Pourtant, je croyais qu'ils s'entendaient bien. Du moins, c'est ce qu'ils laissaient paraître.

Alice me regarde avec un air interrogatif. Pour réponse, je hausse les épaules en signe d'incompréhension. J'observe la scène qui se déroule sous mes yeux.

- L'arrêt de bus est juste là-bas, déclare Jordan, agacé, en pointant du doigt l'autre côté de la route, où se situe l'objet en question.

Il me saoulent tous les deux. Alors, j'avance vers mon amie, aussi déconcertée que moi, puis je pose mon bras sur ses épaules et je l'entraîne face à la chaussée à la recherche de la voiture de Jordan.

Pour montrer mon impatience, je leur lance :

- Quand vous aurez fini votre querelle amoureuse, vous nous rejoindrez.

Alice ricane, tandis que j'entends Dylan, qui lui, soupire. J'aperçois une voiture avec l'autocollant qui signale la conduite accompagnée. Ça doit être sa voiture. Fils de riche. Je ne connais pas beaucoup de personnes qui ont leur propre voiture à dix sept ans alors qu'ils sont en conduite accompagnée. Conduite accompagnée qui n'est d'ailleurs, respectée par personne dans cette ville.
C'est une Peugeot 207 noire.