-On devrait peut-être arrêter le bateau, je murmure sans avoir l'intention de le faire. J'espère intérieurement que Dylan se montrera assez généreux pour s'y coller.
Depuis tout à l'heure, les bateaux ne cessent de klaxonner, cracher des injures auxquelles je réponds par un doigt d'honneur bien senti, parce que notre bateau avance. Doucement, certes, mais il avance. Du coup, il manque d'en percuter un autre à chaque cent mètres parcourus. Épris par notre baiser, nous avons complètement oublié de l'arrêter à notre sortie de l'eau. Et là, nous n'en avons juste pas la force. Je suis trop bien allongée sur lui, mes mains accrochées dans ses cheveux, la tête dans le creux de son coup avec sa chaleur corporelle qui me réchauffe et me maintient en place. Je n'ose pas bouger. De plus, Dylan a accroché ses bras autour de moi puis les a posées sur mon dos, il m'emprisonne comme si j'allais m'enfuir. C'est une sensation nouvelle et extrêmement agréable. Mon esprit se laisse aller à cette étreinte.
BIIIIP !!
Je sursaute et relève la tête. Le vide se fait tout de suite ressentir. Connard.
Un bateau-mouche vient de frôler notre coque. Ok, ça commence à être dangereux. Je me redresse difficilement en prenant garde à ne pas écraser Dylan, prends mon courage à deux mains et me dirige vers l'espace de commandement. Je tire la manette vers l'arrière pour que le bateau cesse d'avancer complètement. Je regarde derrière moi, le pont principal ne doit être qu'à un ou deux kilomètres, pas plus. Dylan, qui est dans mon angle de vue, ferme les yeux. Je ne crois pas qu'il dort. Je ne l'espère pas. Il ne gâcherait pas notre journée en dormant, quand même ?- Dylan !
Pas de réponse... Il dort, ce crétin. C'est simple, il va le regretter. Je m'enfonce dans la cabine face au poste de commandement et pars à la recherche d'un gobelet, un verre ou n'importe quoi, du moment que je peux mettre de l'eau dedans. Après plusieurs secondes de recherche acharnée, je trouve un petit verre qui était enfoui dans une caisse avec des fils marins. Je souris fièrement. Je pars à l'autre bout du bateau, au niveau de la plage de bain et me mets à quatre pattes pour récupérer de l'eau avec laquelle j'ai pour projet de balancer sur Dylan.
Tout à coup, je me sens basculer et une pression s'installe sur chacune de mes fesses. Je lâche, malgré moi, un cri de surprise avant de tomber dans l'eau, égalant une matière fécale. Lorsque je sors la tête de l'eau, je vois Dylan de nouveau hilare. Je ricane légèrement à mon tour face à la stupidité dont j'ai fait preuve et saisis la main que me tend l'abruti de service. Une fois sur "terre", j'avance d'un pas pour que je me retrouve en position de force, c'est-à-dire du côté du bateau et Dylan face à la mer. Sans crier garde, je le pousse violemment. Il tombe dans l'eau en ricanant. Je me place au bord du bateau et lui souris d'un air triomphant, malgré mon corps congelé.
- On fait moins le malin maintenant, hein ?
Il sourit et me tend sa main. Qu'il est mignon... Je me penche et lui tend ma main. Avant qu'il n'ait le temps de la saisir, je colle violemment ma paume contre sa joue. Cet acte suffit à le faire exploser de rire une nouvelle fois.
- Celle-là, c'était pour m'avoir fait croire que tu dormais. On ne t'a jamais apprit que ce n'était pas beau de mentir ?
- Il n'empêche que tu y as cru, réplique-t-il en remontant sur la planche de bain.
Et ce n'est pas faux. Mais je ne l'admettrai pas.
Un frisson me parcoure l'échine. J'ai froid. Je repars sur le pont principal en râlant, amusée :- Maintenant j'ai froid. Connard !
Je m'emmitoufle dans ma serviette et m'assoit. Dylan me rejoint quelques secondes plus tard en riant et m'imite.

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Un Simple Pari
RomansaTout à commencé par un simple pari. Chanel, 17 ans, a un passé compliqué Mais tout va basculer le jour où Dylan va débarquer dans sa vie. Tous deux mêlés à un passé difficile, il va l'entraîner, malgré lui, dans ses sombres secrets et son bordel quo...