Un Simple Pari

chapitre 46

Cinq jours. Cela fait maintenant cinq putain de jours que j'ai littéralement perdu la trace de Dylan. Cinq jours que je porte sur mon coeur piétiné le poids d'un amour perdu. Cinq jours qu'il m'a envoyé ce putain de flingue sans aucune explication. Je suis plongée dans la confusion depuis son départ. Pourquoi est-il parti ?
Il me manque. J'ai envie de le revoir. Mais en même temps d'enrouler mes doigts autour de sa gorge et de la presser rien que pour le voir suffoquer sous mes yeux. C'est un sentiment atroce d'être dans l'incapacité de changer la done, de n'avoir aucune idée de quand je pourrai à nouveau le voir. Je secoue la tête vivement.

Stop, Chanel. On arrête de se transformer en mollusque en mal d'amour.

Mon frère est rentré de l'hôpital. Au début, il était grognon et se collait parfaitement à la peau du prince. Certes, il était malade. Mais il ne faut pas abuser de ma minime gentillesse. Je cédais à ses caprices puis j'ai fini par l'envoyer balader. Il abusait beaucoup trop. Désormais, il va mieux et peut s'occuper de lui tout seul. Pendant ce lapse de temps, la relation entre Christian et Anna s'était détériorée. Christian était stressé sans cesse pour répondre au besoins de son fils. Anna ne comprenait toujours pas pourquoi Christian ne voulait pas porter plainte. Elle a finit par lâcher l'affaire. De plus, la police a débarqué chez nous pour nous poser des questions auxquelles j'ai répondu la vérité sans mentionner Dylan. Ils ont dit qu'ils traqueraient le malfaiteur. Ce qui me semble fort inutile étant donné que Jordan doit être très loin maintenant. Finalement, des que mon frère a retrouvé la santé, tout s'est de nouveau bien passé.

Aujourd'hui, c'est samedi. Chez moi, le samedi est synonyme de fête, ce qui permettra d'oublier tous mes tracas amoureux débiles. Je commence doucement à me faire à l'idée que je ne suis pas prête de le revoir de sitôt mais cette éventualité casse une nouvelle parcelle de mon coeur. J'ai décidé, avec l'aide de ma meilleure amie, de me reprendre du poulet de la bête. Rayan m'a invité chez lui samedi soir avec toute la bande, peut-être même qu'il a fait une fête, je n'en sais rien. C'est donc pour cela que je suis actuellement en train de me mettre précautionneusement du crayon sous mes yeux. Vêtue d'un simple jean noir déchiré au niveau du genou et des cuisses, puis mon débardeur blanc Jack Daniel's que j'avais volé avec Dylan. Un bon souvenir qu'il serait maintenant temps d'oublier. J'applique le dernier coup de crayon et dévale les escaliers. J'enfile rapidement mes baskets, ma veste en cuir, récupère mes clés et sort de la maison sans oublier de fermer la porte. 20h54. Rayan est censé venir me chercher. La grande question est... va-t-il répéter sa parole ? Oui !

Je l'aperçois au bout de la rue, évidement, en arrivant à une vitesse faramineuse. Il manque de percuter le mur du voisin dû à la vitesse de son bolide. Je ricane devant sa stupidité et m'assois confortablement dans sa Peugeot 308 caractérisée en tant que "conduite accompagnée".

- Tu aurais du arriver encore plus vite ! Je lance ironiquement.

Il me sourit puis me tend sa main dans laquelle je tape avec la mienne. Notre façon bien particulière et personnelle de nous dire bonjour.

- Let's go ! Il démarre la voiture en trombe.

Si cette voiture aurait été remplacée par une Audi ou encore une porsche, j'aurais trouvé son démarrage très classe, mais ce n'est pas le cas. Pendant le trajet, il m'informe qu'il a invité toute la bande, plus d'autres personnes dont les noms me sont inconnus.

- Il n'y aura que quelques personnes, finit-il par conclure.

Arrivés à destination, Rayan se précipite, tel un gentleman, du côté de ma portière puis l'ouvre en se penchant légèrement. Il referme la portière et je ne peux réprimer un ricanement.