chapitre 34

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Mon estomac se contracte face à cette vue. Il fronce les sourcils et se détourne avant que je ne puisse l'examiner convenablement. Je le retiens fermement par le poignet et le ramène à moi. Il bronche mais ne proteste pas. Il pousse un long soupir avant de me laisser l'analyser.
Ce ne sont que ses blessures superficielles. Son arcade sourcilière saigne légèrement. Il a l'oeil droit gonflé. Je ne tarde pas à lui poser la question qui me brûle les lèvres depuis que je l'ai vu dans cet état :

- Dans quel merdier as-tu bien pu te foutre pour avoir cette sale gueule ?

Ce n'était pas la question la plus délicate qui soit mais aumoins, le message est passé. Voyant sa réticence à me répondre, je vais lui faire cracher le morceau, à ma manière. Ce qui sera forcément moins othodoxe qu'une simple question. Je m'inquiète pour lui. Je ne sais pas dans quoi il s'est embarqué et tous ses secrets qu'il me cache. Il n'a aucun compte à me rendre mais j'ai une envie viscérale de savoir ce qui se passe.

- Je vais te soigner. Viens, je lui ordonne.

Je lui fais un signe de la main pour qu'il me suive. Il s'exécute et m'emboîte le pas jusqu'à la salle de bain. Là, il s'assoit sur le rebord de la baignoire. Intérieurement, je lui suis reconnaissante de m'écouter au lieu de me tenir tête. Il est étrangement silencieux. Encore une fois, je ne sais pas ce qu'il ressent. Ses yeux se sont assombris et c'est le signe qui apparaît lorsqu'il est en colère.

Je tripatouille dans le placard à pharmacie à la recherche d'un compresse et d'un peu d'alcool. De l'alcool à 90° pour guérir ses blessures. Je récupère les compresses et croise le désinfectant, je l'ignore et me saisis de l'alcool. Ma main entoure complètement l'alcool afin qu'il ne puisse pas y lire le contenu. Il doit croire que c'est du désinfectant.

Dylan observe mes faits et gestes, le regard vide.
Je déverse un peu de "désinfectant" sur la compresse. Je suis un être abominable, je le sais.
Je me tiens à genou devant lui, j'avance doucement ma main contenant la compresse puis je la pose doucement sur son arcade. Il arrache un fort grognement et grimace de douleur. Il éjecte rapidement ma main.

- Putain, Chanel ! De l'alcool ? Sérieusement ? Qu'est ce qui te prend putain ?! Peste-t-il en me fusillant du regard.

Ça fait beaucoup de "putain" en une seule phrase. Je m'abstiens de lui faire ce commentaire. Il s'énerverait davantage.

- Ce qui me prend ? J'ai un soudaine envie de faire un jeu... Tu réponds à mes questions, sinon je te te recolle la compresse contre ton petit bobo, d'accord ?

- Est ce que j'ai vraiment le choix ?

- Hm... (je fais mine de réflechir) Non.

Il soupire en signe de capitulation. Je jubile. Encore gagné... ! Il sait qu'il est piégé, de toute façon.

- Qu'est ce que tu veux savoir ? Soupire-t-il, en tantinet réticent.

Je souris.

- Que s'est-il passé ? Dis-je en reprenant mon sérieux.

- Je me suis battu.

- Avec qui ?

- Jordan.

Je suis étonnée qu'il réponde aussi sincèrement à mes questions.

- Pourquoi ?

C'était donc ça ses "trucs à régler". Se battre avec Dylan faisait sûrement partie de ses plans. L'enfoiré.

- Parce que, répond-t-il fermement.

Moi qui me réjouissait de sa coopération... Ce type est décidément vraiment énervant.

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