Union sacré

282 17 2
                                    


La lumière baignait ces lieux. Recouvrait la terre de son halo à la fois pâle et pleine de couleur. Une chaleur réconfortante et qui portait au cœur, synonyme de bonheur.

Tu étais là, au milieu de tout ça, peinant encore à porter foie en une telle merveille. Toi qui avais imaginé ce moment des années durant, c'en était presque drôle. C'était le paroxysme de tous tes songes les plus fous, la joie ultime au terme d'une vie faite d'épreuves. Tes rêves, en pleine lumière, sublimaient une journée idéale et sans défaut.

Tu pouvais voir tout avec précision. Le Soleil atteignait son apogée, brillant de tous ses rayons et réchauffant agréablement l'atmosphère. L'herbe tendre était partout, jusqu'à disparaître derrière l'horizon dans son tapis monochrome. Devant toi, une petite assemblée se tenait, impatiente et comblée d'un bonheur partagé. Il n'y avait là que tes amis les plus proches, bien loin de tes idéalismes princières de ton enfance. Cela t'allait à merveille, tu n'avais besoin de personne d'autre en cet instant.

Enfin, un visage se dessina devant toi. Celui que tu ne pouvais oublier, le plus important à tes yeux, aujourd'hui comme tous les jours qui avaient précédés. Tu le dévorais du regard, comme s'il s'offrait à toi pour la première fois. Des traits fins et harmonieux, d'une singulière perfection. Une chevelure dorée qui s'envolait au gré de la brise, formant une auréole pour l'ange qu'il était. Des yeux azurs te faisaient perdre la tête et l'usage de la parole. Des prunelles sincères, et tu pouvais lire tout ce que cet homme était. Un être juste et bon, qui se battait depuis le premier jour. Un héro !

La voix monotone du prêtre s'éleva, intimant un silence religieux dans l'assemblée. Tu ne l'écoutais pas vraiment, absorbé par Danaël et par le moment que tu étais en train de vivre. Les mots te semblaient alors de trop, inapproprié pour cette situation. Tu te noyais dans le regard de celui qui allait devenir ton mari dans quelques instants à peine.

Elle était de retour la princesse, et c'était toi. La même robe magnifique sertie de rubans et de pierres rares. Les cheveux au vent, tu te sentais belle, heureuse, parfaite. C'était le plus beau jour de ta vie, tu en étais certaine et aucune modestie n'était permise !

Ton chevalier était juste là, en face de toi et rien n'avait semblé aussi réel. Tu n'imaginais plus le pire, mais seulement le meilleur pour vous deux. Pour une vie qui commencerait, ou le malheur n'avait pas sa place. Danaël et Jadina. Jadina et Danaël. Il n'y avait que ça à tes yeux, tu ne pouvais voir plus long que vos deux noms réunis. C'était bien assez pour toi !

Tes yeux brillaient d'une joie non contenue. D'un bonheur que tu partageais, sans la moindre retenue. Tu aurais pu crier, hurler ce qui alourdissait ton cœur de plus belle des émotions. Mais ils savaient tous, l'amour que vous vous portiez échappaient à tous, vos deux corps ne parvenaient pas à le contenir. Tout sur ce tableau luisait de ces beaux sentiments, qui n'avaient plus rien à voir avec des chimères. C'était un cadre idyllique, tu n'aurais pas pu rêver mieux ! Le palais royal était bien loin et tu t'en moquais. Rien ne pouvait être plus parfait !

La question finale, celle qui vous lirait jusqu'à la mort et même après. Elle résonnait en toi sans ne laisser le moindre doute. Tu avais tant attendu ce moment, pourquoi avoir peur ? Tu prononças ses quelques mots, touchée par leur puissance :

-Oui, je le veux.

C'était à la fois simple et sans défaut. Tu souriais, resplendissante dans ton bonheur. Vous étiez tout proches. Proches de s'offrir l'un à l'autre, de partager ce lien indestructible et superbe.

Danaël répéta alors, comme une promesse, celle d'être à jamais à tes côtés :

-Oui, je le veux.

C'était assez, bien assez pour vous deux. Rien n'aurait pu te rendre plus heureuse pour ta vie entière. Tu aurais pu en pleurer, les émotions refaisaient surface et submergeaient la femme comblée que tu étais.

C'était à la fois la fin et le début. Une nouvelle existence s'ouvrait à tes yeux, et tu n'étais plus seule désormais. Les pétales de roses épousaient vos deux corps, prêts à ne former plus qu'un. Le baiser que vous échangiez était profond, saturé de sentiments assumés et révélé à la lueur du jour. L'amour à son état le plus brut, le plus beau.

Vos lèvres vous unissaient à leur manière, à la fois intime et pudique. Les cris alentours ne vous atteignaient plus, ils ne comptaient plus. C'était le bonheur et un plaisir non refoulé, partout, dans vos cœurs comme dans vos âmes. Il n'y avait rien au monde de plus parfait !

Et si cela n'était qu'un rêve ? Tu peux en rire, princesse, c'était là une bien curieuse idée. Quelle importance ? Tout pouvait bien cesser en cet instant, disparaître aussi vite que le bonheur t'avait atteint. Tu t'en moquais, il n'y avait rien de plus beau !


A la demande de Neilwing !

Derrière les Héros [Les Légendaires]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant