Un Simple Pari

chapitre 57

Immédiatement, une grimace de dégoût apparaît sur le repoussant visage de Christian. Je suppose que c'est le fait de nous voir enlacés.

- Détachez-vous, bon sang ! Peste-t-il en nous fusillant du regard.

Je sens le torse de Dylan se soulever et s'abaisser à une vitesse effarante. Ma poitrine l'imite. La colère commence visiblement à monter. Une odeur de colère plane dans la chambre. Nous détachons nos deux corps et nous mettons côte à côte et lance un regard de défi à Christian lorsque je glisse ma main dans celle de Dylan. Je suis soulagée intérieurement lorsque je me rends compte que je n'ai pas perdu mon assurance et j'ai de plus en plus confiance en moi face à Christian. Ou bien c'est peut-être le fait que Dylan soit à mes côtés.

- Viens, Chanel. On rentre, m'ordonne froidement en joignant le geste à la parole.

Je ne bouge pas d'un pouce. Ce qui a le don de sérieusement l'énerver. Il fronce les soucils, au grand désespoir de son front déjà marqué par l'âge.
Dylan presse ma main.

- Tu n'as pas le choix. Je t'emmène avec moi. Nous avons besoin de discuter sérieusement.

Il fait trois grands pas et parvient à me rejoindre avec une expression faciale déterminée. J'essaye de masquer le frisson d'apréhension qui me parcoure le corps.

Il saisit fermement mon avant-bras, je ne répond. Merde. Il a encore gagné, il me fait peur. Il suffit qu'il me touche pour que mon assurance s'envole subitement.
Dylan me lâche la main pour pousser violemment Christian par les épaules. Mais celui-ci ne desserre pas sa prise sur mon bras. Au contraire, il y met plus de force.

Dylan quant à lui, est furieux. Je le vois dans ses yeux assombris.

- Tu n'en as pas eu assez, morveux ? Ricane amèrement Christian en me faisant marcher derrière lui vers la porte d'entrée de la chambre d'hôtel.

Je tourne la tête derrière moi pour jeter un dernier regard triste à Dylan. Mais il n'en reste pas là.

- Je rentre avec vous.

Christian s'arrête nettement et se retourne.

- Pourquoi ? Tu ne peux pas lâcher ta maîtresse quelques heures ? Se moque-t-il.

- Pour être sûr que vous ne la frapperez pas.

L'homme concerné que j'appelais autrefois 'papa' se tourne vers moi. Il me regarde intensément, déçu et paniqué. Il a peur qu'il aille voir la police sûrement et il est déçu que j'en ai parlé à quelqu'un. Le problème est que je n'en ai rien à faire.

- Bien.

Il me lâche le bras. Je remercie Dylan intérieurement. J'ai l'impression qu'il comprend quand il me fait un bref signe de tête.

Le trajet était d'une lenteur abominable en dépit des quelques minutes de route. Nous roulions dans la nuit noire, comme mon humeur actuelle que je considère sombre.
Une fois entrés dans la maison, nous nous installons dans les canapés, à la même place que quelques heures plus tôt. Cette situation commence doucement à me pousser à bout. J'ai l'impression de n'avoir aucune issue de sortie. Je suis emprisonnée par Christian.

Celui-ci est d'ailleurs planté au milieu du salon en tournant en rond tel un lion en cage. Dylan s'est allongé sur le canapé et regarde Christian d'un air dédaigneux. J'ai la nette impression qu'il sait ce qu'il fait et ça me rassure, en quelque sorte. Bien que je sache que son idée ne fasse qu'envenimer les choses.

- Je ne sais plus comment te gérer, Chanel, déclare-t-il soudainement.

Il me regarde en poursuivant :

- Tu ne cesses de me tester, mais qu'est ce que tu attends ? Je fais énormément d'efforts pour améliorer notre situation et toi... et toi tu la détruis davantage.

