Un Simple Pari

chapitre 27

Mon cerveau ne fait que ressasser les paroles déconcertantes de Vanessa quelques heures plus tôt. Tu devrais prendre conscience de ce que Dylan éprouve pour toi. Il tient à toi. C'est totalement ridicule ! Dylan ne peut pas avoir de sentiments pour moi. Pour deux raisons évidentes :

- On ne tombe pas amoureux en trois jours, ou alors je ne comprend vraiment rien à l'amour. De plus, il ne peut pas avoir eu le fameux《coup de foudre》puisque notre rencontre à été un désastre. Je lui ai quand même brûlé la cuisse à coup de cigarette. De toute façon, je ne crois pas à tous ces trucs.

- Notre relation n'est basée que sur des prises de tête. On se dispute sans arrêt. Peut-on vraiment avoir des sentiments pour une personne avec laquelle sa seule présence énerve ? Je ne crois pas.

- Il est faux. Il cache quelque chose. Ce n'est qu'une couverture, son comportement, ses actes... Tout ce que je vois me fait prétendre qu'il cache sa vraie personnalité, une part plus sombre peut-être ? Aucune idée.

Je le sais parce que je l'ai vu. Au début de notre rencontre, je savais que ce n'était pas une bonne personne puis il a changé, radicalement. Il est devenu gentil, attentionné. Du moins, lorsque Jordan ne traînait pas dans les parages. Dès que je me suis rapprochée de Jordan, j'ai vu. J'ai su. Il se cache derrière un faux semblant et j'en suis maintenant sûre et certaine.

- Je pense qu'on a le compte, conclut Vanessa en souriant fièrement tout en survolant le panier des yeux.

J'examine celui-ci. Beaucoup d'alcools forts, évidemment. Six bouteilles de vodka, quatre de tequila et une de whisky. Ça devrait aller, là... On passe à la caisse sous le regard interloqué et choqué de la vieille peau qui nous sert de caissière.
Mamie fait passer les articles devant le lecteur sans cacher son dégoût.

- Cent quarante cinq euros et quatre vingt quinze centimes s'il vous plaît, annonce la caissière avec un rictus mauvais et moqueur.

Elle doit croire que nous avons pas les moyens de payer. C'est ce qu'on va voir, vieille morue.

Je sors ma carte de paiement reliée à un compte bancaire bien rempli. Christian m'a laissé une somme astronomique, pour moi, sur mon compte. Fille de riche. Puisque je ne sais pas trop quoi faire avec tout cet argent, je finance les boissons et je me fais plaisir de temps en temps, vestimentairement parlant. En revanche, lorsque je lui ai dis que je voulais utiliser cet argent pour rénover ma chambre, il a refusé catégoriquement en disant que cet argent servirait pour mon avenir. Normalement, je n'ai pas le droit d'y toucher. Ce que Christian ne saisit pas, c'est que l'argent n'achète pas tout. Il n'efface pas le passé et ne répare une âme brisée et meurtrie.

Je la passe dans le terminale de paiement et saisi mon code "à l'abri des regards indiscrets" comme l'indique la machine. Le sourire hypocrite de la caissière laisse place à la surprise. Et oui, vieille peau. Elle termine les formalités nécessaires puis me tend le tiquet de caisse que je met dans ma poche, mais que je jeterai lorsque je verrai une poubelle.

- Bonne journée, me dit la caissière en sourire que je juge vaguement hypocrite.

Connasse. Je ne prend même pas la peine de répondre.

Je saisis le panier rapidement et part avant de me retourner et de lui coller mon poing dans la figure. Je ne sais ce qui me met de mauvaise humeur. Je n'ai plus mes règles et pourtant je me sens... irritable.

- Chanel. Le panier. Il faut le remettre à sa place, me réprimande Vanessa.

Je bronche. Je retourne en direction puis je demande un sac plastique, payant évidement. Je fais tomber les bouteilles à l'intérieur en espérant qu'elles ne se brisent pas les unes contre les autres.
Je rejoins Vanessa qui enroule son bras sur mes épaules. Je lui souris afin de masquer mon humeur massacrante et la colère qui ronge mon estomac. Je préfère éviter les questions.