chapitre 65

233 15 0
                                    

- Tu n'es pas sérieuse, là ? S'emporte Dylan.

- Bien sûr que je le suis. J'y vais avec, ou sans toi.

Je croise les bras contre ma poitrine pour prouver ma détermination.

- D'où sort cette soudaine compassion, Chanel ?

Je dois passer de l'autre côté de la porte...

- J'ai décidé de changer. Je ne veux plus être une connasse. Tu devrais sérieusement t'y mettre aussi, je lui conseille en le pointant du doigt.

Il fronce les sourcils puis s'avance d'un pas un me fusillant du regard.

- Tu insinues que je suis un connard ?

Je soupire d'exaspération.

- Ok. Cette discussion prend des proportions débiles. Tu viens, ou non ? Je ne te force pas.

J'ai décidé de prendre la voie de la sagesse, parce que je me suis bien gardée de lui dire que c'est un connard, la vérité.
Il souffle longuement et commence à arpenter la pièce, sûrement à la recherche d'une intervention divine qui pourrait me faire changer d'avis.

- Ok ! Je ne vais sûrement pas te laisser aller voir ce connard de Jordan à l'hôpital toute seule.

- Ce n'est pas un connard. C'est nous qui l'avons abandonné sur la route comme un putain de déchet, je crache finalement avec tout le regret que j'éprouve après cette histoire.

- Donc c'est moi le connard, dans l'histoire ?

Je serre les poings et prend une longue inspiration. Il m'agace tellement que je pourrai l'enfermer dans les toilettes pendant que je rends visite à Jordan. Je suis presque à me demander si je veux vraiment qu'il vienne avec moi. Il a réussi à me pousser à bout rien qu'en interprétant faussement mes propos.

- Tu m'emmerdes, Dylan ! Arrête d'être susceptible. T'es enceinte ou quoi ?

Il m'attend déjà à la porte d'entrée, la main sur la poignée et le regard qui tue.

- Très drôle, Chanel.

Il ouvre la porte avec entrain, je sors en passant devant lui tout en le défiant du regard. Il referme la porte et ferme avec mes clés. Il me les rend et nous partons en direction de la voiture que nous avons dû garer au bout de la rue à cause d'une foutue fête que les voisins organisent. Les invités ont colonisé toute la rue, y comprit devant chez moi, avec l'accord de Christian. Quelle idée de faire une fête un lundi soir.

- Je ne comprend pas pourquoi tu veux aller voir une personne qui t'a kidnappé pour vouloir te tuer ensuite. Tu as des penchants spéciaux dont je ne connais pas l'existence ?

Sa phrase n'avait absolument rien d'humoristique. Il est vraiment en colère et moi aussi.

- Très drôle, Dylan.

Il s'arrête nettement de marcher, je l'imite pour  écouter ce qu'il a encore à me dire ou à se plaindre. Je prends rapidement le temps de le contempler avant qu'il ne dise quelque chose qui va m'agacer davantage. Même quand je suis énervée contre lui, je le trouve carrément craquant.

- Attend. C'est toi qui est colère alors que tu as eu ce que tu voulais ? C'est bon, on y va à l'hôpital.

Je lève les yeux au ciel et reprend ma route en maudissant Dylan malgré tout l'amour que je lui porte. En trottinant, il me rattrape immédiatement. Je me demande ce qui le tracasse vraiment. Il n'est pas comme ça d'habitude. Quelque chose le stresse et je compte bien savoir quoi.

Un Simple PariOù les histoires vivent. Découvrez maintenant