Un Simple Pari

chapitre 56

- Quelle connasse ! Je lui aurai bien fait fondre sa face botoxée ! S'indigne-t-il en arpentant la pièce, furieux.

Sa phrase m'arrache un ricanement. Je comprends parfaitement que toute cette situation l'énerve, moi aussi. C'est une putain de situation de merde que j'ai du mal à contrôler, mais nous allons y faire face. Du moins, je l'espère sincèrement. Lorsque l'employé, qui était en fait, le serveur de la partie restaurant, nous a escorté jusqu'à la caisse et a expliqué notre situation. Dylan a donc demandé une chambre à la réceptionniste qui nous l'a refusée parce que nous ne sommes pas majeurs. La colère est rapidement montée, pour nous deux. J'ai commencé à hausser la ton mais Dylan s'est empressé de calmer le jeu en expliquant clairement notre position, que nous étions en quelque sorte, "en fuite".

Évidemment, cette 'face botoxée ' comme l'intitule mon cher Dylan, a encore refusé. Malgré la compensation financière qu'il lui a proposé, rien n'y faisait. C'est donc ce fameux serveur qui est intervenu afin de résonner la réceptionniste que j'avais fortement envie d'étriper. Elle a finit par capituler en prétextant qu'elle était nouvelle dans le métier, ce qui était probablement vrai, et donc qu'elle respectait les règles à la lettre.

Après cet épisode qui nous a tout de même fait perdre une bonne demie heure de notre précieux temps. Nous sommes montés dans la chambre dans la perspective de trouver une solution à toute cette merde, qui n'est autre que notre vie.

Dylan observe les horizons depuis la fenêtre, tandis que moi, je sors mon téléphone que je viens d'entendre sonner. Un message m'attend. Plusieurs même et Trois appels manqués. Ça ne va pas me plaire. Non, pas du tout.

Christian : Rentre immédiatement à la maison !

Répond-moi quand je t'appelle.

Je vais venir te chercher. Je sais où tu es car j'ai localisé ton téléphone.

La rage se diffuse dans tout mon corps. Dans un élan de colère incontrôlable, je lance mon téléphone contre le mur à ma droite. Dylan se retourne vivement, surpris par le bruit fracassant. Il s'explose avec la violence du choc en plusieurs morceaux. Je comprend alors que mon téléphone est définitivement mort. Dylan s'empresse de me rejoindre, l'air affolé et me tient fermement par les épaules. Ses yeux me transpercent, j'ai l'impression qu'il essaye de lire en moi, de découvrir pourquoi j'ai fait ce geste.

Ne pouvant pas rester en place tant ma colère est grande, je me détache brutalement de la prise de Dylan, récolte les morceaux de mon Iphone et les balance tous par la fenêtre.
Je vois rouge et j'ai une soudaine envie de brûler ou bien de détruire complètement cette chambre. Je pose une main sur chaque extrémité de la fenêtre en fixant le quartier dynamique de Marseille. Mon coeur reprend son rythme plus ou moins normal.
Soudain, les mains de Dylan viennent entourer mon ventre et je sens son corps chaud se coller contre mon dos. Une sensation réconfortante. Son contact, quel qu'il soit, me fait beaucoup de bien. Je pose mes mains sur les siennes et lui pose son menton sur mon épaule.

- C'était Christian ? Chuchote-t-il.

Je lui suis intérieurement reconnaissante de ne pas l'appeler 'mon père'.

- Oui. Il a localisé mon téléphone et va sûrement venir me chercher, je lâche entre mes dents, agacée.

Il retire sa tête. Je sens immédiatement un vide, mais ses mains autour de moi me confirment toujours sa présence.