Un Simple Pari

chapitre 48

Je sursaute. Quelqu'un tambourine à la porte. Exaspérée, je me frotte les yeux, encore à moitié endormie, avant d'hurler :

- Putain, quoi ?

- Ouvrez cette porte ! crie une voix que je reconnais immédiatement. Rayan.

A contre cœur, je me lève et déverouille la porte. Le visage froncé et en colère de Rayan est la seule chose que je vois à mon réveil. J'ai connu mieux...

- Chanel ? Il fronce les sourcils en signe d'incompréhension

- Je crois que c'est bien moi, oui.

Son regard parcoure mon corps de haut en bas. Son visage s'empourpre et il détourne le regard. Quoi ? Je répète son action précédente et découvre que je suis totalement dévêtue. Je ricane.

- Oh, je t'en prie Rayan. Tu m'as plus vue à poil que n'importe qui d'autre sur cette planète.

Toujours le regard détourné, il n'ose même par répondre. En revanche, une autre voix le remplace.

- Quoi ? C'est quoi ce bordel ?! Râle, évidement, Dylan, en apparaissant à mes côtés, vêtu de ses vêtements de la veille.

Merde. J'ai couché avec Dylan. Celui-ci me tend mes sous-vêtements et mes vêtements, le visage fermé et visiblement très furieux. Je lui extirpe des mains et m'engage au fond de la chambre afin de m'habiller. Je tend l'oreille.

- Tu m'expliques ? Le ton de Dylan se montre menaçant.

- Ce n'est pas à moi de le faire, souffle Rayan.

J'ai presque pitié pour mon ami qui se tient entre les griffes de Dylan. Dieu sait comme il peut être intimidant. Il me fait vaguement penser à mon frère qui agit exactement de la même façon pour obtenir ce qu'il veut. Chacun sa technique. Moi, je préfère agir directement. Normalement, c'est ce qu'il y a de plus efficace. Mais il arrive que je tombe sur des coriaces. Dans ce cas, je suis obligée de me battre à la loyale.

- J'ai cru comprendre que tu la connaissais très bien. Tu dois donc savoir qu'elle ne me dira rien tant qu'elle ne l'aura pas décidé. Alors je te demande une dernière fois, tu m'expliques ?

Je m'empresse d'enfiler mon débardeur afin de voler au secours de mon ami. Je me sens particulièrement irritable ce matin.

- Rayan et moi avons passé du bon temps, c'est tout.

Il fronce les sourcils pendant que Rayan s'éclipse avec sa discrétion qui lui est propre. La nuit dernière me revient en pleine face. Comment ai-je pu me laisser entraîner par ce petit con ? Mes sentiments pour lui sont tellement forts que ne contrôle même plus mon corps. Je n'aime pas ça. Foutus sentiments de merde. Pourtant, je dois avouer que me retrouver dans ses bras m'a fait un bien fou.

- C'est-à-dire ?

Le fait-il exprès d'être aussi obtu ? Il m'exaspère. Dès le matin, qui plus est. Ce qui s'annonce mauvaise signe pour la suite du déroulement de la journée.

- Tu sais très bien ce que je veux dire.

Je récupère mon téléphone sur l'étagère, Dylan me suit à la trace.

- Avec combien d'autres mecs ?

Question stupide. Ma colère commence tranquillement son ascension vers mes cavités veinales. J'avoue n'en avoir aucune idée. J'ai eu moins de conquêtes que ce que je prétend raconter. En réalité, j'ai du en avoir cinq. En comptant mes amis. Ryan et Enzo. Ce qui n'est pas beaucoup, au finale. Je décide de tirer la situation à mon avanatage, en espérant que ça va marcher.