chapitre 42

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Le soleil pénétrant entre mes volets berce mes pensées sanglantes. Mon cerveau a décidé de me torturer toute la nuit. Je visualise sans cesse les images de mon altercation d'hier avec Dylan, et je me dis que j'aurais dû lui planter le couteau dans le coeur lorsque j'en avais l'occasion. J'étais complètement aveuglée face à la réalité de la chose. Dylan est dangereux, je le savais. Mais je ne savais pas à quel point il pouvait l'être. Cette pensée m'anéanti davantage. J'ai le coeur lourd et malgré les incessantes interpellations de mon réveil, je ne trouve pas la force de me lever. Je suis comme scotchée à mon lit, en étant persuadée que si je me lève, je vais m'éffondrer.

En revanche, je ne pleure pas. Je crois que je n'en ai tout simplement pas la force. Dylan a fait ressortir tellement d'émotions en moi. Notamment l'amour. Je n'aime pas me voir aussi faible. Je n'aime pas voir que je ne trouve aucune autre solution à mes problèmes que de rester au lit. Et par dessus tout, je n'aime pas ce que Dylan a fait de moi. Je le déteste pour ça. Hier soir, j'ai prévenu Vanessa que je ne viendrai pas en cours parce que je suis malade. Je ne veux pas qu'elle me voit dans cet état. Elle m'a répondu qu'on se reverrait mercredi pour le match des garçons. J'ai beau me dire que je devrais me lever, prendre mon courage à deux mains et botter le cul de Dylan en disant que je n'en ai rien à faire de lui, que je vivais bien mieux sans lui, je n'y parviens pas. Mon corps refuse catégoriquement. Pourtant, il faudra bien que je l'affronte un jour.
De plus, Dylan semble connaître des détails importants de ma vie, comme lorsque j'ai éclaté la tête de la soeur de Jordan contre le lavabo. Ce qui me fait davantage flipper.

Soudain, mon cerveau se bloque sur un détail. Si la fille a qui j'ai fait du mal, Sarah, est la soeur de Jordan, ça veut dire que c'est Jordan qui a été accusé de l'agression de sa soeur. C'est ce qui expliquerait son séjour en maison de correction en compagnie de Dylan. Jordan doit être furieux contre moi, à moins qu'il ne connaisse pas l'identité de l'agresseur de sa sœur, en l'occurence, moi. D'ailleurs, le mystère plane toujours autour de Dylan. Pourquoi est-il allé en maison de correction ? Je ne connais vraiment rien de lui. Alors que lui, il en sait beaucoup trop à propos de moi.

Tout à coup, la porte de ma chambre s'ouvre brusquement et cogne violemment contre le mur opposé. Vanessa pénètre doucement dans la chambre en posant le regard un peu partout. Lorsque ses yeux rencontrent les miens, ils me lancent des éclairs. Je bascule sur le ventre en enfonce ma tête dans l'oreiller en poussant un grognement bien senti.

- Ma petite Chanel... Tu es malade ? Demande-t-elle d'une voix douce. Je décèle une légère pointe de sarcasme.

Elle se fout de moi. D'accord. Elle n'en croit pas un mot. Je marmonne un "oui" dans l'oreiller.

- Gastro ? Je sens le matelas s'affaisser, signe que Vanessa vient tranquillement de prendre place sur le bord de mon lit.

J'hoche la tête. Je ne veux pas lui montrer ma tête, elle pourrait prendre peur. J'ai oublié de me démaquiller hier soir.

- Je sais que ça ne me regarde pas vraiment, mais tu vomies ou... ?

Je saisis la fin de sa phrase.

- Tu as raison. Ça ne te regarde vraiment pas, je lâche sèchement, toujours la tête dans le coussin.

D'ailleurs, je ne suis pas sûre qu'elle ai comprit ma phrase dans son intégralité.

- OK. Je te laisse, alors. Je voulais m'assurer que tu ne te sentes pas trop mal.

Sur ce, elle se lève. Je ne peux m'empêcher de réprimer un sourire triomphant. Je me nomme personnellement "Meilleure actrice de l'année 2016".
J'attends quelques secondes, puis je lève la tête. Elle est vraiment partie. Je pousse un soupir de soulagement. Je me retourne de nouveau, de façon à me retrouver sur le dos.

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