Mon frère

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       Devant moi, une tombe. Et pas celle de n'importe qui, celle d'un être important, celle de mon frère.

J'étais venu me recueillir seul, afin de ne pas être dérangé par tous ceux qui pleuraient un héro, car moi, je pleurai mon frère. Il faisait nuit, et j'entendais les grillons et toutes sortes de bruits que je ne saurais identifier, l'atmosphère était comme reposante. Le vent caressait mon visage et des arômes automnales emplirent mes narines, je ne les sentais même plus. J'étais le seul, dans l'obscurité presque total, seul à me morfondre tandis que d'autres faisaient la fête devant la paix retrouvé en gardant bien dans le coin de leur tête les morts. Non, moi, je n'avais pas envie de m'amuser, je n'arrivais pas à oublier.

Des larmes coulaient sur mes joues, je n'étais plus le commandant en chef des faucons d'argent, j'étais juste un être humain qui pleurait la perte d'un être cher. La tombe devant moi semblait me répéter : « Il est mort Ikaël, ton frère est mort » Ca faisait tellement mal, moi qui pensait être devenu insensible à force de voir des combattant tomber. Mais non, ce soir, je me rendais compte que la carapace que je m'étais crée n'était qu'une illusion et que ça faisait toujours aussi mal.

Ca faisait si longtemps que je n'avais pas pleuré. Je ne suis même plus sûr d'avoir versé une larme à la mort de mon père. Je ne le connaissais presque que comme supérieur et pas comme mon géniteur. Je me rattrapais aujourd'hui, les larmes coulaient sans s'arrêter et tout mon corps était secoué de sanglots qu'ils m'étaient impossible de contenir. Qui avait dit que pleurer faisait du bien ? C'est faux, complètement faux, ça fait horriblement mal !

Je m'en veux de n'avoir été qu'un commandant pour lui, un supérieur, quelqu'un qui ne faisait que lui donner des ordres et le punissait si nécessaire. Maintenant qu'il n'était plus là, je ne pouvais que me mordre les doigts, je ne pouvais plus rien faire pour me rattraper. Je ne pouvais que maudire les dieux qui l'avaient enlevé trop tôt, lui qui n'avait rien demandé à personne et n'avait fait que le bien.

Mon cœur se serra brusquement et j'eus un haut le cœur. La vie était injuste, même avec les plus grands défenseurs de la paix. Je balançai ma tête en arrière et poussa un long cri, qui exprimait toutes les émotions qui défilaient en moi. Un mélange de souffrance, de solitude, de colère et de haine. Un cocktail des plus horripilants qui me torturaient, j'avais envie de hurler ma rage au monde, à tout ses hypocrites qui se réjouissaient tranquillement chez eux. Qui ne pouvait comprendre ma douleur. La perte de mon frère. A genoux par terre, je ne sentais pas les brindilles qui me meurtrissaient la peau. Mon visage touchait presque le sol que mon point frappait à de multiples endroits. Tandis que je murmurai comme une litanie d'une voix roc :

-Danaël ... 

Derrière les Héros [Les Légendaires]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant