chapitre 47

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Quoi ?! Mon corps domine mes pensées. Ma main se lève et vient claquer sa joue avec une puissance égale à toute la colère que qui me consume présentement. Il porte la main à sa joue et la masse vigoureusement. Je ne sais pas trop ce qui m'a prit de faire ce geste, mais je l'ai fait. Je crois que j'ai peur que mes sentiments pour lui dépassent ma colère et me fassent faire des choses que je regretterai forcément. Comme l'embrasser et lui dire que moi aussi je l'aime. Mais je suis en colère contre lui et je ne veux, en aucun cas, qu'il croit qu'il suffit qu'il me dise 'je t'aime' pour que je retombe dans ses bras. Ce qui est le cas. Je comprend maintenant que je lui ai donné cette baffe pour qu'il se taise pour ne pas que je flanche. Pourtant, cela ne l'empêche pas de continuer, d'en rajouter une couche :

- Je suis amoureux de toi. Je veux que tu reviennes avec moi et je ferai tout pour y parvenir. J'ai déconné, je l'admets. Mais sache que si je suis parti pendant ce temps, c'est justement à cause de toi, pour toi, rajoute-t-il, l'air grave et suppliant.

Je m'assois de nouveau sur le bord du lit, complètement tourneboulée. De plus, l'alcool et la drogue ne me sont d'aucune aide. Ma colère retombe instantanément. Ça y est. Il a gagné. J'ai perdu. Mes sentiments ont prit le dessus, malgré moi. Cependant, je trouve la force contraire à mes émotions de répondre :

- Va. Te. Faire. Foutre.

Mon ton s'est fait aussi assuré que ce que j'avais prévu. Je suis soulagée de voir que je suis toujours maîtresse de mon corps et mes paroles. Il soupire par le nez puis se rapproche dangereusement de moi, à tel point que je peux sentir son souffle chaud contre mon cou. J'ai terriblement envie de l'embrasser mais je me l'interdit catégoriquement. Je ne dois pas flancher. Il va me prendre pour acquis, et je n'aime pas ça. Il fait un pas de plus, ma poitrine n'est qu'à quelques centimètres, ou millimètres de la sienne. J'essaye de rassembler tout mon courage pour me reculer ou pire, lui redonner une claque. Il ne l'aurait pas volée. Le problème est que mon corps refuse de m'obéir, ou mon cœur.

- Je suis prêt à tout t'expliquer, si c'est ce que tu souhaites.

- Non, je réplique sans, cette fois-ci, passer par la case cerveau.

Stressé, il arpente la pièce tout en s'adonnant, je suppose, à une réflexion intense sur la situation. Il revient vers moi et se place à la même place à laquelle il était quelques secondes plus tôt. Il prend mon menton délicatement dans sa main, ce qui me déclenche un frisson dans tout le corps. Ses yeux emplis de douleur lorsque j'enlève sa main me déclenchent un pincement et me feraient presque regretter mon geste.

- Dis-moi si tout est fini entre nous, s'il n'y plus aucun espoir, s'il te plaît. Si c'est le cas, je m'en irai, chuchote-t-il en baissant la tête.

Le revoir a fait remonter tous les mauvais souvenirs, notamment le dernier. Celui ou il m'a clairement dit que j'étais pourrie. Il a été si méchant et m'a fait du mal, beaucoup trop en ressassant cet horrible cauchemar d'il y a deux ans. Je veux le blesser autant que lui l'a fait. Mais ai-je vraiment envie qu'il sorte définitivement de ma vie ? Certainement pas. Et pourtant...

-  Alors tu devrais partir... dis-je dans un murmure.

Il relève vivement la tête vers moi, complètement choqué et déconcerté. Il hoche la tête. Hésitant, il fait volte-face et commence à s'avancer vers la porte qu'il déverouille lorsqu'il y arrive. Lorsqu'il s'apprête à quitter la pièce, sa tête exerce une légère rotation vers l'arrière avant de chuchoter :

- Je t'aime. Ne l'oublie pas.

Sur ce, il referme la porte emportant avec un nouveau fragment de mon cœur. Qu'est ce que j'ai fait, putain ?  J'ai attendu ce moment depuis cinq interminables journées et là, je lui dis de s'en aller par peur de lui montrer ce que je ressens réellement. Je suis minable. Je me jette sur le lit à l'aveugle en me répétant sans cesse, mentalement, que je suis débile et complètement handicapée quant au fait de faire les choses comme il se doit. Je suis une fille détestable et j'avais trouvé quelqu'un qui avait le courage de tomber amoureux de moi. Et je l'ai jeté comme si rien n'avait jamais existé entre nous.

Soudain, la porte s'ouvre brusquement et s'écrase violemment contre le mur. Dylan ?! Je reste bouche bée. Mais qu'est ce qu'il fout là ?
Il ferme la porte et la vérouille rapidement. Il se tourne vers moi, le visage pincé et d'un pas déterminé, il se dirige vers le lit et y pose un genou en se penchant légèrement.

- Non. Je ne vais pas partir. Lorsqu'on aime quelqu'un, on ne le quitte pas. Quelque soit la raison. Je t'ai demandé si tu voulais que je parte parce que je pensais que c'était ce qu'il fallait faire, et puis en sortant, je me suis dis que c'était complètement con. Si je veux qu'on soit ensemble, il faut que je nous en donne les moyens. On en discutera demain, tu veux bien ? Parce que là, j'ai terriblement envie de t'embrasser, conclut-il en esquissant un timide sourire en coin.

J'ai littéralement bu ses paroles. Ses envies sont communicatives, j'ai aussi envie de l'embrasser. Sans effacer le sourire idiot planté sur ses lèvres, il monte son corps entier sur le lit et place son genou entre mes deux jambes et me fixe avec intensité avant de s'emparer de mes lèvres avec fougue . Au contact de ses lèvres, je frémis. Mon corps tout entier réagit au contact du sien. Toute colère évanouie, je réponds à son baiser avec désir. Sa langue rencontre la mienne avec ferveur. Je plante une main dans ses cheveux, tandis que l'autre vient caresser son dos musclé. Mon corps s'embrase et en demande plus. Dans la folie de l'instant, j'attrape le bas de son tee-shirt et entreprend de le retirer lorsqu'il m'arrête en se redressant promptement. Merde.

- Montre-moi. S'il te plaît, je chuchote.

Il semble hésiter et finit par capituler. Du moins, je le crois. Je colle mes mains contre son torse et le fait basculer sur le côté avec mes petits bras beaucoup plus puissants que ce que je croyais. Je m'assois sur ses cuisses et essaye de retranscrir sur mon visage, une expression rassurante afin qu'il se détende et prenne la confiance. Ce qu'il essaye tant bien que mal à éxécuter. je retire doucement son tee-shirt en prenant soin de vérifier s'il est toujours consentant. Une fois retiré, je le balance à travers la pièce, je ne sais où. J'examine son torse minutie. Le torse qu'il m'était interdit de voir jusqu'ici. J'écarquille les yeux. Je ressens instantanément quelque chose de nouveau, de la tristesse. La vraie. Son torse est maculé de plusieurs cicatrices. Une à côté du nombril, une autre sur le flanc gauche et la dernière entre les pectoraux et le nombril. Je note également un tatouage sur le pectoraux droit. Une date en chiffres Romains. Je plante mon regard dans le sien, la tristesse et la soufrance que je vois dans ses yeux me suffit à reporter mes questions à un autre jour. J'ai la boule au ventre. Je lui souris pour le rassurer à propose de ma découverte.

Je suis les lignes de son tatouage du bout de l'index. Il est beau. Il prend ma main et la stoppe dans sa lancée. Son sourire carnassier me soulage et me fait comprendre aussitôt ses intentions. Mon tee-shirt rejoint celui de Dyaln quelque part dans la pièce.







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