Un Simple Pari

chapitre 32

Dylan, tu vas regretter d'être "mon frère"...

Je me lève promptement, sans oublier le léger coup de poing contre la table. Tous les regards sont braqués sur moi. J'ai envie de leur bouffer les yeux, à chacun.

- Vous n'êtes pas sérieux ?! Vous allez laisser vivre un inconnu chez nous, qui s'avère être un bel enfoiré en plus de ça ! Je m'exclame en balançant les bras de façon théâtrale, exaspérée.

- Surveille ton language, Chanel, me reprend Christian en fronçant les sourcils.

Connard.

- Tu connais Dylan ? Me demande Anna d'une voix faible.

Elle se sent mal. Très mal. D'ailleurs, son comportement me choque. J'ai énormément de mal à croire qu'elle puisse abandonner un enfant. Car oui, abandonner est le mot. Elle qui est d'ordinaire si gentille.

- Oui. Je le connais bien. Très bien même, je lâche en serrant les dents.

J'ajoute un regard emplit de sous entendus à Dylan. L'enfoiré qui s'est bien foutu de moi. Me porter de l'intérêt pour au final, m'avouer que tout ceci n'était qu'un foutu pari. C'est un comportement d'enfoiré, que je vais, bien sûr, lui faire amèrement regretter.

Tout à coup, un minuscule détail qui risque de tout chambouler, traverse mon esprit. Je jette un regard noir à Dylan qui lui, me supplie silencieusement de ne rien dire. Je sais qu'il pense à la même chose que moi. Ce qui ne sait probablement pas, c'est que je ne me gênerai pas pour balancer la bombe. Je lui souris avec hypocrisie. L'envie presque incontrôlable de lui flanquer un joli coup de poing dans son joli minois me ronge de l'intérieur.
Attention...

- J'ai couché avec Dylan, je lance finalement.

Toute la famille, que ce soit Christian, Alexandre ou bien Anna, se montrent abasourdis et exaspérés. Il ouvrent de grands yeux. Je souris. Fière d'avoir lâché ma bombe. Je t'avais dit que tu le regretterai, fréro.

Anna se montre particulièrement neutre mais je sais qu'elle n'en pense pas moins. Christian me fixe intensément, déçu peut être ? Rien à faire. Alexandre soupire bruyamment.

- Putain Chanel... ! Jappe mon frère, le vrai.

Lui, on ne lui dit pas de surveiller son language.

- Tu as couché avec tout Marseille ou quoi ! Reprend-t-il en hurlant un peu plus.

Je toussote afin de m'éclaircir la gorge.

- Ça fait beaucoup tout Marseille... je dirais... la moitié. Je ne vais pas me taper des vieux, tout de même. C'est dégueulasse.

Il lâche un juron. Évidemment, ce n'est pas vrai. Je voulais juste qu'il s'énerve. Cette phrase prouve également que le respect que j'éprouve à l'égard de mon père, a été réduit à néant. Je suis un cas désespéré. Je le reconnais.

Alex se lève et quitte la maison, fâché. Contre moi, je suppose.
Anna se masse les tempes pour s'adonner à une mûre réflexion.

- C'est vrai, Dylan ? Interroge Christian.

Je peux être une personne très mauvaise et méchante, mais de là à mentir, il abuse.

- Oui, affirme Dylan en hochant la tête.

Tiens, Dylan n'a pas ouvert sa grande gueule depuis tout à l'heure. Cela ne lui ressemble aucunement. C'est plutôt le genre de personne qui débarque chez moi, sans prévenir.

- Je ne sais pas quoi faire... chuchote Anna à Christian.

Dylan porte un intérêt considérable à son téléphone.