Derrière les Héros [Les Légendaires]

Désespoir

       J'avais froid. Je grelottai, claquai des dents, tremblai de tous mes membres. J'avais vraiment froid. Froid au corps, au cœur. Je me sentais si seul. Il me manquait tellement.

Je regardai autour de moi. Une immensité de neige et de solitude, endroit où j'étais obligé de me terrer pour rester en vie. Une larme coula le long de ma joue et je la chassais d'un mouvement rageur de la main. Pourquoi étais-je aussi faible ? Il fallait croire que la vie de monslave ne m'avait pas endurci ... Qu'il ne m'avait rien appris !

Je m'étais mis en danger sans réfléchir aux conséquences et maintenant, les chasseurs de nuit étaient à mes trousses. Mais je ne pouvais pas ... Je ne pouvais simplement pas continuer cette vie d'esclave sen sachant que mon seul but était devenu improbable. Rester alors que je savais que je ne pourrais tuer celle qui me l'a enlevé. Alors, j'étais parti, le cœur en miette, pour finalement atterrir ici. C'était tellement risible !

Il était parti et l'avais laissé seul ! J'avais envie de mourir à la simple pensé que je ne verrais plus jamais son beau visage. Il était mort il y a des années et pourtant ses traits étaient toujours aussi familiers dans mon esprit. Ses cheveux menthe et bleu si soyeux, ses hautes pommettes, son nez pointu, ses lèvres fines, son teint pâle, ses yeux perçants qui vous transperce et vous fait oubliez tout le reste. Et, ces pierres, partout, qui le rendent unique et irremplaçable.

Je gémis en repensant à la perfection de ses traits. Par tous les dieux, comme il pouvait me manquer ! Qu'est-ce que je donnerais pour le revoir rien qu'une minute. Juste pour lui dire combien il me manque et à quel point je l'aime, mémoriser son visage pour être certain de ne jamais l'oublier.

Souvent,je m'imaginais à ses côtés, ses yeux dans les miens, sa main dans la mienne,ses lèvres aussi, et son corps musclés contrele miens. Et à ce moment, j'étais bien. A ma place. J'étais heureux !Parfois, mes fantasmes deviennent tellement troublants qu'ils paraissent réels.Me transportant jusqu'au ciel où je l'imagine m'attendant les bras ouverts. Monimagination n'avait plus de limite et c'était celle qui m'empêchait d'aller lerejoindre, elle maintenait en vie. Une vie loin de lui, plongé dans des rêvesavec tellement d'ivresse que j'en oubliais la réalité. Plongé dans ses yeuxhypnotisant.