Le regard vide et triste, il s'assoit sur le canapé en face de celui de Dylan. Il en viendrait presque à me faire pitié. Mais quand je pense à tout ce qu'il nous a fait subir à mon frère et moi, mon semblant d'humanité s'envole rapidement et me fait le détester.

- Tu as déjà tout détruit. Tu auras beau faire des efforts, ça n'enlèvera jamais le traumatisme que j'ai subi et ce que je pense de toi. C'est trop tard... Je souffle désespérément.

Bizarrement, je ne suis plus spécifiquement en colère. Je veux juste lui faire comprendre qu'il n'y aura plus jamais de relation père-fille entre nous. Elle est définitivement rompue et tout est de sa faute.
Dylan me jette un coup d'oeil discret pour vérifier mon état.

J'entends les escaliers grincer légèrement, je tourne la tête et aperçois Alexandre. Mon coeur se gonfle de joie mais aussi de tristesse. J'ai été une soeur absolument abominable. Je ne me suis même pas occupée de lui pendant sa convalescence et je ne sais même comment il va, concrètement.
Je me lève et court pour le rejoindre. J'enroule brutalement bras autour de sa taille et pose ma tête contre son torse. Il presse ses lèvres contre mes cheveux et m'étreint à son tour.

- Tu sais que tu m'as fait peur, aujourd'hui, me chuchote-t-il en posant son menton sur le haut de mon crâne.

- Pourquoi ?

Dylan nous fixe intensément, le regard vide.

- Tu es partie comme ça en laissant un pauvre petit mot dans la cuisine.

- Pardon.

C'est tout ce que je trouve à dire. Je n'ai aucune excuse valable à donner. Je suis partie sur un coup de tête sans forcément penser aux conséquences.

Soudain, mon frère me repousse en part d'un pas déterminé jusqu'à Dylan qui lui tend poliment la main. Alexandre la décline et lui fait signe de se lever.

- Alexandre, arrête, ordonne Christian.

J'écarquille les yeux. Christian défend Dylan. Retournement de situation. Une famille de fous.
Je rejoins rapidement le conflit entre mon petit-ami et mon frère. Je suis clairement dans la pire situation familiale qui puisse exister sur cette planète.
Dylan se lève et contourne le canapé pour faire face à mon frère, une lueur de défi dans le regard tandis qu'Alexandre est clairement en colère.

- Tu foues la merde dans notre famille, Dylan. Elle n'aurait jamais quitté la maison sans prévenir personne avant et elle n'aurait certainement pas été en conflit avec Vanessa, crache-t-il en le pointant de l'index tout en le fusillant du regard.

- Quelle famille ?

Face à la lourde parole de Dylan, je m'interpose rapidement entre les deux afin d'éviter qu'un coup ne parte. Alexandre inspire profondément et Dylan a un sourire narquois, que je n'aime pas du tout planté sur le visage.

- Comment tu peux sortir avec un connard pareil, Chanel ?! Hurle mon frère emporté par la colère.

Sans m'en rendre compte, Christian nous avait rejoint. Il sépare davantage les deux hommes.
Ses paroles me touchent. Pour une fois, je suis en totale accord avec lui. Je n'apprécie pas du tout le comportement de Dylan. Je savais qu'il mènerait cette discussion à une dramatique fin.

- Je crois qu'il est temps de partir, jeune homme, dit Christian en accompagnant Dylan à la porte. Comme si ce n'était pas assez, celui-ci s'arrête au pas de la porte et me fixe en attendant que je le rejoigne. Je tourne ma tête de l'autre côté, Alexandre me supplie du regard.

Merde. Dans quelle situation foireuse me suis-je encore fourrée ?

Hey you ! 😎

Qui Chanel va-t-elle choisir d'après vous ?

Son frère ? 👫👪

Ou son "petit-ami" ? 💑💏

J'étais censée publier il y a deux jours mais mon téléphone avait décidé de me planter donc je ne pouvais et je m'en excuse ☺😘

J'espère que ça vous plaît 😉

Kissss 💖💖